Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/141

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Abdique enfin ta paix, Muse rêveuse et lente,
Avec ce flot vengeur descends de ton glacier ;
Marche, et lève à nos yeux ta hache étincelante,
La neige des sommets en a trempé l’acier.

Montre à l’homme agité dans les projets serviles
Ce qui dort dans la paix des saintes régions,
Et combien le désert, plus peuplé que les villes,
Fait au jour du combat germer de légions.

Car tu peux seule, ô Muse ! à la foule insensée
Souffler du haut des monts un esprit sage et fier ;
Et ceux que tu revêts d’une grande pensée
Marchent dans la bataille à l’épreuve du fer.