Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/169

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Dont tu maudis les rumeurs ;
Pour la ville, où l’on respire
Le délire
Et la fièvre dont tu meurs.

Et ta vigne, hélas ! s’étonne,
Quand l’automne
Elle est prête à vendanger,
D’offrir ses pèches vermeilles
Et ses treilles
Aux enfants d’un étranger.


LES IMAGES


Sur les débris du temple ils traînent leurs charrues ;
Ils ont brisé tes dieux dans le marbre vivant ;
Des tableaux paternels la toile flotte aux vents…
Grave bien dans ton cœur ces beautés disparues.

Pour la dernière fois, sous ces chastes couleurs,
Tu vois sourire encor les yeux-de la madone ;
Pour la dernière fois, cette blanche colonne
Brille au soleil, debout sous son chapeau de fleurs.

Austères et sereins, comme des dieux antiques,
Les aïeux cuirassés dont tu connais la voix,
Qui surveillaient tes fils jouant sous les portiques,
T’ont parlé de l’honneur pour la dernière fois.