Non !… près de mon humble croix noire
Tu n’osas pas venir pleurer
Une fois seule, et murmurer
Quelque parole expiatoire !
Tu cherches vainement, dans ces funèbres nuits,
Ceux qui se partageaient le poids de tes ennuis
Et qui te donnaient leur courage.
Où sont-ils ces grands cœurs, pour t’ouvrir leur trésor ?
Où sont-ils, pour sourire et pour pleurer encor
Tous ces amis du premier âge ?
Ceux à qui tout penser peut se montrer à nu,
A qui chaque recoin de notre âme est connu
Comme un logis l’est à ses hôtes,
À Qui nous demandons leur sévère coup d’œil,
fessant devant eux, sans honte et sans orgueil,
Les vertus ainsi que les fautes ;
Ceux qui, dans les travaux, les périls du chemin,
Combattaient à la fois du cœur et de la main,
Mieux que toi prenant ta défense ;
Ceux qu’on interrogeait, comme un passé vivant,
Sur ces vieux souvenirs racontés si souvent,
Ceux qui te rendaient ton enfance ?
Ceux-là n’ont pu lever le marbre du cercueil,