Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/192

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L’azur de ton sein diaphane,
Beau lac, n’est qu’un reflet des cieux.

Sur ton lit de roc et de sable,
Tu n’as reçu, pour don natal,
Que ta transparence immuable
Et tes profondeurs de cristal.

Les couleurs dont ton eau rayonne,
Le soleil en toi répété,
Cet éclat qu’un beau jour te donne,
Tu les dois à ta pureté,

À tes ondes immaculées
Comme les neiges des sommets :
Dans la source et l’âme troublées
Les cieux ne se peignent jamais.


II

Toi donc, si tu veux, ô poëte,
Vivant miroir de l’univers,
Qu’animant ton œuvre imparfaite,
Le vrai soleil brille en tes vers ;

Si tu veux qu’à travers ses voiles,
Un meilleur monde, en souriant,