Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/197

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Aimez cet arbre aux fortes branches ;
Voyez, sous son feuillage épais,
Comme l’œil bleu de ces pervenches
Dans l’ombre vous sourit en paix.

Sur le chêne essayant sa force,
L’enfant, jusqu’au nid du bouvreuil,
En s’aidant des nœuds de l’écorce,
Sait grimper comme l’écureuil.

Jouez sous le chêne robuste,
Et vous grandirez comme lui ;
Et, vous-même, d’un jeune arbuste,
Quelque jour, vous serez l’appui.

Ces chants que l’arbre fait entendre,
Cette ombre aux viriles douceurs,
Vous pourrez un jour les répandre
Sur votre mère et sur vos sœurs.

Imitez les grands bras du chêne
Qui lutte avec le vent du nord ;
Endurcissez-vous à la peine,
C’est en luttant qu’on devient fort.

Loin de vous une enfance molle !
Du laboureur, du bûcheron,