Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/338

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Sur le navire à toutes voiles,
Il va sans souci des étoiles,
Il se lance à travers les flots.

Il passe, il vole à tire-d’aile ;
Des bois il franchit l’épaisseur.
C’est le ramier prompt et fidèle ;
Il passe, il vole à tire-d’aile…
Saura-t-il tromper le chasseur ?

Le vent siffle et la neige tombe ;
Tout chemin dans l’air est fermé.
Par où fuira cette colombe ?
Le vent siffle et la neige tombe ;
Il est si loin, mon bien-aimé !

Ces pleurs, ces soupirs, ces longs rêves,
Ces secrets venus de l’exil,
Vont-ils expirer sur ces grèves ?
Ces pleurs, ces soupirs, ces longs rêves,
Le vent les emportera-t-il ?

Irez-vous, comme une rosée,
Pleurs de l’amour, tribut constant,
Raviver cette âme épuisée ;
Irez-vous comme une rosée,
Jusqu’à la fleur qui vous attend ?