Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/70

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Dans les cimetières ;
On entend, où vous dansez,
Le rire des trépassés.


IV. HIVER

 

ADAH


Fantômes importuns de mes belles années,
0 mes chers souvenirs, que voulez-vous de moi ?
Otez ces jeunes fleurs de vos tempes fanées,
Fermez ces yeux brillants qui me glacent d’effroi.

J’aimais en vous l’espoir : vous m’apportiez en foule
Des promesses que Dieu n’a pas voulu tenir ;
Désormais tout, chez moi, s’assombrit et s’écroule :
Et je hais le passé, n’ayant plus d’avenir.

Je sais, ô mes printemps ! j’ai vu ce que vous êtes
Sans les illusions dont vous fûtes ornés ;
Quand le temps a flétri vos couronnes de fêtes,
Le remords apparaît sur vos fronts décharnés.


LES CORBEAUX


Voici l’hiver lugubre et son affreux cortège
D’oiseaux noirs répandus sur son linceul de neige.