Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/110

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Tels, du sommet des tours, dans les plaines, là-bas,
Les enfants des guerriers regardent les combats,
Et, devant la mêlée à leur âge interdite,
Sentent confusément que leur destin s’agite.

Ainsi l’aspect de l’homme et ce monde orageux
Vous détournent souvent de vos célestes jeux.

Or, jamais plus émus, plus tremblants qu’à cette heure,
Vous n’avez contemplé la terrestre demeure.
Tant d’étoiles jamais dans leur rayonnement,
Jamais tant de regards tombés du firmament,
Depuis les jours d’Adam et des premières larmes,
N’ont cherché notre terre avec autant d’alarmes ;
Moins nombreux et moins vifs, ces feux dont l’éther luit
Scintillent dans l’azur de la plus belle nuit.


II

C’est sur un bourg obscur que ces rayons affluent,
C’est un seuil indigent que les anges saluent,
C’est Nazareth, le toit d’un humble charpentier.
Un cep de ses rameaux l’embrasse tout entier,
Et l’ombre d’un figuier soir et matin dépasse