Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/159

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Meurt faute d’une larme et d’une goutte d’eau ;
Ici, le grain germa, l’épi déjà s’annonce,
La passion bientôt l’étouffé sous la ronce,
Où, trop voisins du monde, hélas ! les blés naissants
Sont foulés sous les pieds de mille impurs passants.

Il enseignait ainsi : montrant dans la nature
Le sens mystérieux caché sous la figure ;
Traduisant les forêts, les fleuves et les vents ;
Parlant comme son père avec des mots vivants.
Car, pour tout homme instruit à la divine école,
L’univers tout entier n’est qu’une parabole.

La nature, ô mon Dieu, pleine de votre esprit,
Porte aussi sur son front un Évangile écrit ;
Et, nous faisant aimer vos lois qu’elle proclame,
Le poëte y sait lire avec les yeux de l’âme.


II

Oui, ton livre, ô Nature, à l’impie est fermé :
         La foi seule y pénètre ;