Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/160

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Pour guider le regard sur ce texte animé,
         Il faut le doigt du Maître.

Plus s’exalte l’orgueil sondant les vastes cieux,
         Plus la nuit se fait noire.
Nul ne voit dans l’esprit et plus loin que les yeux,
         Sans aimer et sans croire.

Plaignons l’homme charnel ! il passe aveugle et sourd,
         Niant chaque merveille ;
Dans l’épaisseur des sens il dort d’un sommeil lourd ;
         Le désir seul l’éveille.

Au poids de ses besoins, souvent de ses ennuis,
         Il pèse toutes choses ;
Sans aller plus avant que la saveur des fruits,
         Que le parfum des roses.

Il demande au soleil de faciles moissons ;
         Puis, la faim satisfaite,
Il glane des plaisirs, mais jamais des leçons,
         Dans la nature en fête.

Aux doux bruits du feuillage il s’est bercé parfois,.
         En ses loisirs frivoles ;