Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/165

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Ne sont que larmes infinies,
Ou des craintes, ou des regrets.

Mon Dieu ! votre amour la tourmente ;
C’est le secret qu’elle m’a dit ;
Car si toute voix se lamente,
Pas une voix ne vous maudit.

Seigneur, pour peindre l’invisible,
Si vous avez choisi mes mains,
Si ma langue a le don terrible
De vous nommer chez les humains,

A mon esprit, qui s’épouvante
Des choses qu’il doit révéler,
Prêtez la parole vivante
Que la nature sait parler.

Donnez-moi ses couleurs de flamme,
Donnez-moi ses accords puissants ;
Que je sache éveiller une âme
Chez l’homme endormi dans ses sens.

Loin de moi toute vaine image
Faite pour le plaisir des yeux ;