Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/191

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Le zèle universel emportait les plus lents.

Pour que l’œuvre de tous fût digne d’un tel hôte,
Marthe allait et venait réparant toute faute,
Mettant à ces apprêts un innocent orgueil.
Magdeleine à Jésus offrait un autre accueil ;
Laissant Marthe aux soucis de la maison en fête,
C’est son cœur qu’elle ornait pour l’ouvrir au prophète ;
Elle écoutait le Verbe, à genoux, l’œil en feu,
Oubliant l’homme en lui pour contempler le Dieu.

Or Marthe se plaignit : — « Maître, elle m’abandonne
Seule aux mille travaux que la maison me donne ;
Dites-lui qu’elle m’aide, » — Et Jésus la reprit :
— « Marthe, des soins nombreux agitent votre esprit ;
Un seul est nécessaire et doit remplir cette heure ;
Marie a su choisir ; sa part est la meilleure,
Nul ne la lui prendra. » — Dieu respecte en effet
Le choix libre de l’homme et la part qu’il se fait.

Et tandis que la sœur qu’un moins haut ministère
Garda toujours sans tache à son foyer austère,
Du toit hospitalier soigne1 au festin l’honneur,
Magdeleine interroge ardemment le Seigneur ;
Ame mieux préparée à l’Évangile intime,