Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/199

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Jésus, donc, leur parlant le langage de tous,
Leur dit : — « Lazare est mort ! moi, pour l’amour de vous,
Pour rendre votre foi plus ardente et plus pure,
J’ai laissé s’accomplir tout selon la nature ;
Et je m’en réjouis. Car, pour vous faire voir
Au nom de qui je parle et d’où vient mon pouvoir,
Il fallait qu’une mort fût un exemple insigne ;
Et, parmi vous, Lazare en fut seul trouvé digne ;
Allons à lui ! » — Chacun se trouble en l’écoutant,
Et, dans la peur des Juifs, reste encore hésitant.

Sur quoi, Thomas, d’amour plus touché que les autres,
Cria : — « Suivons-le tous ! nous sommes ses apôtres ;
Nous sommes les premiers pour qui le Verbe ait lui ! »
S’il doit mourir, allons et mourons avec lui ! »

Et tous furent émus. Cette âme chaleureuse
Savait faire vibrer la corde généreuse ;
La foi dans son esprit fut lente à se former,
Mais son cœur était prompt lorsqu’il fallait aimer.

Or, s’étant levés tous, — car cette ardeur les gagne, —
Sur les pas de Jésus descendant la montagne,
Ils quittent le désert, pour prendre ces chemins