Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/206

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Or, c’est par moi que Dieu vous parle et vous visite ;
C’est moi qui suis la via et moi qui ressuscite ;
Marthe, le croyez-vous ? » — Et le genoux ployé :
« Je crois, dit-elle, au Fils par le Père envoyé,
« Je crois ! mes yeux, mon cœur, ma raison, tout m’atteste
« En vous le Christ marqué de l’onction céleste. »

Et quelques hommes forts, pleins de l’esprit nouveau,
Levèrent à l’instant la pierre du tombeau.

Jésus donc, embrassant d’un regard tout l’espace,
Tout l’azur infini dont Dieu voile sa face,
Jésus dit : — « Dans les cieux brillants de vos clartés,
Soyez béni, là-haut, Père qui m’écoutez.
Puisque l’esprit d’amour, nous mêlant l’un à l’autre,
Unit mes volontés et les fond dans la vôtre,
Votre force est pour moi le souverain recours,
Et je sais qu’ô mon Dieu, vous m’exaucez toujours !
Car, lorsque vous créez, du soleil au brin d’herbe
Vous n’exécutez rien qu’à travers voire Verbe.
Mais je veux, à ce peuple, aujourd’hui, faire voir
Qu’en moi vous avez mis, mon Dieu, votre pouvoir ;
Afin qu’ils sachent bien, tous ceux que je console,
Que, procédant de vous, je suis votre parole.