Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/220

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Qu’importe où fut formé cet humble corps qu’il prit !
Lui, fils de l’invisible, et né du seul Esprit,
Pourrait, hormis le ciel, habité par son Père,
Traiter toute cité d’impure et d’étrangère.
Il aima cependant, il aima jusqu’aux pleurs
La terrestre Sion, pays de ses douleurs.
Ah ! loin de l’abolir comme une idolâtrie,
Il sacra de ses pleurs l’amour de la patrie !

C’est lui dont tout le sang ira remplir demain
La coupe universelle offerte au genre humain,
Et c’est lui qui pleurait à la seule pensée
De la cité natale en sa gloire offensée ;
A l’aspect de cet aigle, entouré de vautours,
Qui plane au loin et vient s’abattre sur ses tours,
De son peuple captif, qui va subir des maîtres…
De l’étranger foulant la terre des ancêtres !


II

O toi, la voix de tous, faite pour tout bénir,
L’amour universel qui peut tout contenir,