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Le Calvaire


 
I

Celui qui vint sauver l’Esprit du joug des sens
Et rendre le plus humble égal aux plus puissants,
Montrant que sans l’amour il n’est pas de justice
Et que chacun à tous se doit en sacrifice,
Jésus, de nos péchés portant pour nous le poids,
Gravissait le Calvaire avec sa lourde croix.

Le sang et la sueur, sous son bandeau d’épines,
Coulent abondamment de ses tempes divines ;
Sur le sentier rapide, au tranchant des cailloux,
Il déchire, en rampant, ses mains et ses genoux ;
S’il tombe et s’il s’arrête on l’entraîne avec rage ;
Les fouets et les bâtons le frappent au visage,
Et le peuple acharné qui le suit pas à pas,
A l’outrager encore excite les soldats.