Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/270

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II

Mais non, tu n’es pas seul ; tu vois couler des pleurs ;
Une troupe fidèle, au sentier des douleurs,
Marche avec toi, Jésus, et tes juges infâmes
N’ont pu de ton Calvaire écarter d’humbles femmes ;
Leur charité te suit plus vive au dernier jour.

Homme de peu de foi, car il a peu d’amour,
L’apôtre en vain connut ta vie et tes oracles,
Tes préceptes plus grands encor que tes miracles ;
Les splendeurs du Thabor, le pain multiplié,
Et l’Océan docile : il a tout oublié !

Mais vous n’oubliez pas, ô vous, mères et veuves,
Qui fut votre recours au moment des épreuves ;
Vous voyez, dans vos cœurs, tous les êtres chéris,
Par la main de Jésus consolés et guéris ;
Vos pères ranimés à sa voix prophétique,
Et soulevant leur lit d’un bras paralytique ;
Vos fils dans le tombeau retrouvant leur beauté ;
Quelle mère oublia son fils ressuscité !