Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


A fonder l’avenir tu prétends les instruire,
Quand, depuis soixante ans, tu n’as su que détruire.
Ton impure sagesse est encore, en tout lieu,
La source où vont puiser les insulteurs de Dieu.
....................
....................

Mais, ô Jésus, pardonne un instant d’amertume !
C’est au feu de l’amour que mon courroux s’allume.
Le poëte, en ces chants de pleurs entrecoupés,
T’implore, à deux genoux, pour ceux qu’il a frappés.
Toi-même n’as-tu pas, tout en pleurant sur elle,
O Christ, brandi le fouet dans ta cité rebelle !
Tu peux lancer parfois, sur ce pays des Francs
Des regards irrités… jamais d’indifférents !
Abrège un peu le temps de son épreuve immense ;
Tu lui dois, ô mon Dieu, plus que de la clémence,
Tu promis de payer aux arrière-neveux
Les flots de sang martyr versés par les aïeux.
Rends à la nation des feux dieux détrompée,
La foi qui fit mouvoir son cœur et son épée ;
L’honneur de nos aïeux, chrétiens et chevaliers
Peut rayonner aussi du fond des ateliers.
Dans le vase de bronze, ou le vase d’argile,
Dieu verse également le vin de l’Évangile.