Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/55

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Ces pasteurs des humains au savoir éprouvé
Parlent : « A l’Orient un astre s’est levé
Que nos yeux, dans l’éther accoutumés à lire,
Sur son antique azur jamais n’avaient vu luire.
Les étoiles du ciel s’éclipsaient alentour,
Car l’astre nouveau-né changeait la nuit en jour.
Il marchait, et du haut de la splendide voûte,
Sur terre ses rayons décrivaient une route ;
Il faisait chaque soir sa halte dans le ciel,
Et nous l’avons suivi du côté d’Israël.
Les ancêtres, pour qui l’avenir fut sans voile,
Telle du roi des rois nous ont prédit l’étoile ;
C’est lui que nous cherchons. Les livres des vieux temps
Témoignent aux yeux purs, en termes éclatants,
Qu’un sceptre doit fleurir dans l’heureuse Judée,
Par qui la terre entière un jour sera guidée.
Dites-nous la cité, le palais triomphal
Où, dans son berceau d’or, sourit l’enfant royal,
Pour qu’à ses pieds divins Saba, Suse et Palmyre
Présentent par nos mains l’or, l’encens et la myrrhe. »

Tel le sage Orient, dont l’esprit garde encor
Des leçons de l’Éden le mystique trésor,
Et du livre des cieux interprète les pages,
Vient demander un Dieu par la voix de ses Mages.