Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/59

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Voilà qu’un chant suave interrompt nos paroles ;
Sur les buissons ardents luisent des auréoles,
Et, jusqu’à l’horizon, tout le désert en feu
Nous tient environnés de la clarté de Dieu.
Un chœur, un peuple entier dans les airs se compose
Des Anges, des Esprits sortis de toute chose ;
Ils s’élançaient des bois, des sources, des rochers,
Du milieu des grands bœufs autour de nous couchés.
Et, remplissant de voix l’atmosphère enflammée
Bientôt de Jéhovah parut toute l’armée,
Disant : — « Paix sur la terre aux gens de bon vouloir !
« Gloire au Très-Haut ! Soyez pleine de joie et d’espoir,
« O bergers ! dans Bethlèm le Sauveur vient de naître !
« A ces signes l’enfant se fera reconnaître :
« Il est, près d’un vieillard, d’une femme à genoux,
« Couché dans une crèche, aussi pauvre que vous. » —
Et nous partons sur l’heure, obéissant aux anges,
Nous cherchons dans Bethlôm le Christ encore aux langes,
Et nous voyons l’enfant. Le Sauveur des humains,
Souriant sous ses pleurs, nous tend ses frêles mains :
A genoux, devant lui, sa mère adore et prie,
Si belle en sa prière et si pure, ô Marie !
Qu’il semble, à sa fraîcheur, que ce lis abrité
Ne s’est jamais ouvert pour la maternité.
Les vents aigus et froids sifflent dans la cabane ;