Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/74

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De nombreux ouvriers se répandent au loin ;
Et nul, en épuisant le parfum des calices,
Ne songe à s’enivrer d’égoïstes délices.
Tous travaillent ; aussi la féconde cité
Conserve tout l’hiver les présents de l’été ;
L’abondance l’habite, et la ruche encor laisse
Fuir des fentes du chêne un trop-plein de richesse,
Et répand, pour la faim du pauvre voyageur,
L’aumône d’un miel pur béni par le Seigneur. »


III

Loin des hommes ainsi, la voix de Jean captive
Des élus du désert la famille attentive.
Puis, quand il vint plus près des pays habités,
De nouveaux pénitents sortaient de tous côtés.
Car le bruit de son nom, dans les cités surprises,
Tombait, comme apporté du désert par les brises.
Tels d’un fleuve lointain, dans le calme des nuits,
Avec l’odeur des bois roulant vers nous les bruits,
Un vent frais les répand, en sonores bouffées,
Dans les murs des cités de poussière étouffées.
Plusieurs, dans la mollesse et les mauvaises mœurs,