Page:Laprade - Psyché, 1857.djvu/42

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ce principe, c’est 1’âme. Nous n’avons pas nommé à sa place la raison, grandeur essentielle de l’homme, participation à la lumière divine » parce que la raison n’est pas comme l’âme l’instrument spécial et en même temps le but particulier de la poésie. Sans essayer de définir l’âme, nous la concevons comme mêlée à tout ce qui est de l’homme, sentiment, intelligence, imagination, vie organique. Il nous suffit, au point de vue des arts, d’en dire ceci : elle est la puissance d’aspiration ; elle régit dans le cœur et dans la, pensée tout ce qui monte, tout ce qui s’élève vers un état supérieur ; elle est la force qui nous porte en haut ; c’est la faculté générale qui s’empare des sensations, des sentiments, des idées, les épure, les agrandit, les transforme en un élément nouveau, en fait l’énergie motrice par excellence ; ainsi le feu transforme l’eau en vapeur et lui communique une force d’expansion irrésistible. Par la sensibilité, l’imagination, l’intelligence, on goûte la beauté dans les objets particuliers ; mais par cette faculté qui contient à la fois l’intelligence, la sensibilité, l’imagination, qui est plus que tout cela, qui est l’homme lui-même et qui s’appelle l’âme, on aspire à l’idéal dans le vrai, dans le bien, dans le beau, on s’élance vers ce qui est éternel, universel, infini, en un mot, divin,

Or, si la poésie et les arts sont quelque chose de plus qu’une jouissance physique ou qu’une étude abstraite, c’est qu’ils relèvent de l’idéal, c’est