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JOSEPH SAINT-REMY




Né à Sainte-Rose,
en 1815.
Décédé à Paris,
en 1856.



IL s’établit en Haïti, où il exerça, dans la ville des Cayes, la profession d’avocat. En 1836, il collabora au Républicain et à l’Union de Port-au-Prince. En 1844, il fut le principal rédacteur du journal le National qui paraissait dans la ville qu’il habitait.

Se rendant souvent à Paris, Saint-Rémy se consacra à une œuvre : écrire l’histoire de la République d’Haïti, afin, dit-il, de «rétablir la vérité». Et, ajoute-t-il "l’hospitalité" de la grande nation française vint en quelque sorte, favoriser mon œuvre. — C’est là sans doute encore une preuve de plus de la force d’un peuple qui n’a rien à redouter de lui-même. — Je profitai de cette bienveillance, sans que la dette de la reconnaissance me pût faire oublier ce que je dois avant tout à ma race, à mon pays, à moi-même. Je fus donc plus à même que jamais de rétablir la sincérité des faits, la justice des blâmes et des éloges." C’est ainsi qu’il fit paraître, en 1850, la Vie de Toussaint-l’Ouverture (1850), consultée jusqu’ici avec fruit par tous ceux qui veulent être renseignés sur les événements de Saint-Domingue.

En 1853, Saint-Rémy édita chez Pagnère, les Mémoires de Toussaint-l’Ouverture et les Mémoires de Boisrond-Tonnerre.

L’année suivante, en 1854-1855, il publia, à Paris, Pétion et Haïti, en deux volumes, œuvre remarquable, dédiée à Isambert, conseiller à la Cour de Cassation, ancien député, représentant du peuple à la Constituante de 1848, "un des amis les plus nobles, les plus dévoués de ma race", dit l’auteur.

Saint-Rémy mourut à quarante-et-un ans, sans avoir achevé son œuvre. Ses ouvrages sont recherchés, car ils font connaître