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CONTRIBUTION DE LA GUADELOUPE



de l’Assemblée Nationale. » Et il ajoutait : "... Personne ne connaît mieux que vous les questions coloniales... ; votre nomination sera un véritable succès pour les Colonies... » La profession de foi d’Henry d’Escamps arriva trop tard à la Guadeloupe. Il y disait : "Le jour même où la République était proclamée à l’Hôtel-de-Ville, j’ai fondé l’un des quatre grands journaux répu- blicains de Paris, la République, feuille influente et modérée".

Henry d’Escamps mourut Inspecteur honoraire des Beaux-Arts ; il était chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, commandeur de l’Ordre de Charles III d’Espagne.



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NOTES ET SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES



Créole de la Guadeloupe élevé en France, j’ai eu la bonne fortune d’être présenté à Victor Hugo, dès ma sortie du collège. Dans l’âge où les impressions ne s’effacent plus, j’ai reçu les premières leçons de cette personnalité puissante. C’est auprès de lui, c’est de sa bouche, c’est au sein de sa charmante famillle, qui me tenait lieu de la mienne, que j’ai appris à penser et à travailler. L’univers connaît les œuvres de Victor Hugo ; mais ses amis seuls ont pu apprécier les cordialités attachantes de son intimité. Il n’en est point qui ait pu échapper à cet ascendant du caractère, qui lui a permis de dominer son siècle, comme le roi Voltaire a dominé le sien. Sous l’inspiration d’un tel Mentor, le jeune créole conçut la légitime ambition, si modeste que fût sa sphère d’action, de servir son pays par tous les genres de dévouement.



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C’était le moment où la question de Madagascar préoccupait à juste titre le gouvernement et l’opinion publique... ; il me parut infiniment regrettable, je dirai presque infiniment humiliant pour mon pays, qu’il n’existât pas, en France, un livre écrit par un Français, sur cette grande terre qui est deux fois française et qu’on a si justement appelée : la France Orientale.