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A LA PENSÉE FRANÇAISE



pratiquée à des degrés divers et avec des lacunes regrettables par les différents gouvernements qui se sont succédé en France.

Toutefois, il faut le reconnaître, Louis XIV s’y est appliqué avec l’ampleur que comportait la nature de son esprit ; il l’a même suivie avec persistance, sous l’impulsion de Colbert.

Ces traditions se sont conservées sous Louis XV, mais avec la mollesse et l’indolence de ce règne voué aux plaisirs.

Louis XVI, par son goût naturel pour les études géographiques, a remis en honneur la marine, les expéditions lointaines, mais dans un but surtout scientifique.

La Révolution, emportée par les événements du dedans et du dehors, n’eut pas le temps de fixer ses idées sur ce point.

L’Empire, cerné par les coalitions sur le continent et comme prisonnier de sa gloire en Europe, n’eut pas non plus la possibilité de s’étendre au loin.

Ce rôle était réservé à la Restauration : elle eut, à son heure dernière, une grande date, la conquête de l’Algérie, qui faillit, de bien peu, concorder avec l’occupation définitive de Madagascar.

Nous avons le regret de le dire, le Gouvernement de Juillet est celui de tous qui, notamment, en faisant évacuer Madagascar, a méconnu, avec le plus d’inin- telligence, la grande politique de Richelieu. Son châtiment presque immédiat fut, le 14 juillet 1840, l’exclusion de la France du Congrès des grandes puissances réunies pour traiter la question d’Égypte. M. Guizot a été la personnification de cette politique étroite.

Le Second Empire, à part l’occupation de la Cochinchine et du Cambodge, n’a pas assez fait dans le sens de l’expansion française dans le monde. C’était, du moins, soyons justes, un grand point d’attache dans l’Extrême-Orient.

Nous tenons à honneur de reconnaître qu’ayant à