Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/60

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existence déchirée, inquiète et sans certitude… Voilà ce que je pense, Robert, et, puisque tu veux bien me faire confiance…

— Bonsoir… J’ai cru que je n’arriverais jamais !… Bonsoir, Marie !… Bonsoir, mon cher maître !… Bonsoir, mon oncle !…

Une jeune femme entra dans une bouffée de parfums, interrompant M. Duthiers-Boislin. C’était Jacqueline d’Elantes, la nièce du vieillard qui l’embrassa en souriant.

Trois fois mariée, ayant divorcé trois fois malgré ses vingt-neuf ans, elle avait repris son nom de jeune fille et elle était enfantine, évaporée et charmante.

Elle se déclara morte de faim, avala deux toasts, et deux tasses de thé, coup sur coup, alluma une cigarette, se percha sur le bras d’un fauteuil et commença son ramage.