Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mée, il s’approcha de la jeune femme, posant ses mains autour de son cou robuste et pur, sur les belles épaules pentéliques :

— Hélène, ma divine, il y a là, entre tes sourcils, sur ton front clair et calme de statue, sur ton front de Vénus et de Minerve, le petit pli qui ne t’obéit pas et qui te trahit. Que se passe-t-il ?

— Mais… rien… un peu de migraine… fit-elle. Ses mots paraissaient hésiter et fuir sous le regard du maître.

Il reprit :

— Rien ?… Tu es sûre ? Comment pourrais-je le savoir ?… Tu es une femme, et je suis un homme, et cela parfois me semble fabuleux. Il y a plus de différence entre nous deux qu’entre un rosier et un chêne, qu’entre une gazelle et un loup. À certains moments tu m’apparais ainsi que mon âme elle-même, mon âme qui aurait pris corps,