Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 1, part. 2, crotte-franch.djvu/2

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

380 CRtJCtFlANT — CRÛRL 8e compose de quatre s<*pales lilires et disposés en cioix, dont un anlérieiif, un postérieur et (Ic-nx latéraux. Très souvent ces derniers se creusent à la base, et du côté qui regarde le centre de la fleur, en une sorte de petite poche, ce qui leur donne l’apparence d’être insérés plus l)as que les autres. Kn dedans du calice on trouve la corolle, diversement colorée suivant les espèces. Elle est formée de quatre pétales libres qui alternent avec les sépales. Dans la plupart des cas, ces pétales se composent de deux parties : l’une étroite et allongée que l’on appelle Vonglet, et qui est pour ainsi dire CRUCIFÈRES le pétiole du pétale ; Ktair de girofl( !e. l’autre, élargie, comf )arable à une pelle e limbe. En passant de la corolle aux parties plus intérieures de la fleur, on rencontre d’anord Vandrocee, constitué par des élamines disposées sur deux cercles ou deux verticilles. Sur le premier de ces cercles, il n’y a que deux élamines plus courtes que les autres et opposées aux sépales latéraux ; sur le second, il y en a quatre de même taille, mais plus grandes 3ue les deux premières. Elles sont associées e façon à former deux paires, l’une en avant opposée au sépale antérieur, l’autre en arrière opposée au sépale postérieur. Il y a donc en tout six étamines, quatre grandes et deux courtes. Toutes les fois que cette circonstance se pré- .sente, on dit que la fleur a des étamines télradynames. Chaque étamine se coni-Fose d’un filet dont extrémité supérieure terminée en pointe porte une anthère introrse s’ouvrant par deux fentes longitudinales. Au pied des étamines et à la surface du réceptacle se montrent de petits renflements charnus, succiilents : ce sont des glandes nectarifères ou nectaires. Klles varient quant à leur nombre et quant à la place qu’elles occupent. Dans certains genres, dans la giroflée par exemple, il n’y en a que deux situées chacune au bas de la face interne d’une étamine courte. Chez d’autres crucifères, il existe quatre nectaires placés un à droite et un à gauche de chaque étamine courte. Enfin, dans d’autres espèces, à l’un ou à l’autre des deux systèmes précédents de nectaires peuvent s’ajouter deux ou trois paires d’autres nectaires situés en dehors et au pied des quatre grandes étamines. Quelquefois il arrive que les glandes nectarifères sont si nombreuses qu’elles se touchent et forment un anneau continu. Au centre de la fleur se dresse le pistil ou gynécée , composé d’un ovaire cylindrique ou aplati, d’un style plus court que cet ovaire et d’un stigmate à deux branches. Tantôt ces deux branches sont écartées l’une de l’autre et forment une sorte de petite four-CRuciFÉRES elle ; tantôt elles sont si rap-Kiniiiines ei pi»- prochées qu’elles offrent l’apui de giroBiic. parence d’une petite boule ou d’un petit œuf échancré au sommet. Le pistil résulte de la juxtaposition de deux feuilles carpellaires qui, après s’être pliées le long de leur nervure médiane , se sont soudées par leurs bords : c’est donc un pistil à une seule loge. Les deux soudures sont recouvertes chacune par un placenta, sorte d’ourlet le long des côtés duquel sont attachés les ovules. De ces deux placentas, l’un est antérieur et l’autre postérieur. Avec le temps , ils s’élargissent en membranes qui grandissent en s’avancant au-devant l’une de l’autre dans l’intérieur de l’ovaire et qui CRUCIFÈRES rieur de ^’irolli’e, coupe longitudinale. CRUCIFERES Fruit de la giroflt^e. finissent par se rejoindre. Elles forment alors une cloison dirigée d’avant en arrière, tantôt comjilète et tantôt incomplète. On la désigne sous le nom de fausse cloiion, H elle.(j>artage en deux loges la cavité de l’ovaire. Tians chaque loge il y a deux rangs d’ovules et chaque rang occupe l’un des angles que forme la cloison avec les parois de l’ovaire. Parfois, comme dans le radis, il se développe dans chaque loge de fausses cloisons horizontales qui isolent les graines l»s unes des autres. Quand l’ovaire s’est changé en fruit, il forme une capsule sèche à laquelle on ajiplique deux noms distincts d’après ses dimensions relatives. Est-elle très étroite par rapport à sa longueur, on la nomme silique ; est-elle à peu près aussi large que longue, on rajipelle silicule. Le Iruit de la giroflée est une silique ; celui d( ! la bourse-à-pasteur est une silicule. La silicule est ordinairement aplatie, tantôt dans le sens perpendiculaire à la cloison, tantôt parallèlement à celle-ci. Au moment oii le fruit s’ouvre pour laisser tomber ses graines ou, comme on dit, au moment de la déhiscence, les deux valves ou moitiés de la capsule se détiichent des placentas : le décollement commence par le bas et se continue progressivement de bas en haut jusqu’à ce que les deux valves ne soient plus attachées que pa» ie sommet. Elles tombent enfin , et alors il ne reste plus sur le pédoncule qu’une sorte de cadre formé par les placentas et rempli par la faus.^e membrane. La graine des crucifères ne renferme point d’albumen ; mais son embryon est épais, oléagineux, courbé, et il a des cotylédons présentant ordinairement chacun deux loties. Les fleurs des crucifères sont réunies en grappes et le plus souvent dépourvues de ’ ractées. La famille des Crucifères est, par n organisation, voisine des Résédacées, des Capparidées et des Papavéracées. Les crucifères sont très répandues dans Icsdeuxzones tempérées du globe ; néanmoins la zone tempérée australe en possède moins que la zone tempérée boréale, et ces plantes font absolument défaut dans la zone equatoriale. L’ancien monde est infiniment plus riche en crucifères que le nouveau ; car on y compte huit fois plus d’espèces qu’en Amérique. Les parties de l’ancien monde qui produisent le plus de crucifères sont l’Asie occidentale et les pays qui bordent la Méditerranée. Beaucoup de crucifères contiennent un suc d’une saveur piquante plus ou moins acre et qui jouit de propriétés antiscorbutiques très prononcées. Dans les variétés du chou commun obtenues par la culture , le suc s’accumule d’abord spécialemeni dans un organe déterminé de la plante qui prend un volume considérable et devient un véritable réservoir d’aliments ; puis, à l’approche de la floraison , ce réservoir se vide et le suc nourricier passe dans l’inflorescence à laquelle il fournit les matériaux nécessaires à son développement et à sa maturation. Il y a donc deux périodes dans la végétation de ces variétés de chou. Pendant la première période, celle du début, le suc remplit peu a peu le réservoir qui lui est destiné, et, pendant la seconde, il en sort pour se répancire dans la partie supérieure du végétal. Dans le chounavet et le rutabaga, c’est la racine qui sort de réservoir et qui devient charnue et volumineuse ; dans le chou-rave, c’est la partie inférieure de la tige qui se renfle et sur laquelle on aperçoit les cicatrices des feuilles qu’elle portait précédemment ; dans le chou moellier, c’est la tige tout entière qui fait l’office de l’éservoir, qui se gonfle et se remplit d’une moelle ; dans le chou de Bruxelles, ce sont les nombreux bourgeons latéraux situés à l’aisselle des feuilles qui deviennent autant de réservoirs pour le suc nourricier, et ce sont ces bourgeons que l’on mange ; CRUCIFÈRES Fruit de la bourseà-paateur. dans le chou pommé ou chou cabus, le suc s’accumule dans les feuilles supérieures ; elles deviennent charnues, concaves ; elles se pressent les unes contre les autres et se réunissent en une espèce de boule qui forme ce que l’on nomme le cœur du chou : enfin, dans le choufleur, le «uc s’emmagasine dans les pédoncules floraux qui deviennent turgescents et constituent ces têtes qui sont un aliment azoté très nourrissant. Les crucifères nous fournissent une foule de produits utiles et de nature très variée. En fait d’aliments, elles nous donnent les diverses sortes de choux, les navets, les raves, les radis, le cresson. La moutarde, le raifort sauvage, le cresson de fontaine et le cresson alénois sont employés comme condiments. La médecine fait usage du cran de Bretagne et du rocliléaria, qui possèdent des propriétés antiscorbutiques. Elle recourt à la graine de moutarde noire pour confectionner des sinapismes irritants et rubéfiants. La matière active n’existe pas toute formée dans cette graine : elle ne prend naissance qu’au moment oii la farine de moutarde est mise en contact avec l’eau : en effet, l’embryon de la moutarde contient de l’acide myronique, qui est un glycoside sulfuré, et de la rayrosine. sorte dediastase. La première de ces substances, en présence de l’eau et sous l’influence de la seconde, se dédouble en une essence sulfurée et en un sulforyanure d’allyle, auquel doitétre attribuée la nibéfaction de la peau. Un assez grand nombre de crucifères sont oli-agineuses : on extrait de l’huile des graines du colza, de la navette, de la cameline, de la moutarde ; mais ces huiles ne sont pas comestibles et servent seulement pour l’éclairage et le graissage. Quelques plantes crucifères fournissent des matières colorantes ; la plus importante sous ce rapport est le pastel, dont on extrait une espèce d’indigo. Enfin, un très grand nombre de crucifères figurent dans les jardins en qualité de plantes d’ornement ; elles doivent ce privilège à la beauté de leurs fleurs ou à la .suavité de leur parfum.

  • CBUCIFIAN’T, ANTE [crucifier), adj.

Qui crucifie ; qui mortifie : Pratiques crucifiantes. cmiCIFIK, KE [crucifier), adj. Attaché à la croix : Un Dieu crucifié. — Subst. Le Crucifié, Jésus-Christ. | | Fig. Mortifié. CHUCIFIEMENT ou CRL’CIFImENT [lyrlicifier], svi. Action de crucifier ; supplice de la croix : Le crucifiement du Christ.

Tableau qui le représente : Le Crucifiement de Van fhjck. — Fig. Mortification : Crucifiement de la chair. CUUCIFIEU <l. crucificare), li. Attacher, clouer à une croix : Les Romains crucifiaient les esclaves révoltés. — Fig. Mortifier : t" ;-«cifier sa chair. — Gr. Se conjugue comme Fier. — Dér. Cimcifix, crucifiant, crucifié, crucifiement. CKUCIFIX [kru-si-fi] (1. crucifixus, fiché à la croix , sm. Représentation de Jésus-Christ attaché à la croix : Adorer le crucifix. — Fig. Mangeur de crucifix, faux dévot. || Crucifix à ressort, pistolet. (Argot.) CRUCIFORME (.crux,crucis, croix -f forme , adj. î g. En forme de croix. || Ligaments cruciformes, qui affermissent les articulations des phalanges et celle du genou. CRUDITÉ (1. crudilalem), sf. Qualité de ce qui est cru : La crudité des fruits. Tout aliment difilcile à digérer : Manger des crudités. Crudité d’une eau.

Mal d’estomac 

causé par une digestion difficile. || Langage trop libre : Dire des a~udités.

  • CRUDIVORE (1. crudus,cva -t - vorare,

dévorer), adj. g g. Qui se nourrit d’aliments crus. CRUE, spf. de croître. Croissance : Cet arhre a pris toute sa crue. |] Élévation du niveau d’un cours d’eau : Les crues de la Loire sont dangereuses. — Les crues des cours d’eau des terrains imperméables sont rapides, violentes, excessives ; celles des cours d’eau des terrains perméables sont lentes et modérées. CRUEL, ELLE i^l . crudelis’. adj. Qui a de la cruauté : Homme cruel. Empreint de cruauté : Guerre cruelle. || Dur, rigoureux : Punition cruelle. || Douloureux : Reproche cruel. Il Fâcheux : Événement cruel. Insen-