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280 DE LA VERSIFICATION.

3"^ Les deux premiers hémistiches de deux vers consécu- tifs ne doivent pas rimer entre eux.

718. — De la lecture des vers. Lorsqu'on lit des vers à haute voix, on doit rvilcr de mar(juer la césure et hi rime. On doit s'appliquer souvent au contraire à les faire dispa- raître, sous peine de rendre la lecture d'une pièce de vers monotone et fastidieuse.

De l'Hiatus.

719. — On appelle hiatus la consonance résultant de la rencontre d'une voyelle finale sonore qui termine un mot, avec la voyelle initiale du mot suivant.

Exemple : Il a été irrité. La voyelle a et Vc initial de été forment un Jiiatus. Vc final de clé et Vi initial di' irrité en forment un autre.

Vhiatus est complètement banni des vers français.

Gardez qu'une voyelle à courir trop hâtée Ne soit d'une voyelle en son chemin heurtée.

(lîoiLEAU*, Art poétique.)

De l'Enjambement.

720. — On appelle emjambement ou rejet la construc- tion grammaticale qui consiste à couper une proposition en deux parties, dont la première termine un vers, et dont la seconde, commençant le vers suivant, est indispensable pour l'intelligence du sens de la première.

VA fait si bien (ju^il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine.

(La Fontai.ne *, Lp Chrne et le Roseau.)

Le rejet au second vers du nu)t celui, complément direct de déracine, constitue un enjambement.

Malherbe* et Hoileau* ont proscrit rcnjanibrnicnt. .\ propos de celte réforme, Boileau dit dans son Art poetiijue ;

Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber.

De nos jours on en est revenu à tolérer renjambemenl, I)ourvu (iu"il ne soit pas trop fré(in(Mit.

Exercice. — On foia rendre conipto aux ôlovos «le la versification dans ditrercnts iiassages dos auteurs classiques. Collection Boitel, pour les écoles primaires supc'rieurcs, éditions do Racine, Molière, etc., chaque volume, 2 fr.

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