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322 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE.

d'autres ouvrages écrits avec naïveté, mais dans lesquels la morale est trop souvent outragée.

Théodore Agrippa d'Aubigné i1.5.")I-1030k ardent protestant, coni[)osa di's Mémoires, un pairiphlet intitulé les Confessions de Su/icy cl une Histoire universelle qui va de 14:JU à J6U1. Sainte- Beuve* l'a jugé en ces termes : « Ce Juvenal * du seizième siècle, âpre, austère, inexorable, hérissé d'hyperboles, étincelant de beau- tés, rachetant une rudesse grossière par une sublime énergie, esprit vigoureu.x, admirable caractère, grand critique. »

Jean Bodin {!3:JU-13'J0j composa un Traité de la liépuldique qui lui valut d'être surnommé le Pi'écurseur de Montesquieu.

Les auteurs de la Satire Ménippée, éloquent pamphlet politique contre les Espagnols et contre la Ligue*. Ce sont Pierre le Roij, Nicolas Rapin, Jean Passerai, Florent Chrestien et Pierre PU hou.

Michel de Montaigne (133.3-1592), qui donna dans le livre cé- lèbre intitulé les Essais une analyse psycholugi(iue ' de sa propre conscience et de celle des autres hommes. L'impassibilité avec laquelle l'auteur plaide le pour et le contre dans cet ouvrage l'a fait accuser de scepticisme*; mais peut-être son scepticisme est-il plus apparent que réel. Quant au style des Essais, tout le monde s'accorde à en reconnaître l'immense mérite.

Le protestantisme compte au xvi'- siècle deux écrivains remarquables :

Jean Calvin (1.309-13G4), ([ui excella, dit Bossuet, â parler et à écrire la langue de son pays; et Théodore de Béze, son disciple (13I'J-IG(J3), beaucoup plus tempéré que le maître.

D'autre part :

Saint François de Sales (1.367-1622), évêque de Genève, fut un écrivain religieux, un prédicateur éminent et plein d'onction. Sa langue est gracieuse, pittoresque, d'une naïveté délicieuse. On lui doit rinlroduction à la vie dévote; Philothee, traité de l'amour de Dieu, des Sermons, des Lettres spirituelles, etc.

Dans le genre du roman satirique, lexvi'^ siècle produisit François Rabelais.

François Rabelais (1483-1343), composa la Vie horri figue du fp-and Gargantua et V Histoire de Panlat/ruel. On déplore que, dans ces étranges ouvrages. Rabelais ait mêlé aux idées les plus saines, les plus sublimes et les plus religieuses, le langage le plus cynique. « Où Rabelais est mauvais, dit La Bruyère, il passe bien loin au delà du pire. Où il est bon, il va jusques k l'exquis et à l'excellent. » On reproche à liabelais d'avoir farci ses écrits de mots grecs et latins qui leur donnent souvent comme une physio- nomie étrangère.

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