Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vrage. Il fut convenu que Dunel s’occuperait de toutes les dépenses nécessaires à leur établissement. Un séjour dans le genre de l’hôtel de Cournon n’eût pas été du tout de son goût ; il consulta là-dessus sa fiancée qui répondit :

— Tout ce que vous ferez sera bien fait.

Elle n’avait pas été assez heureuse au couvent pour désirer une maison qui ressemblât à une communauté. Dunel loua donc un appartement au premier, boulevard des Italiens, et y fit son nid avec une sorte de volupté. Là, se disait-il, je mangerai bien, je dormirai mollement couché et j’aurai pour femme la plus charmante créature du monde. De la salle à manger il fit un temple à sa gourmandise, cette salle s’ouvrait sur un petit fumoir garni de pipes de tous genres, de cigares exquis, de divans bas, de coussins, le tout dans le style oriental le plus pur. Dans sa chambre, les meubles étaient en ébène sculpté, et les tentures en velours gros bleu. Le salon, grand, tout doré, de couleur claire, était froid d’aspect comme un salon de réception. Pour la chambre de sa femme, il avait adopté les meubles Louis XV. Fauteuils, chaises, poufs et rideaux, tout était en satin rose. Sur les portes d’immenses draperies se relevaient par d’élégantes cordelières. Un tapis d’Aubusson étendait ses ramages gracieux sur toute la chambre. Le lit ne présentait qu’un amas de gazes et de