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Les époux se dirigèrent sur les Pyrénées, où la santé de Lydie pouvait se consolider.

Adolphe la fit monter à cheval, courir à travers champs, tirer le pistolet. Il lui assurait que les exercices du corps pouvaient seuls lui donner les forces qui lui manquaient. Tout ce qui se rapprochait des usages masculins répugnait à Lydie, elle se faisait violence pour obéir à son mari, ou du moins ne pas le contrarier ; lui était heureux de triompher de cette nature timide et essentiellement féminine. Tout étonnait la pensionnaire ; les collines couvertes d’arbres ou de vignes, les blés fauchés et amassés en meules ; puis les bois avec leurs parfums, les forêts aux senteurs sauvages, et les cours d’eau serpentant dans les prairies. Elle manifestait le désir de s’arrêter partout, et de passer sa vie entière dans les endroits qu’elle voyait.

— J’adorais Dieu, et je ne savais pas tout ce qu’il a fait pour nous, disait-elle ; je comprends maintenant seulement que notre cœur n’est pas assez grand pour contenir la reconnaissance que nous lui devons. Dès que nous serons arrivés nous irons à l’église, n’est-ce pas ? pour le remercier de ses bontés.

— À l’église ? Oh ! non, je n’y vais jamais, je ne suis pas dévot.

Lydie se tut, cette parole l’avait chagrinée, elle y réfléchit pendant quelques minutes, puis elle trouva