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ne serait-ce que pour pouvoir prouver à leurs maris qu’elles sont dignes d’être aimées.

En rentrant, Dunel prit Lydie dans ses bras en disant :

— Je suis fier quand je pense que tous ces hommes qui vous regardaient donneraient des trésors pour déposer un baiser sur votre front, et que seul j’en ai le droit.

Pendant les jours suivants, tantôt seuls, tantôt en compagnie des deux amis, le jeune ménage fut tout entier aux distractions de Paris, et Adolphe se grisa du plaisir de montrer sa femme.

Depuis longtemps Mme  Dunel s’apercevait des penchants de son mari et s’appliquait à l’entourer de tout ce qui pouvait le charmer. Il était gourmand, elle apportait un soin tout particulier à lui faire servir des mets délicats.

Elle faisait mettre chaque matin des fleurs nouvelles dans sa chambre, lui permettait de fumer autant qu’il le voulait, enfin courait au devant de tous ses désirs. La vie d’Adolphe, qui avait pour but la satisfaction des sens, avait atteint le paroxisme du bien-être. Il mangeait comme un ogre, il était aimé et possédait toutes les jouissances qu’on peut trouver ici-bas.

Ce ménage était, en plein, dans la seconde période, c’est à dire que, sans s’en douter, Lydie entourait son