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Les institutions, les polices humaines
Pour le bien général, nous accablent de chaînes.
Desmaris.


|| Vaincre, faire succomber sous le nombre : Darius croyait accabler les Grecs par le nombre de ses soldats. (Boss.) Hippias, d’un âge plus avancé, semblait devoir accabler Télémaque. (Fén.) Déjà il en a mis un hors de combat ; mais de quoi lui sert ce triomphe ? ses ennemis peuvent renaître vingt fois pour l’ accabler. (Thomas.) Partout les plus forts ont fait les lois, et accablé les faibles. (Turgot.)

Ils voulaient tous ensemble accabler Mithridate.
Racine.

— Fig. Se dit de tout ce qui produit une prostration morale, un affaissement intellectuel, à la suite de peines, de chagrins, de malheurs, etc. : L’inconduite de ses enfants l’accable. L’idée d’être mal jugé par ceux que nous estimons est un poids qui nous accable. (Mme  de Salm.)

Tu jouis en secret du malheur qui m’accable.
Cas. Bonjour.


|| Affliger, consterner, abattre, décourager : Une perte inopinée l’accable, le consterne. (Mass.) Nos maux nous accablent quand ils nous surprennent. (Ségur.) Nous faisons preuve d’une profonde connaissance du monde, en nous retirant de lui quand le malheur nous accable. (Mme  de Blessington.)

Tant de coups imprévus m’accablent à la fois,
Qu’ils m’ôtent la parole et m’étouffent la voix.
Racine.


|| Surcharger, en parlant de l’esprit, de la mémoire : Si un ouvrage est trop chargé de pensées, leur nombre accable et lasse l’esprit. (Nicole.) On négligeait de développer toute la puissance morale et intellectuelle de l’homme, et on l’accablait de connaissances positives. (Dupanl.) || Ennuyer, fatiguer : J’aurais encore cent choses à vous dire ; mais c’est vous accabler. (Mme  de Sév.) || Donner le coup de grâce, achever :

Ami, n’accable point un malheureux qui t’aime.
Racine.
Que tout, jusqu’à Pinchène, et m’insulte et m’accable.
Boileau.
Oui, je suis une ingrate ; allons, accablez-moi.
La Chaussée.


|| Rendre toute excuse, toute justification impossible : Cela vous justifie si peu qu’il n’y a rien qui vous accable davantage. (Pasc.) Tout cela formera contre lui un témoignage qui l’accablera. (Bourdal.) || Épuiser, ruiner, anéantir : C’est une éducation pénible et violente qui accable un tempérament faible. (La Harpe.) Plus de cent cinquante édits bursaux accablèrent la France. (Raynouard.) Le peuple qu’on accable d’impôts finit par n’en plus payer. (De Malesherb.)

À vaincre tant de fois les États s’affaiblissent,
Et la gloire du trône accable les sujets.
Corneille.


|| Donner en grande quantité, combler, prodiguer, en bonne et en mauvaise part : Accabler de présents, de politesses. Accabler de dégoûts, de reproches. Vous êtes trop bon, trop poli ; vous m’accablez. Ceux que la fortune a comme accablés de ses bienfaits en jouissent avec orgueil et sans modération. (La Bruy.) Le roi l’accabla d’injures. (Volt.) Je n’ai pas assez de force aujourd’hui pour vous accabler de tous les remerciements que vous méritez. (A. Karr.)

Je vous vois accabler un homme de caresses.
Molière.
Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler ;
Je t’en avais comblé, je veux t’en accabler.
Corneille.


|| Fatiguer, importuner : On presse les rois, on les importune, on les accable et on réussit en les accablant. (Fén.) Un homme de ce caractère nous accabla pendant deux heures. (Montesq.)

Et sans doute elle attend le moment favorable,
Pour disparaître aux yeux d’une cour qui l’accable.
Racine.

— Humilier, confondre : Les mystères accablent l’esprit par leur grandeur. (Chateaub.) Il est une confiance qui nous accable et qui rend la femme bien supérieure à nous. (Balz.)

Titus m’accable ici du poids de sa grandeur.
Racine.

S’accabler, v. pr. Se surcharger : Il ne faut pas s’accabler de travail. (Acad.)

Ne vous accablez point d’inutiles douleurs.
Racine.

— v. récipr. S’accabler de reproches, d’injures, de compliments, S’adresser mutuellement les reproches, les injures, les compliments les plus exagérés.

Syn. Accabler, opprimer. Accabler a un sens plus vague et plus général qu’opprimer. On peut être accablé par une cause intérieure, et même imaginaire. Les chagrins accablent : Un homme que le nombre, le poids, la diversité, la difficulté des affaires occupe seulement et n’accable point. (La Bruy.) Opprimer se prend toujours en mauvaise part, et a pour sujet un nom de personne, parce qu’il exprime l’abus tyrannique d’une autorité. On peut être accablé sans que personne y contribue volontairement ; on n’est opprimé que par des causes réelles nées de la volonté des supérieurs. Il faut distraire un homme accablé de douleur, de mélancolie, de soucis ; il faut prendre la défense de celui qu’on opprime.

ACCAGNER ou ACANNER v. a. ou tr. (ak-ka-gnié, gn mll. — du lat. ad, contre ; canis, chien). Poursuivre quelqu’un en l’injuriant ; aboyer après lui comme font les chiens : Comme cet homme nous accagnait de sottises, nous traitant de lâches, la musique s’arrêta. (G. Sand.)

ACCAIRAS s. m. (a-kê-râss), Ornith. Oiseau peu connu, et qu’on a presque rendu fabuleux par les contes absurdes qu’on a faits à son sujet. Il habite la Nigritie. On dit qu’il est de la grosseur du paon et qu’il a une huppe rouge accompagnée de deux rangées de plumes blanches qu’il peut étendre en cercle et faire flotter sur sa tête.

ACCA-LAURENTIA (ak-ka-lo-ran-sia), nourrice de Romulus et de Rémus, femme de Faustulus, berger de Numitor. Ses mœurs lui avaient mérité le surnom de lupa, qui signifiait courtisane et louve ; d’où la tradition qui donnait aux fondateurs de Rome une louve pour nourrice. Acca fut mise au rang des divinités, et l’on célébrait annuellement en son honneur des fêtes nommées Laurentales.

ACCALIES s. f. pl. (ak-ka-li — de Acca, n. pr.). Antiq. Rom. Fêtes instituées en l’honneur de Acca-Laurentia, nourrice de Romulus.

ACCALMÉ, ÉE adj. (a-kal-mé — rad. calme). Mar. Se dit des bâtiments retenus en mer par une accalmie.

ACCALMIE, CALMIE ou ACCALMÉE s. f. (a-kal-mi — rad. calme). Mar. Calme momentané qui succède à un coup de vent très-violent. || Ce mot entre dans plusieurs locutions maritimes : Nage à l’accalmie ! Vire à l’accalmie ! Encouragements à des canotiers ou à des hommes qui virent au cabestan, pour qu’ils agissent avec plus de force et produisent ainsi un plus grand effet pendant l’accalmie qu’on leur signale.

— Fig. Temps où le commerce est peu animé, où il languit : Après le nouvel an, il y a accalmie pour la plupart des industries parisiennes. || Est aussi souvent employé pour désigner un temps de repos, une sorte d’engourdissement dans la vie d’une nation ou dans la marche d’un gouvernement. Dans ce sens, se prend toujours en mauv. part : La Restauration a été pour la France une accalmie politique. Un orateur parlementaire a dit, avec plus d’originalité et d’énergie : C’est une halte dans la boue.

ACCAPARANT (a-ka-pa-ran) part. prés. du v. Accaparer : Il ne reste plus que quelques rares personnages s’occupant d’affaires d’État, ou des coquettes accaparant et retenant par leur conversation raffinée certains hommes autour de leur fauteuil. (G. Sand.)

ACCAPARÉ, ÉE (a-ka-pa-ré) part. pass. du v. Accaparer : Dès que les marchandises sont accaparées par un petit nombre de marchands, on voit bientôt le prix des denrées augmenter. (Dict. du Comm.)

— Fig. En parlant des personnes, Mis en réquisition, circonvenu, comblé de prévenances : J’ai l’air d’être accaparée par mes hôtes. (Mme  de Sév.) Je fus tellement accaparé pendant les ravages du choléra, que je ne revis mes amis qu’au bout d’une quinzaine. (G. Sand.)

Mais je suis innocent ; j’étais accaparé
Par notre révérend, notre excellent curé.
Mme  de Girardin.

ACCAPAREMENT s. m. (a-ka-pa-re-man — rad. accaparer). Action d’accaparer, résultat de cette action : L’accaparement des blés amena de graves désordres à l’époque de la Révolution. L’accaparement est le plus odieux des crimes commerciaux, en ce qu’il attaque toujours la partie souffrante de l’industrie. (Fourier.) Un marchand d’allumettes a l’instinct de l’accaparement. (Balz.) Un accaparement, un monopole enrichit une classe de citoyens aux dépens d’une ou de plusieurs autres classes. (Say.) L’accaparement sur les produits ne peut avoir lieu que dans quelques cas exceptionnels, pour des articles spéciaux et d’un usage restreint. (Guillaumin.) En Angleterre, l’abondance et la multiplicité des gisements de houille en rendent l’accaparement à peu près impossible. (Guillaumin.)

— Par ext. Possession exclusive : Il prétend à l’accaparement de tous les bénéfices de cette affaire.

Encycl. Econ. On appelle accaparement une spéculation qui consiste à s’approprier par des acquisitions considérables les marchandises, denrées et moyens de production qui se trouvent dans un lieu ou dans une circonscription plus ou moins étendue, afin d’avoir le monopole, de ces objets sur le marché, et de pouvoir, grâce à l’absence de concurrence, en fixer soi-même le prix au taux que l’on juge le plus avantageux à son intérêt personnel. Le mot accaparement s’applique surtout à une telle spéculation quand elle porte sur les objets de première nécessité, comme le blé et les autres substances alimentaires. À une époque où l’industrie était peu développée, où les voies de communication manquaient, où la direction des mouvements commerciaux était entre les mains d’un petit nombre d’individus qui pouvaient facilement se concerter, l’accaparement était possible et constituait un danger public qui devait nécessairement appeler l’attention du législateur ; aussi était-ce chose et grave et considérable dans l’économie sociale de l’antiquité et du moyen âge. Aujourd’hui les craintes d’accaparement sont devenues chimériques ; il n’est plus possible qu’une coalition de spéculateurs fasse éprouver par l’accaparement une hausse sensible et durable à une denrée quelconque. Dans l’antiquité, les lois contre les accaparements furent nombreuses et sévères ; en France, elles remontent à Charlemagne ; elles se multiplient du règne du roi Jean à celui de François Ier, disparaissent sous l’administration de Sully, sont rétablies sous Louis XIII et sous Louis XIV, abolies sous Louis XV et remises en vigueur en 1770 après les disettes des deux années précédentes. Abolies de nouveau par l’Assemblée constituante comme contraires à la liberté de l’industrie et du commerce, les mesures de répression contre les accaparements reparurent sous la Convention. En 1793, un décret de la terrible assemblée déclarait l’accaparement crime capital, et le définissait l’action de dérober à la circulation des marchandises ou des denrées de première nécessité en les tenant renfermées dans un lieu quelconque sans les mettre en vente journellement et publiquement, ou en les laissant gâter volontairement. Les art. 419 et 420 du Code pénal sont venus adoucir cette législation draconienne. Ils laissent toute liberté aux spéculateurs d’un commerce franc et loyal, et punissent seulement de l’emprisonnement et de l’amende les manœuvres frauduleuses tendant à produire une hausse ou une baisse exagérée des prix.

ACCAPARER v. a. ou tr. (a-ka-pa-ré — du lat. ad, pour, et capere, prendre : prendre pour soi ; ou de parare, acheter, acquérir ; d’autres le font dériver de l’ital. caparra, arrhes, gage d’achat). Amasser par spéculation une denrée quelconque en grande quantité pour en produire la rareté, et la revendre ensuite fort cher : Accaparer tous les fruits d’une province. Ces spéculateurs s’entendirent pour accaparer les blés, les sucres, etc. Plus les échanges sont libres et les moyens de transport perfectionnés, plus il devient difficile d’accaparer les denrées d’un usage très-répandu. (Guillaumin.)

— Par ext. Prendre pour soi exclusivement : On a renversé les fontaines publiques sous prétexte qu’elles accaparaient les eaux. (Rivar.) Il n’était pas fâché de le voir se mettre en avant et accaparer tous les dangers de l’entreprise. (Gr. Sand.) Par le hideux éclat de ses désordres, Dubois effaçait tout et semblait accaparer le mépris public. (L. Blanc.)

— Fig. Exploiter exclusivement, faire une chose à l’exclusion d’autrui : Victor Hugo a pris l’ode, Canalis donne dans la poésie fugitive, Béranger monopolise la chanson, Casimir Delavigne accapare la tragédie, et Lamartine la méditation. (Balz.) || Retenir chez soi, s’emparer d’une personne, la captiver entièrement ; gagner sa bienveillance, son amitié : Il me semble, ma femme, que tu veux accaparer monsieur, dit en riant le gros banquier. (Balz.) || Attirer à soi par des sollicitations, par la brigue : Ce candidat a su accaparer les voix des électeurs. Cet avocat accapare toutes les affaires. En voyant combien les hommes sont rampants et souples devant tout ce qui semble accaparer la faveur du maître, il s’étonne d’avoir été si craintif. (G. Sand.)

S’accaparer, v. pr. Être accaparé : Les blés s’accaparent en ce moment.

ACCAPAREUR, EUSE s. (a-ka-pa-reur, eu-ze — rad. accaparer). Celui, celle qui accapare une denrée quelconque : S’il survient une pénurie de substances ou de denrées quelconques, les accapareurs sont aux aguets pour aggraver le mal. (Fourier.) Pour elle, la bonne administration consistait à amasser ses blés, ses seigles, ses chanvres, à attendre la hausse, au risque de passer pour une accapareuse. (Balz.) Pour que, dans un pays comme la France, les associations d’accapareurs pussent retirer de la circulation une quantité de grains suffisante pour déterminer une hausse importante de prix, il faudrait qu’elles eussent à leur disposition d’immenses capitaux. (Guillaumin.) L’accapareur, cet artisan de misères et de troubles, porte le désespoir dans les familles. (Castéra.)

— Par ext. Celui, celle qui accapare toute espèce de choses : Et Buonaparte, cet accapareur de trônes. (Salvandy.) On l’accusait d’être accapareur d’armes cachées. (Ste-Beuv.)

— Fig. Celui, celle qui par ses manières, sa beauté, etc., séduit, attire : Vous êtes une accapareuse de cœurs. (Dufresny.)

ACCARÉ, ÉE (a-ka-ré) part. pass. du v. Accarer. Confronté : Les témoins ont été accarés avec l’accusé.

ACCAREMENT s. m. (a-ka-re-man — rad. accarer). Anc. jurisp. Confrontation des témoins entre eux ou avec l’accusé.

ACCARER v. a. ou tr. (a-ka-ré — du gr. karè, front, visage). Anc. jurispr. Mettre face à face un accusé avec ses coaccusés ou les témoins ; les confronter.

ACCARIATION s. f. (a-ca-ri-a-si-on — rad : accarer). Anc. jurispr. Confrontation.

ACCARON, anc. ville du pays des Philistins. Cette ville, souvent citée dans l’histoire des Juifs, n’offre plus aujourd’hui que des ruines.

ACCASTILLAGE s. m. (a-kas-ti-ia-ge — rad. accastiller). Mar. Primitivement, Châteaux d’avant et d’arrière qui s’élevaient aux deux extrémités d’un navire et le dominaient. Aujourd’hui, toute la partie du vaisseau qui est hors de l’eau ; ensemble des lignes qui limitent son œuvre morte : Ce bâtiment a un bel accastillage. (De Bonnefoux.)

ACCASTILLÉ, ÉE (a-kas-ti-ié) part. pass. du v. Accastiller. Mar. Qui a un accastillage.

ACCASTILLER v. a. ou tr. (a-kas-ti-ié — de l’espagn. castillo, fort, château.) Mar. Munir un navire de ses châteaux d’arrière et d’avant, le garnir de ses gaillards, de sa dunette, etc.

ACCÉDANT (ak-sé-dan) part. pass. du v. Accéder.

ACCÉDÉ (ak-sé-dé) part. pass. du v. Accéder. Ne s’emploie qu’avec l’auxil. avoir : Les puissances du Nord ont accédé à cette convention. (Acad.)

ACCÉDER v. n. ou intr. (ak-sé-dé — du lat. accedere, s’approcher. — L’é fermé du radical se change en è ouvert devant une syllabe muette : J’accède, tu accèdes ; à l’exception du futur et du conditionnel : J’accéderai, nous accéderions). Avoir accès, arriver, parvenir : Ma chambre est un grenier où l’on accède par une douzaine de degrés en bois. (Custine.) La porte, étroite, s’ouvre à huit pieds du sol et l’on y accède par un escalier fort roide. (Mérim.)

— Fig. Consentir, adhérer ; entrer dans un engagement déjà pris par d’autres personnes : La Suède avait refusé d’accéder à cette convention. (Volt.) Placé entre le désir d’accéder à ses vœux et la crainte du courroux de son père, il éprouvait d’affreux déchirements. (E. Sue.) C’est avec un grand plaisir que j’accéderais à votre demande ; mais je suis obligé de partir dans deux heures pour la Belgique, et cet argent m’est nécessaire pour mon voyage. (Scribe.) On le suppliait d’accéder à cette demande d’augmentation dans le salaire des journées. (G. Sand.)

— Absol. : Après s’être longtemps fait prier, il a enfin accédé.

— Jurispr. Au barreau on donne quelquefois à ce verbe le sens actif : Le tribunal a vu et accédé les lieux, c’est-à-dire s’en est approché, les a visités.

Syn. Accéder, acquiescer, adhérer, consentir, souscrire. Consentir, c’est se borner à ne pas empêcher : Quel juif ! mais j’ai besoin d’argent, et il faut bien que je consentes tout. (Mol.) Acquiescer, c’est se plier volontairement à ce que veulent les autres : Je n’oublierai pas votre demande, ni le plaisir que j’aurai d’y acquiescer. (J.-J. Rouss.) Souscrire, c’est donner son consentement à une chose dans le même sens qu’adhérer, mais d’une manière plus explicite, plus complète, plus volontaire : J’y souscris avec plaisir. J’y adhère avec peine. Accéder, c’est entrer accessoirement dans les engagements déjà donnés par d’autres : Le roi accéda à cette donation. (Volt.)

Antonymes. S’opposer, protester, refuser, regimber, rejeter, résister.

ACCÉDIT s. m. (ak-sé-ditt — du lat. accedere, s’approcher). Anc. jurispr. Descente du juge. Ce mot était particulièrement usité en Provence.

ACCÉLÉRANT (ak-sé-lé-ran) part. prés. du v. Accélérer : Tantôt accélérant la vitesse de la frégate par tous les moyens connus, regardant avec fierté son rapide sillage, il courait vers la terre. (E. Sue.) || S’emploie aussi pronominalem. : Il n’y a point de doute que les destinées du genre humain iront s’accélérant. (Bautain.)

ACCÉLÉRATEUR, TRICE adj. (ak-sé-lé-ra-teur, tri-se — rad. accélérer). Qui accélère, précipite : Cette différence de la force accélératrice à des distances différentes n’est fondée sur aucune expérience. (Volt.) Toute force constante est de sa nature accélératrice. (J. de Maistre.) Les causes accélératrices de la mort. (Cabanis.)

— Mécan. Se dit du principe ou de la force qui, continuant à agir sur un corps mobile après son départ, exerce ainsi une impression qui lui communique à chaque instant une nouvelle vitesse : Principe accélérateur, force accélératrice. Le rapport de la vitesse acquise au temps est constant pour une même force accélératrice. (La Place.) La force accélératrice est directement proportionnelle à la masse mise en mouvement. (Liouville.)

— Anat. Muscle accélérateur, Muscle qui accélère une évacuation.

— Techn. Substance accélératrice, Substance que l’on emploie pour obtenir plus rapidement des épreuves daguerréotypiques ou photographiques. C’est, le plus ordinairement, le chlorure d’iode.

— S’empl. substantiv. : L’oiseau est l’agent du grand passage universel et de la purification, l’accélérateur salutaire de l’échange des substances. (Michelet.)

ACCÉLÉRATION s. f. (ak-sé-lé-ra-si-on — lat. acceleratio, même sens). Accroissement de vitesse que prend, dans certaines circonstances le mouvement d’un corps. Si, par exemple, un corps tombe librement, c’est à-dire sans que sa masse éprouve ni altération, ni obstacle, on remarque qu’à chaque moment de la chute la vitesse est plus grande qu’elle n’était au moment précédent : Une expérience unique sur l’ accélération des corps qui tombent fait découvrir les lois de leur chute sur des plans inclinés. (D’Alemb.) D’abord la chute se fit avec une rapide accélération ; mais, le parachute se développant, la vitesse fut considérablement diminuée. (Francœur.)