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moins robustes, moins acclimatables partout, que le marin provençal, catalan, etc. (Michelet.)

ACCLIMATANT (a-kli-ma-tan) part. prés. du v. Acclimater.

ACCLIMATATION s. f. (a-kli-ma-ta-si-on — rad. climat). Action d’acclimater ou de s’acclimater : L’acclimatation des hommes du Nord dans l’Amérique méridionale est un fait assez rare. Les Romains poussaient l’art de l’acclimatation jusqu’à faire éclore dans l’eau douce les œufs des poissons de mer. (Michelet.) || Synon. d’Acclimatement. V. ce mot.

Encycl. Acclimatation (Société impériale zoologique d’), société dont le siége est à Paris et qui existe depuis 1854. Son but est de concourir : 1° à l’introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animaux utiles ou d’ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites ou domestiquées. Elle s’occupe aussi de l’introduction et de la multiplication des végétaux utiles.

Fondée par Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, la Société d’acclimatation a pris un développement considérable. Elle est devenue en quelque sorte la mère des nombreuses sociétés analogues qui ont été créées en France, dans les colonies ou à l’étranger, et qui sont toutes affiliées ou agrégées à la Société de Paris.

Acclimatation (Jardin d’), situé à Paris, au centre du bois de Boulogne. Ce jardin, de création toute récente, est destiné à l’introduction et à la propagation des animaux et des végétaux utiles ou d’agrément ; c’est un établissement sans précédent et sans analogue en Europe. Les jardins zoologiques de Bruxelles, d’Anvers, de Londres, etc., ont été établis dans un tout autre but, et se rapprochent plutôt de notre Jardin des Plantes. Le jardin du bois de Boulogne renferme une étendue d’environ vingt hectares. La partie centrale est divisée en parcs nombreux, entourés de treillages légers, et destinés, les uns aux mammifères, particulièrement aux grandes espèces de ruminants, les autres aux grands oiseaux gallinacés, échassiers ou palmipèdes. Dans le pourtour sont distribués les bâtiments qui servent aux diverses classes du règne animal, écuries, volières, aquarium, magnanerie, et les serres qui servent à la conservation et à la propagation des végétaux délicats. Un jardin d’expériences est destiné à atteindre le même but pour les espèces herbacées ou arborescentes qui peuvent croître en plein air sous le climat de Paris. Ainsi, chaque être se trouve dans des conditions favorables.

Le jardin d’acclimatation, entretenu avec un soin et un luxe extraordinaires, est peut-être l’établissement le plus curieux et le plus pittoresque qu’offre la capitale. Il est journellement, surtout de la part des étrangers, un but de promenade aussi instructive qu’attrayante, que toutes les nations voisines nous envient et qu’elles ne tarderont pas à imiter.

Syn. Acclimatation, acclimatement. Acclimatation désigne l’action d’acclimater, et acclimatement le résultat de cette action : Il vient de se former une société d’acclimatation, destinée à favoriser l’acclimatement des animaux utiles.

ACCLIMATÉ, ÉE (a-kli-ma-té) part. pass. du v. Acclimater : Qui a subi l’acclimatation, qui est accoutumé à la température d’un climat étranger. Il se dit des personnes, des animaux et des plantes : Troupes acclimatées. Animaux acclimatés. Végétaux acclimatés en France. Aujourd’hui, le cheval est si bien acclimaté en Amérique, qu’on le croirait originaire du nouveau monde. (Encycl.) Les bengalis sont des oiseaux qui se transportent assez difficilement, et ne s’accoutument qu’avec peine à un autre climat ; mais une fois acclimatés, ils vivent jusqu’à six ou sept ans. (Buff.) Les pilastres sont ornés de deux vases en terre cuite, où des cactus acclimatés présentent aux regards étonnés leurs monstrueuses feuilles hérissées de leurs piquantes défenses. (Balz.) Ils fournissaient une milice exercée à la guerre, et acclimatée de bonne heure à ce ciel dévorant. (A. Thierry.) || Se dit même des choses : Aujourd’hui l’industrie est partout acclimatée dans ses variétés importantes. (Mich. Chev.)

— Substantiv. Qui est habitué à vivre dans un lieu ou sous un climat différent du celui où il est né : Les Français se montrent, à leur arrivée à Rome, insensibles à l’action du sirocco, si pénible à supporter pour les naturels du pays ou les acclimatés. (Hallé.)

ACCLIMATEMENT s. m. (a-kli-ma-te-man — rad. climat). État d’un être acclimaté, résultat de l’acclimatation : L’acclimatement des hommes, des animaux, des plantes. Le changement le plus remarquable produit chez l’homme par l’acclimatement est celui que l’on observe chez l’Européen qui a résisté au climat meurtrier des Antilles. (A. Duponchel.) Le temps est quelquefois une condition indispensable pour compléter certains acclimatements. (D’Orbigny.)

— Fig. Les mœurs, les lois, la religion des peuples chez lesquels l’homme vient chercher asile, le forcent à subir une sorte d’acclimatement moral.

Encycl. Hist. natur. Les deux mots acclimatement et acclimatation sont employés en culture et en zootechnie pour exprimer l’ensemble des procédés naturels ou artificiels, et des conditions ou influences extérieures nécessaires pour produire dans la constitution des corps organisés les modifications que comporte leur aptitude à vivre dans des climats différents. On comprend que l’organisme qu’on veut acclimater doit nécessairement éprouver dans sa constitution des changements d’autant plus profonds que le milieu nouveau avec lequel ses fonctions ont à se mettre en harmonie diffère davantage de celui pour lequel la nature l’avait en quelque sorte constitué. Remarquons la différence qu’il y a entre les mots acclimater et naturaliser. Naturaliser implique seulement un changement de pays ; acclimater, toujours un changement de climat. Un être vivant est dit acclimaté, quand il parvient à vivre et à se reproduire dans un pays sérieusement différent sous le rapport du climat de celui qu’il habitait dans l’origine. La naturalisation dans un pays, d’espèces propres à des localités analogues, sous le point de vue climatologique, n’offre pas de grandes difficultés. Il n’en est pas de même de l’acclimatation d’une espèce animale ou végétale dans une région très-différente de son pays natal. En ce qui concerne les animaux, on y réussit sans trop de peine en faisant passer graduellement du point de départ au point d’arrivée l’espèce qu’on veut acclimater, en ne modifiant que peu à peu ses conditions d’existence, et en favorisant par des soins attentifs sa multiplication. C’est ainsi qu’ont été récemment acclimatés en France le yack ou bœuf à queue de cheval, de la Chine, le lama, la vigogne et l’alpaga de l’Amérique, le kanguroo de l’Australie, les poules de la Cochinchine. Quant aux végétaux, le problème est bien plus difficile. Des plantes que l’on parvient à faire développer complètement dans des serres où l’on crée pour elles un climat artificiel, semblable à celui de leur patrie, ne sont pas acclimatées, et ce qui le prouve, c'est qu’elles meurent lorsque l’art ne leur fournit plus les influences extérieures favorables. On peut dire qu’il n’y a pas à proprement parler, d’acclimatation des végétaux ; on ne peut que les naturaliser, c’est-à-dire les propager sous les climats analogues à celui du pays dont elles sont originaires. Le maïs, le pêcher, le prunier, l’abricotier, l’amandier, le cerisier, l’oranger, le haricot, le chanvre, le lin, le tabac, la pomme de terre, ont pu être naturalisés en Europe dans les régions qui convenaient à leur tempérament ; ils n’ont pas été soumis à l’acclimatement, dans le sens précis qu’on donne à ce mot.

— Hygiène. Bien que l’homme paraisse destiné à vivre sous toutes les latitudes, et que son organisation supérieure à celle des animaux possède la faculté de se plier à toutes les influences atmosphériques, cependant il ne peut s’éloigner d’un climat pour aller vivre sous un autre, sans s’exposer à des dangers qui sont d’autant plus grands que la différence des deux climats est plus grande et que le changement se fait plus brusquement. Lorsqu’il passe d’un pays chaud dans un pays froid, la quantité d’oxygène sous un même volume d’air augmente à chaque inspiration, la fonction respiratoire se montre plus active, et cette suractivité devient pour les poumons une cause de maladie, si l’énergie des autres fonctions n’augmente pas proportionnellement. Le passage d’un pays froid dans un pays chaud produit des phénomènes inverses ; la respiration diminue d’activité, l’individu acquiert de l’embonpoint et ne tarde pas à être atteint de maladies de foie, d’affections gastro-intestinales, s’il ne se hâte de rétablir l’harmonie troublée de ses fonctions en modifiant le régime alimentaire qui était dans ses habitudes, et en adoptant à peu près le genre de vie des indigènes. Les habitants des régions tempérées possèdent au plus haut degré la faculté de s’acclimater. Le froid rigoureux qu’ils y éprouvent l’hiver, la chaleur intense qui s’y fait sentir l’été, les rendent plus aptes à vivre sous d’autres climats.

Syn. Acclimatement, acclimatation. V. Acclimatation.

ACCLIMATER v. a. ou tr. (a-kli-ma-té — rad. climat). Accoutumer un homme, un animal, une plante à la température et aux influences d’un nouveau climat : Ce n’est qu’à force de soins qu’on acclimate dans le nord de l’Europe les brebis espagnoles. (Acad.) On commence à acclimater nos soldats en Afrique. (Raym.) Elle s’imagine acclimater cette plante exotique. (G. Sand).

— Fig. Accoutumer une personne à faire certaines choses, lui faire prendre certaines habitudes, la familiariser avec : Il espère que de cette cohabitation pourront naître des chances favorables pour acclimater notre gendre à ses projets. (Balz.)

S’acclimater, v. pr. Se faire, s’habituer à un nouveau climat : Les habitants de l’Europe s’acclimatent difficilement dans les Antilles. (Acad.) Les bestiaux amenés de Caramanie n’ayant pu s’acclimater, il a fallu employer à la culture le buffle et même le chameau. (J. Marcel.) Il ne faut pas songer à tirer parti du dattier, quoiqu’il s’acclimate assez bien dans certains cantons : il ne peut servir qu’à l’ornement des jardins. (E. About.)

— Fig. S’accoutumer, s’habituer : J’aurai de la peine à m’acclimater dans cette famille. (Raym.) J’ai besoin de m’acclimater à l’idée de cette paternité. (Balz.) Il a pour femme une jeune Parisienne, qui, comme tant d’autres, hélas ! n’a pu s’acclimater encore. (Ch. Expilly.) || Se dit aussi des choses : Ce n’est pas sur le sol académique et classique de la France de Louis XIII et de Richelieu, que cette littérature pouvait s’acclimater avec succès. (Ch. Nodier.) Le bonheur est une plante étrangère qui croît dans les champs du ciel, et qui ne peut s’acclimater sur la terre. (Ballanche.) Ma santé de paysan avait beaucoup trop souffert pour s’acclimater à l’air de Paris. (G. Sand.)

ACCLINÉ, ÉE adj. (a-kli-né — du lat. acclinis, appuyé). Hist. nat. Se dit d’une partie qui en couvre une autre par le côté : Dents acclinées.

ACCOINÇON s. m. (a-kou-ain-son — rad. coin). Constr. Partie de charpente que l’on ajoute à un toit pour l’égaliser.

ACCOINTABLE adj. (a-kou-ain-ta-ble — rad. accointer). Accessible, facile à approcher, à accointer :

À lui se tint un jouvencel,
Accointable, très-gent et très-bel.
Roman de la Rose


Vieux mot.

ACCOINTANCE s. f. (a-kou-ain-tan-se — rad. accointer). Liaison, fréquentation, rapports avec quelqu’un : Elles n’évitaient pas avec moins de soin l’accointance des petits habitants. (B. de St-P.) Peut-être s’était-il aperçu de quelques mouvements des bandits dans la montagne, et de leurs accointances avec certaines gens de la ville. (G. Sand.) Il doit avoir quelques accointances avec la police. (E. Sue.)

    Le bel esprit, au siècle de Marot,
Des grands seigneurs vous donnait l’accointance.
Mme  Deshoulières.

— Liaison entre deux personnes de sexe différent : Il a eu des accointances avec cette femme. (Acad.) Je ne voulais pas non plus avoir d’accointances chez moi, quoique j’eusse alors une très-jolie dame de comptoir. (Balz.)

ACCOINTÉ, ÉE (a-kou-ain-té) part. pass. du v. Accointer. Lié : Il est accointé avec des gens de mauvaise vie.

— Substantiv. Signifiait autrefois Ami, parent, allié : Lui et ses accointés.

ACCOINTER v. a. ou tr. (a-kou-ain-té — du lat. cognitus, connu). Faire connaissance, entrer en relation avec quelqu’un. Vieux mot.

Mon cœur, devant hier accointa
Beauté qui tant le sçait chérir,
Que d’elle ne veut départir.
Ch. d’Orléans.

S'accointer v. pr. Se lier intimement avec quelqu’un : Il s’est accointé d’un homme de fort mauvaise compagnie. (Acad.) Il s’accointa de cette Larentia, et l’aima tellement qu’il la laissa son héritière. (Amyot.) Ces sortes de gens sont portés à s’accointer avec les mauvais esprits. (G. Sand.)

ACCOISÉ, ÉE (a-koi-zé) part. pass. du v. Accoiser. Apaisé : Dès que la mer fut accoisée. (La Font.) Vieux.

ACCOISEMENT s. m. (a-koi-ze-man — rad. accoiser). Apaisement : L’accoisement des flots. Vieux.

ACCOISER v. a. ou tr. (a-koi-zé de à et coi). Rendre coi, apaiser, calmer : Procédons à la curation ; et par la douceur exhilarante de l’harmonie, adoucissons, lénifions, accoisons l’aigreur de ses esprits. (Mol.) Accoisez tous les mouvements de votre intérieur pour écouter cette parole. (Boss.) Vieux.

S’accoiser, v. pr. S’affaiblir, perdre de sa force : Le mouvement qui reste dans le nerf est moins fixe, se ralentit, et enfin s’accoise tout à fait. (Boss.) Que la guerre d’Italie pour les intérêts des princes s’accoise. (D’Aubigné.) L’âme, qui se montre avec tant de charmes dans l’enfance, s’accoise et se voile, si on l’appelle sans cesse à de nouvelles œuvres. (A. Mart.)

ACCOLA s. m. (a-ko-la). Ichthyol. Nom donné, sur quelques points des côtes de la Méditerranée, au poisson que nous appelons thon blanc. C’est le scomber alalonga de Linné.

ACCOLADE s. f. (a-ko-la-de — du lat. ad collum, au cou). Action d’embrasser, en jetant les bras autour du cou : Ils furent attendris de notre reconnaissance et nous accablèrent d’accolades. (Le Sage.) Le chapeau gris du bonhomme tomba dans cette brusque accolade, et alla rouler au fond du ravin. (G. Sand.) Les gens illustres allaient leur donner l’accolade fraternelle. (Balz.)

. . . . . . . Viens, dans cette accolade,
Donner force et vaillance à ton vieux camarade.
C. Delavigne.
Dans une accolade bien tendre
Nous mêlerons nos cheveux blancs.
Béranger.

— Par ext. Action de boire à un vase : Il trouve ses camarades d’infortune tranquillement assis avec les brigands, mangeant un jambon de la Manche cuit au sucre, et donnant de fréquentes accolades à une outre d’excellent vin, qu’on avait volée exprès pour eux. (Th. Gaut.)

— Cérémonie usitée dans la réception d’un chevalier, et qui consistait, après l’avoir armé chevalier, à l’embrasser et à lui donner sur l’épaule un petit coup du plat d’une épée : Après avoir reçu l’accolade et l’ordre de chevalerie. (Hamilt.) Il me chaussa les éperons et me frappa trois fois sur l’épaule avec l’épée, en me donnant l’accolade. (Chateaub.)

— Ironiquem. Coup de sabre, d’épée : Il lui donna de son épée une telle accolade, que jamais l’autre ne s’en releva depuis. (Scarron.)

— Typog. Espèce de parenthèse brisée dans son milieu en angle sortant ({), que l’on emploie, tantôt dans le sens horizontal, tantôt dans le sens vertical, pour embrasser plusieurs mots ou plusieurs nombres, afin d’indiquer les points de communauté qu’ils ont ensemble : Il ne s’étonna donc plus, en feuilletant le registre, de cette note mise en accolade en regard de son nom. (Alex. Dum.) L’accusation était trop positive pour essayer de la combattre. L’inspecteur écrivit donc au-dessous de l’accolade : Rien à faire. (Alex. Dum.) || Avant l’invention de la typographie, on appelait accolade une espèce de crochet ou demi-cercle, dans lequel les copistes renfermaient les mots ou portions de mots qu’ils portaient au-dessous de la ligne. Pour ne point porter à la ligne suivante un mot qui complétait le sens, on le plaçait sous le dernier mot de la ligne, avec une accolade, pour indiquer qu’il appartenait à la ligne supérieure. || Se dit des personnes, par analogie à l’accolade usitée dans l’écriture ou l’imprimerie : Cette dame est une vivante accolade qui rapproche les cœurs et met le fer à portée de l’aimant. (P. Féval.)

— Mus. Trait tiré de haut en bas à la marge d’une partition, par lequel on joint ensemble les portées des différentes parties.

— Archit. Courbes qui couronnent les linteaux des portes et fenêtres, particulièrement dans l’architecture civile. Le mot technique est arc en accolade ou en talon.

— Art culin. Se dit de deux lapereaux, de deux lièvres, de deux poulets, etc., servis ensemble : On nous servit une accolade de lapereaux. (Acad.)

ACCOLADÉ, ÉE (a-ko-la-dé) part. pass. du v. Accolader.

ACCOLADER v. a ou tr. (a-ko-la-dé — rad. accolade). Comm. et typogr. Réunir, joindre par une accolade plusieurs objets ayant entre eux une certaine analogie, et destinés à être compris sous une même rubrique.

S’accolader, v. pr. S’embrasser, se donner mutuellement l’accolade. Il est fam.

ACCOLAGE s. m. (a-ko-la-je. — rad. accoler). Agric. Opération qui consiste à fixer à des échalas ou à des espaliers les jeunes pousses de la vigne ou les branches des arbres fruitiers, pour faciliter la maturité des fruits : Dans la plus grande partie du Midi de la France, l’accolage n’est pas employé pour les vignobles. (Morogues.)

Encycl. L’accolage a pour but de préserver les branches des secousses du vent, et de leur distribuer à toutes également l’air et la lumière dont elles ont besoin. L’accolage de la vigne se fait ordinairement au mois de juin. Le plus généralement, on attache le cep à un échalas planté en terre et haut de 1 mètre 50 cent. environ. Il est reconnu que les contrées où l’accolage se fait avec le plus de soin sont celles où la vigne donne les meilleurs produits. On comprend que l’accolage est d’autant plus nécessaire que le climat est plus humide et la température plus froide.

ACCOLANT (a-ko-lan) part. prés. du v. Accoler.

ACCOLÉ, ÉE (a-ko-lé) part. pass. du v. Accoler. Embrassé : Environné, accolé, entraîné de part et d’autre, je fus poussé à travers ce vaste appartement. (St-Sim.) || Attenant, contigu, adossé à, appuyé contre : Ce qui m’a intéressé à Meaux, c’est un petit portail de la renaissance, accolé à une vieille église démantelée. (V. Hugo.) Une petite porte, presque accolée à la loge du concierge, donnait passage aux gens de service. (Alex. Dum.)

— Par anal. Joint à, qui figure avec : Je ne suis point content de me voir accolé dans votre récit avec un tel. (Acad.) À la biographie des grands maîtres est accolée une série correspondante de dessins lithographiés. (A. Thierry.) Il crut entendre le mot de fou accolé à son nom.(G. Sand.) Vous et quelques âmes belles comme la vôtre, comprendront ma pensée en lisant la maison Nucingen accolée à César Birotteau. (Balz.)

— Jard. Attaché à l'espalier, aux échalas : Sarments accolés.

— Bot. Se dit de deux feuilles, de deux fleurs, de deux fruits qui sont unis ou adhérents l’un à l’autre : Plusieurs chèvrefeuilles présentent des exemples de fleurs et de fruits accolés.

— Numism. On appelle têtes accolées ou conjuguées des têtes de profil appliquées l’une sur l’autre dans les médailles et les pierres gravées.

— Blas. Se dit : 1° De deux écus joints ensemble ou posés l’un contre l’autre. Ainsi, les armes des rois de France, de la dynastie des Bourbons, accolaient sous une même couronne les écus de France et de Navarre. — 2° Des animaux qui ont des couronnes ou des colliers passés autour du cou. Famille Nicolaï : d’azur, au lévrier courant d’argent accolé de gueules et bouclé d’or. — 3° Des arbres, des colonnes, etc., entourés d’un cep de vigne, d’un serpent, etc. Famille Bignon : d’azur, à la croix haute d’argent, accolée d’un pampre de vigne de sinople, posée sur une terrasse du même, et cantonnée de quatre flammes d’or. — 4° Des macles, des fusées, des rustres et des losanges, qui se touchent par leurs angles latéraux sans remplir tout le champ. Famille Montbazon : de gueules à