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achné, paillette, duvet ; anthos, fleur). Bot. Genre d’algues microscopiques.

ACHNÉRIE s. f. (ak-né-rî — du gr. achné, duvet.) Bot. Genre de graminées.

ACHNODONTE s. m. (ak-no-don-te — du gr. achné, paillette ; odous, odontos, dent). Genre de graminées établi pour quelques espèces de phléum.

ACHO s. m. (a-chô — nom madécasse). Ornith. Nom donné au coq et à la poule de Madagascar.

ACHOPPEMENT s. m. (a-cho-pe-man — rad. achopper), obstacle, heurt, choc : Le moindre achoppement suffit pour nous arrêter tout court. La rencontre du moindre achoppement expose le voyageur aux chances les plus fatales. (A. Jallais.)

...Regarde d’où provient
L’achoppement qui te retient.
La Fontaine.


|| Voltaire, par une image hardie, a appliqué ce mot aux rencontres désagréables de certaines lettres, aux dissonances : Les Italiens ont été obligés de se permettre ces achoppements de sons qui détruisent l’harmonie naturelle.

— Fig. Pierre d’achoppement, Embarras, obstacle, difficulté imprévue : L’affaire sera bientôt terminée, si nous ne rencontrons pas quelque pierre d’achoppement. (Acad.) Cet homme, il le rencontrait partout comme pierre d’achoppement sur son chemin. (Balz.) Il n’y a pas de chemin si uni qu’il ne s’y trouve quelque pierre d’achoppement. (D.-Hinard.) La pierre d’achoppement [à mon mariage] était la vocation [de ma future]. (St-Simon.) || Occasion de faillir : Un libertin est une pierre d’achoppement pour ceux qui le fréquentent. (Boiste.) Trop longtemps la politique a été pour les jésuites une pierre d’achoppement. (Proudh.) Notre-Seignaur avait prévu que son Évangile serait une pierre d’achoppement pour plusieurs. (L. Veuillot.)

— Voici, sur cette expression, une anecdote plaisante qui ne sera pas déplacée ici. Au plus fort de la révolution, au temps de la fraternité de Caïn, selon l’expression de Chamfort, un des cent mille districts de la république était administré par cinq membres complètement illettrés. Un jour la commune de Paris fit passer à tous les districts le signalement des suspects, longue et confuse nomenclature où il était dit que tous les individus désignés étaient autant de pierres d’achoppement. Ce mot fit rêver profondément les membres de notre district, et l’un d’eux, content comme Archimède, se rappelle qu’en effet il y a dans le faubourg un nommé Chopement. Pour comble de joie, le prénom de l’individu se trouve Pierre. Il n’y a plus de doute ; il faut arrêter Pierre Chopement, honnête et pauvre maçon, père de quatre enfants, aussi incapable de conspirer contre la république que le district d’être savant. Un mandat d’arrêt est lancé contre Pierre Chopement, et un rapport envoyé immédiatement au comité du Salut public. Pierre Chopement fut donc arrêté, garrotté et expédié à Paris. Fouquier-Tinville s’égaya beaucoup à la lecture de cette étrange pièce. Il rassura le malheureux maçon et le renvoya chez lui avec un passe-port, après lui avoir remis une lettre pour messieurs du district, qu’il complimentait fort sur l’immensité de leur civisme.

ACHOPPER v. n. ou intr. (a-cho-pé — du vieux mot chopper). Se heurter, se trouver arrêté, empêché : C’est là que tous ont achoppé. (Pasc.)

S’achopper, v. pr. Même signification : Il s’achoppe au moindre obstacle.

ACHORES s. m. pl. (a-ko-re — du gr. achôr, gourme). Pathol. Croûtes de lait, ulcérations superficielles à la peau du visage et de la tête. Alibert décrit sous ce nom l’espèce de teigne qu’il nomme muqueuse.

ACHORÈSE s. f. (a-ko-rè-ze – du gr. a priv. ; chôrésis, capacité.) Pathol. Diminution de capacité des réservoirs destinés à contenir des liquides, tels que la vessie.

ACHORION s. m. (a-ko-ri-on — du gr. a priv. ; chorion, membrane). Bot. Genre de champignons voisins du genre oïdium.

ACHORISTE adj. (a-ko-riss-te du gr. a priv. ; chôristos, séparé). Se dit d'un symptôme qui accompagne ordinairement une maladie.

ACHORUTE s. m. (a-ko-ru-te — du gr. a priv. ; choreutès, sauteur). Entom. Genre d’insectes de l’ordre des thysanoures, dont l’espèce type a été trouvée sur l’eau à Cranmore par Templeton.

ACHOUR s. m. (a-chour — rad. achoura parce qu'il se perçoit dans ce mois). Impôt algérien, qui a pour base les produits de la terre : L’achour, la razzia, les kalifas ne pouvaient pas fournir les soixante mille francs pour la dot d’Hortense. (Balz.)

ACHOURA s. m. (a-chou-ra). Relat. Le premier mois de l'année musulmane.

ACHROMA s. m. (a-kro-ma — du gr. a priv. ; chrôma, couleur). Pathol. Décoloration partielle de la peau. Les médecins ont donné des noms divers à cette affection.

ACHROMASIE s. f. (a-kro-ma-zî — du gr. a priv. ; chrôma, couleur). Pathol. Décoloration du corps, pâleur cachectique.

ACHROMATIE s. f. Synon. de chromatie. V. ce mot.

ACHROMATIQUE adj. (a-kro-ma-ti-ke — du gr. a priv. ; chrômatikos, coloré). Qui fait voir les images des objets sans qu’elles soient mélangées de couleurs étrangères, ni entourées de franges irisées : Dollond est l’inventeur des lunettes achromatiques. (Deguin.) Les prismes achromatiques se composent ordinairement de deux prismes, l’un de flint-glass, l’autre de crown-glass, dont deux faces sont appliquées l’une contre l’autre, et dont les angles réfringents sont tournés en sens contraire. (Deguin.)

ACHROMATISANT (a-kro-ma-ti-zan) part. prés. du v. Achromatiser.

ACHROMATISANT, ANTE adj, (a-kro-mati-zan, an-te — rad. achromatiser), Qui achromatise, qui produit l’achromatisation : Jusqu’à présent le liquide achromatisant le plus puissant est celui du docteur Blair. (Encycl.)

ACHROMATISATION s. f. (a-kro-ma-ti-za-si-on — rad. achromatiser). Action d’achromatiser, de rendre achromatique : L’achromatisation d’un objectif.

ACHROMATISÉ, ÉE (a-kro-ma-ti-zé) part. pass. du v. Achromatiser : Une lumière achromatisée.

ACHROMATISER v. a. ou tr. (a-kro-mati-zé — du gr. a priv. ; chrômatisô, je colore). Optiq. Rendre achromatique : On peut achromatiser autant de rayons diversement colorés qu’il y a de prismes. (Deguin.)

— Absol. : On peut achromatiser par rapport à deux couleurs, et alors on prend ordinairement les extrêmes. (Jourdan.)

S’achromatiser, v. pr. Être achromatisé, se rendre réciproquement achromatique : Il est important de ne pas chercher à séparer les deux verres qui s’achromatisent. (Jourdan.)

ACHROMATISME s. m. (a-kro-ma-ti-sme — du gr. a priv. ; et chrôma, couleur). Physiq. Destruction des couleurs primitives qui accompagnent l’image d’un objet quand on le regarde à travers un prisme on une lentille.

Encycl. Le but de l’achromatisme est de détruire ou plutôt de compenser la différence de réfrangibilité (V. Aberration de réfrangibilité) des rayons colorés dont la lumière est composée. Newton croyait avoir démontré par des faits que dans des prismes de substances différentes le pouvoir dispersif était proportionnel au pouvoir réfringent. S’il en était ainsi, il serait impossible d’achromatiser une lentille sans faire disparaître la propriété dont elle jouit de former des images. Euler, prenant l’œil pour modèle, pensa qu’on pourrait parvenir à réfracter la lumière blanche sans la décomposer, en combinant des verres à la manière des différentes parties de cet organe. Sa prévision était juste, mais il ne parvint pas à la réaliser par l’expérience. Hall et Dollond, particulièrement ce dernier, sont les premiers qui soient arrivés à des résultats positifs. Euler avait expérimenté avec de l’eau et du verre. L’opticien anglais Dollond se servit de deux verres, l’un de flint-glass, l’autre de crown-glass verdâtre, juxtaposés. Ses premières lunettes datent de 1758. Pour obtenir un achromatisme parfait, il faudrait employer sept verres différents, mais il suffit, pour nos instruments d’optique, de faire coïncider une lentille biconvexe et par conséquent convergente de crown avec la face concave d’une lentille concave-convexe divergente de flint. La question se réduit alors à celle-ci : les rayons de courbure étant égaux pour la lentille biconvexe et la face concave de la lentille de flint, quel devra être le rayon de courbure de la deuxième face de cette dernière ?

ACHROMATOPSIE s. f. (a-kro-ma-to-psî — du gr. a priv. ; chrôma, couleur ; opsis, vue). Pathol. Affection de l’œil dans laquelle toutes les couleurs paraissent blanches ou gris et noires ou gris foncé : L’achromatopsie est une imperfection innée et héréditaire ; elle n’est pas aussi rare qu’on pourrait le penser. (D’Hombres Firmas.) || Ce mot a été détourné de cette acception, et employé pour désigner en général toutes les sortes d’impossibilités de distinguer une ou plusieurs couleurs.

ACHROME adj. (a-kro-me — du gr. a priv. ; chrôma, couleur). Qui n’a pas de couleur : Sang achrome. || On dit aussi Achromique.

ACHROMIQUE adj. (a-kro-mi-ke — du gr. a priv. ; chrôma, couleur). Qui est sans couleur : La combustion complète des corps, entretenue dans le gaz hydrogène qui produit la flamme, est absolument nécessaire pour que cette flamme soit achromique. (Pelouze.)

ACHROMODERMIE s. f. (a-kro-mo-der-mî — du gr. a priv, ; chrôma, couleur ; derma, peau). Pathol. Décoloration de la peau.

ACHROMOLÈNE s. f. (a-kro-mo-lè-ne — du gr. a priv. ; chrôma, couleur ; laina, enveloppe). Bot. Genre de plantes composées, originaires de la Nouvelle-Hollande, faisant partie du genre cassinia.

ACHRONIZOÏQUE adj. (a-kro-ni-zo-i-ke — du gr. a priv. ; chrônizein, durer). Méd. Qui ne dure pas, qui ne peut être conservé sans s’altérer ; se dit des médicaments.

ACHTEL s. m. (ak-tèl — de l’allem. acht, huit). Mot allemand qui signifie huitième, et qui est assez généralement usité en Allemagne comme exprimant une mesure de Iongueur. Ainsi la toise (lachter) et le pouce (zoll) se subdivisent en achtels, c’est-à-dire en huitièmes.

— Mesure pour les matières sèches en usage à Francfort-sur-le-Mein, Stuttgard, Vienne, etc., où elle varie beaucoup de capacité. C’est aussi une mesure pour les liquides à Augsbourg, Dantzick, Ratisbonne.

ACHTHÉOGRAPHE s. m. (ak-tê-o-gra-fe — du gr. achthos, eos, poids ; graphô, je décris). Celui qui décrit, qui fait la nomenclature des poids.

ACHTHÉOGRAPHIE s. f. (ak-té-o-gra-fi — rad. achthéographe). Description, nomenclature des poids.

ACHTHÉOGRAPHIQUE adj. (ak-té-o-gra-fi-ke — rad. achthéographe). Qui concerne l’achthéographie.

ACHTHÉOMÈTRE s. m. (ak-té-o-mè-tre — du gr. achthos, eos, poids ; métron, mesure). Instrument qui a pour objet de déterminer la surcharge des voitures sur les routes.

ACHTRING s. m. (ak-train-gue). Métrol. Mesure de capacité pour les liquides, usitée à Vienne ; on la désigne aussi sous le nom de mass. Sa contenance est d’environ un litre et demi.

ACHUPALLA s. m. (a-chou-pal-la). Bot. Genre de plantes de la famille des broméliacées. V. Pourettia.

ACHYLIE s. f. (a-chi-li — du gr. a priv. ; chulos, suc, humeur). Méd. Manque de formation du chyle. || On dit aussi Achylose.

ACHYLOSE s. f. Méd. V. Achylie.

ACHYMOSE s. f. (a-chi-mo-ze — du gr. a priv. ; chumos, suc). Pathol. Mauvaise digestion, manque de formation du chyme.

ACHYRACHÈNE s. m. (a-ki-ra-kè-ne — du gr. achuron, paille ; a priv. ; chainô, j’ouvre). Bot. Plante de la famille des composées, ayant le port des scorzonères, et originaire de la côte N.-O. de l’Amérique.

ACHYRANTHE s. f. (a-ki-ran-te — du gr. achuron, paille ; anthè, floraison). Bot. Genre de plantes de la famille des amarantacées, qui ne renferme qu’environ douze espèces, dont la plupart croissent dans la zone équatoriale, et quelques-unes dans la région méditerranéenne. On les appelle aussi Cadelari. V. ce mot.

ACHYRANTHOÏDE adj. (a-ki-ran-to-i-de — rad. achyrante, et du gr. eidos, forme). Bot. Qui ressemble à une achyranthe.

ACHYRASTRE s. m, (a-ki-rass-tre — du gr. achuron, paille ; astron, astre). Bot. Genre de plantes à aigrettes, du groupe des chicoracées, dont le calice est en forme d’aigrette.

ACHYROCLINE s. f. (a-ki-ro-kli-ne — du gr. achuron, paille ; klinê, lit). Bot. Genre de plantes appartenant à la famille des composées, qui, par un port particulier, se rapprochent des stenoclines. Ce sont, en général, des végétaux de l’Amérique.

ACHYROCOME s. m. (a-ki-ro-kô-me — du gr. achuron, paille ; komè, chevelure). Bot. Genre de plantes de la section des vernoniées, dans la famille des composées.

ACHYRONIE s. f. (a-ki-ro-nî — du gr. achuron, paille). Bot. Genre de plantes de la famille des légumineuses, dont on ne connaît qu’une seule espèce, qui est un arbrisseau indigène de la Nouvelle-Hollande.

ACHYROPAPPE s. m. (a-ki-ro-pa-pe — du gr. achuron, paille ; pappos, aigrette). Bot. Genre de plantes de la famille des composées : Les achyropappes sont des herbes annuelles, originaires du Mexique. (D’Orbigny.)

ACHYROPHORE s. m. (a-ki-ro-fo-re — du gr. achuron, paille ; phoros, porteur). Bot. Genre de plantes chicoracées, qui diffère uniquement des hypochœris par la forme de son aigrette ; il renferme dix-huit à vingt espèces, qui sont pour la plupart des herbes vivaces, communes aux deux hémisphères.

ACHYROPHYTE adj. (a-ki-ro-fi-te — du gr. achuron, paille ; phuton, plante). Bot. Se dit d’une plante dont la fleur est accompagnée de paillettes.

ACHYROSPERME s. m. (a-ki-ro-spèr-me — du gr. achuron, paille ; sperma, semence). Bot. Genre de plantes de la famille des labiées, dont les espèces habitent Java et Madagascar.

ACIANTHE s. f. (a-si-an-te — du gr. akis, pointe : anthè, fleur). Bot. Genre de plantes de la famille des orchidées, dont plusieurs espèces sont originaires de la Nouvelle-Hollande.

ACICARPHE s. m. (a-si-kar-fe — du gr. akis, pointe ; karphos, fétu de paille). Bot. Genre de plantes de la famille des calycérées, qui se compose de deux espèces, dont l’une croît aux environs de Buénos-Ayres, et l’autre dans les lieux sablonneux, aux environs de Rio-de-Janeiro.

ACICULAIRE adj. (a-si-ku-lè-re — lat. acicula, diminut. d’acus, aiguille). Qui tient de l’aiguille, qui est mince et allongé comme une aiguille. S’emploie surtout en histoire naturelle, et signifie Qui est dur, étroit, aigu, et peu ou point anguleux.

— Minér. Se dit d’une substance qui cristallise en petites aiguilles.

— Bot. Se dit des feuilles qui sont dures, toujours vertes, étroites, aiguës ; des épines grêles, allongées et très-pointues, et des étamines et des styles de certaines plantes.

ACICULAIRES s. m. pl. (a-si-ku-lè-re — du lat. acicula, petite aiguille). Nom donné à des polypiers, à des bélemnites et à des pointes d’oursins fossiles. On dit aussi acicules.

AClCULAR s. m. (a-si-ku-lar). Minér. Nom donné à une espèce d’arséniate de cuivre.

ACICULE s. m. (a-si-ku-le — du lat. acicula, petite aiguille). Zool. Soie rare et fort aiguë qu’on observe sur les côtés du corps de plusieurs annélides : Ces corpuscules qu’on a nommés successivement corps urticants, capsules, acicules ou spicules filifères, se rencontrent chez les acalèphes. (M. Edw.) || Acicules, s. m. pl. V. Aciculaires.

ACICULÉ, ÉE adj. (a-si-ku-lé — du lat. acicula, aiguille). Qui semble fait avec une aiguille, ou qui est en forme d’aiguille.

— Bot. Se dit des semences dont la surface est sillonnée de lignes ou raies très-fines et sans ordre, qui semblent avoir été faites avec la pointe d’une aiguille.

ACICULIFORME adj. (a-si-ku-li-for-me — du lat. acicula, petite aiguille, et forme). Qui a la forme d’une aiguille.

ACIDALIE s. f. (a-si-da-lî — lat, Acidalia, surnom de Vénus). Ant. gr. Fontaine de la Béotie, près d’Orchomène ; était consacrée à Vénus et aux Grâces. Elle a été célébrée par les poëtes.

— Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des phalénites, dont on connaît dix-neuf espèces. Le type est l’acidalie pallidaire, très-commune dans tous les bois en juin et en juillet. || Genre de coléoptères tétramères ne comprenant qu’une espèce, originaire du Brésil.

— Hortic. Variété de roses, dont la couleur est blanche, légèrement rosée.

ACIDALIUS (Valens), philologue et poëte latin, né dans le Brandebourg en 1567, mort en 1595. Il se fit surtout connaître par d’excellents commentaires sur Quinte-Curce, Plaute et quelques autres écrivains latins. Ses poésies latines sont peu estimées.

ACIDE adj. (a-si-de — du gr. akè, pointe, aigreur ; d’où le lat. acidus). Qui a une saveur aigre, piquante : La nature a multiplié les fruits acides dans les pays et dans les saisons où ils sont le plus utiles. (Halle.) L’acide hydrofluorique est un liquide incolore très-acide. (Dumas.) Le lait caillé est acide, parce qu’il s’est formé un acide particulier appelé lactique. (A. Rion.)

Le fruit encore vert, la vigne encore acide,
Tentent de ton palais l’inquiétude avide.
A. Chénier.

— Fig. Aigre, piquant, mordant : Il savait que son caractère acide et sauvage avait laissé à ses camarades de l’éloignement pour lui. (Lamart.) || Se dit aussi des sons aigus de certains instruments, et de tout ce qui produit une impression vive et désagréable sur les organes : Une lieue plus loin, nous traversions un village dont c’était la fête, et qui célébrait cette fête avec une musique des plus acides. (V. Hugo.)

Je n’entends au hameau que l’acide crécelle
Ou d’un aveugle-né l’ingrate chanterelle,
Qui, de nos corydons dénouant les jarrets,
Leur fait fouler gaiment l’herbe de nos guérets
Satir. du xviiie siècle.

— Chim. Qui possède les propriétés des acides : Sel acide. Scheele découvrit la nature acide du calcul de la vessie, et celle du principe astringent de la noix de galle. (Cuv.) || Fermentation acide, Sous l’influence de laquelle une substance devient acide.

— S’empl. substantiv. État acide, aigreur : Les petits vins blancs passent facilement à l’acide.

— Fig. : La plaisanterie anglaise est un acide qui corrode si bien les êtres sur lesquels il tombe, qu’il en fait des squelettes lavés et brossés. (Balz.)

— Chim. Nom générique d’une classe de corps composés qui ont la propriété de rougir la teinture bleue de tournesol, de se combiner avec les bases pour former les sels, de se rendre au pôle positif lorsqu’on soumet leurs combinaisons à l’action de la pile voltaïque.

Nous donnons ici, par ordre alphabétique, la liste des acides les plus importants, en renvoyant, pour une définition plus complète et de plus amples développements, à chacun des mots qu’on va lire :

Acide acétique, qui constitue la partie essentielle du vinaigre, et qui est formé par l’oxydation de l’alcool ;

Achilléique, que l’on extrait de la mille-feuille ;

Aconitique, que l’on tire de l’aconit napel ;

Adipique, qui se produit par l’action de l’acide azotique sur un grand nombre de matières grasses ;

Aloétique, que l’on obtient en traitant l’aloès par l’acide azotique ;

Ambréique, qui résulte de l’action de l’acide azotique sur l’ambréine ;

Amygdalique, qui se produit par la métamorphose de l’amygdaline sous l’influence des alcalis ;

Anacardique, contenu dans le péricarpe de la noix d’acajou ;