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l’exercice ; l’acte de société est l’ensemble des clauses qui lient entre eux les participants à une société financière, industrielle ou commerciale. Le latin, qui était la langue savante, servit longtemps en France à la rédaction des actes : l’usage de la langue française n’y fut introduit qu’en 1539, par une ordonnance de François Ier.

Dans le langage diplomatique, on donne le nom d’actes aux documents réunis dans une chancellerie, aux procès-verbaux d’une négociation, etc. — On appelle encore acte un arrêté du parlement d’Angleterre : c’est ainsi que l’on connaît l’acte d’union, l’acte d’habeas corpus, etc. Tant qu’ils sont en discussion, ils s’appellent bills ; l’ensemble des actes du parlement, dans le cours d’une session, s’appelle statut.

— Art dram. Dans l’art dramatique, le mot acte désigne une des divisions principales d’une pièce de théâtre. Chaque acte se subdivise en scènes. La division en actes n’existait point chez les Grecs ; les comédies et les tragédies grecques étaient représentées sans interruption. Le mot acte désigna d’abord, chez les Romains, le genre dramatique tout entier ; il correspondait, dans ce sens, au mot drama des Grecs. Plus tard il s’appliqua à une partie distincte du drame. L’usage fixa le nombre de ces parties à cinq, et cette habitude, dont on ne connaît pas l’origine historique, fut convertie en précepte par l’auteur de l’Art poétique.

Neve minor, neu sit quinto productior actu
Fabula, quæ posci vult et spectata reponi.

En France, la solennelle tragédie s’est généralement soumise à la loi d’Horace ; mais la comédie a pris de bonne heure ses coudées franches ; et nous avons des comédies en quatre, trois, deux, et même un seul acte. On comprend d’ailleurs qu’une règle uniforme ne saurait s’imposer à toute action dramatique, quelles qu’en soient la nature, la complication et la grandeur. Ce qui est essentiel, c’est que la division de la pièce en actes ne soit pas artificielle et arbitraire, que chaque acte soit un pas important de l’action vers son dénoûment, une partie nécessaire de l’ensemble, une phase déterminée de l’évolution totale. Ajoutons que si nos dramaturges actuels ne s’aventurent guère au delà du nombre classique des actes, leur fantaisie prend sa revanche en multipliant les tableaux, ou en faisant précéder la pièce d’un acte appelé prologue, et en la faisant suivre d’un autre appelé épilogue.

— Mus. Acte de cadence, Préparation d’accords au moyen de laquelle la terminaison, ou cadence finale, est amenée.

— Polit. Acte des corporations, Bill décrété le 20 décembre 1661 par le parlement anglais, et suivant lequel nul ne pouvait être membre de certaines corporations déterminées s’il n’avait, pendant l’année précédant son élection, reçu certain sacrement suivant le rit de l’Église anglicane. || Acte d’uniformité, Bill du 19 mai 1662, par lequel le parlement anglais décréta que l’on ferait usage, dans tous les lieux du culte publie en Angleterre, du livre de prières tel qu’il avait été revisé par l’Église anglicane. || Acte d’établissement, Bill du parlement anglais du mois de juin 1701, décrétant que nul ne pourrait monter sur le trône d’Angleterre s’il n’était protestant. || Acte d’union, Bill du parlement anglais qui proclame, en 1800, l’union législative, c’est-à-dire avec un seul et même parlement, de la Grande-Bretagne et de l’Irlande. C’est le rappel de ce bill injuste et odieux à l’Irlande, que le fameux agitateur O’Connell a réclamé du parlement pendant toute sa vie.

Syn. Acte, action. Action marque mieux la manière, le développement de la puissance d’agir, et reçoit les qualifications plutôt que l’acte : Les actions peuvent être atroces et les intentions pures. (Mirabeau.) Une âme noire anime ses moindres actions. (La Bruy.) L’acte résulte de l’exercice de la faculté, de la puissance d’agir, et se caractérise par sa nature : Le seul acte de la vie de l’homme qui atteigne toujours son but, c’est l’accomplissement de son devoir. (Mme de Staël.) Action se dit indifféremment de tout ce que l’on fait : Les actions sont plus sincères que les paroles. (Scudéry.) Acte se dit seulement de ce qui est remarquable : Ce nouveau magistrat crut faire un acte de probité en se déclarant contre son ami. (Balz.)

Épithètes. Libre, spontané, volontaire, juste, réparateur, désintéressé, généreux, magnanime, vertueux, sublime, forcé, intéressé, coupable, injuste, odieux, épouvantable, horrible, révoltant, infâme, criminel, sacrilège.

ACTE s. m. (ak-te — du lat. actus). Métrol. Mesure de longueur et de superficie chez les Romains. L’acte valait 35 m. 34.

Acte additionnel. Hist. On donne ce nom à une série d’articles supplémentaires que Napoléon, le 22 avril 1815, après son retour de l’île d’Elbe, ajouta aux constitutions de l’Empire et proposa à l’acceptation du peuple français. Par cet acte, le pouvoir législatif était partagé entre le souverain et deux chambres, l’une de pairs héréditaires, l’autre de représentants élus par le peuple, mais au second degré ; la liberté de la presse était reconnue ; la famille royale des Bourbons à jamais exclue du trône ; et toute proposition pour rétablir les dimes et prérogatives féodales, ou pour rendre dominante dans l’État une Église quelconque, expressément interdite. Cette constitution nouvelle, après avoir été acceptée par la nation, fut jurée par les représentants du peuple à l’assemblée du Champ-de-Mai, le 1er juin 1815. Napoléon, de son côté, prêta le serment d’y rester fidèle.

Acte de navigation. Loi sur la navigation et le commerce maritime de l’Angleterre, votée par le parlement, sous l’administration de Cromwell, le 9 octobre 1651. L’objet de cette loi était d’encourager la marine marchande britannique en lui réservant, par des mesures restrictives contre les pavillons étrangers, la meilleure partie des transports. Voici quelles en étaient les principales dispositions : le cabotage, c’est-à-dire la navigation qui se fait d’un port à l’autre de la Grande-Bretagne, le commerce de la métropole avec les colonies et des colonies entre elles, enfin, le commerce entier de la Grande-Bretagne avec l’Asie, l’Afrique et l’Amérique, étaient exclusivement réservés aux navires anglais. Quant au commerce avec les pays d’Europe, l’acte de navigation n’excluait que les tiers ; il admettait que l’importation des marchandises européennes pouvait s’effectuer sur des navires appartenant soit aux pays de provenance, soit aux pays d’expédition. L’acte de navigation était un coup porté à la marine marchande hollandaise, qui faisait alors l’office de facteur pour tous les peuples de l’Europe. On peut le considérer comme le point de départ de la suprématie maritime de l’Angleterre. Devenu politiquement inutile et condamné par les principes de la liberté économique, l’acte de navigation, après avoir subi de nombreuses atteintes, a été définitivement aboli en 1849, sous le ministère de lord John Russell.

Actes de Pilate, nom sous lequel est connu le rapport adressé par le gouverneur de Judée, Ponce-Pilate, à l’empereur Tibère, et qui renfermait les détails relatifs à Jésus-Christ : les crimes que lui imputaient les Juifs, sa mort et sa résurrection. Cette pièce a été perdue, ainsi que les Actes de Pilate, fabriqués dans les siècles suivants par les païens et les hérétiques pour rendre odieux le nom chrétien. Le Pseudo-Hégésippe renferme également une lettre de Pilate à l’empereur Claude, concernant Jésus-Christ ; mais il est facile de se convaincre qu’elle est apocryphe.

Actes des Apôtres (Les), un des livres du Nouveau Testament, contenant l’histoire de l’Église naissante pendant l’espace de vingt-neuf ou trente ans, depuis l’Ascension de Jésus-Christ jusqu’à l’année 63 de l’ère chrétienne. Ce livre forme la continuation de l’Évangile selon saint Luc, et, comme cet Évangile, est adressé à Théophile. Il se compose de vingt-huit chapitres et peut se diviser en deux parties ; la première raconte la fondation des premières églises jusqu’à la mort d’Hérode ; dans la seconde se trouve le récit des prédications de saint Paul chez les Gentils, en Asie, en Europe, de sa captivité, de son voyage à Rome. C’est en grec que le livre des Actes des Apôtres a été rédigé, et l’on peut remarquer que l’auteur, qui sans doute possédait beaucoup mieux cette langue que la langue hébraïque, se sert toujours de la version des Septante dans les citations qu’il fait de l’Écriture. Il est difficile de préciser la date à laquelle remonte cette composition. Quel en est l’auteur ? La tradition et la critique orthodoxe répondent sans hésiter à cette question en nommant saint Luc. La critique indépendante élève des doutes sur la valeur de cette réponse. M. Alfred Maury pense « que si saint Luc est entré pour quelque chose dans la rédaction des Actes des Apôtres, on doit admettre qu’un chrétien anonyme les aura composés sur ce qu’il lui aura entendu raconter au sujet des apôtres et surtout de saint Paul ; » il reconnaît « que les faits consignés dans ce livre semblent être rapportés par un témoin oculaire, et que cette circonstance doit ajouter au degré de confiance qu’il peut nous inspirer ; » mais il ajoute « qu’il n’est nullement certain que ces Actes nous soient parvenus purs de tout remaniement et qu’ils n’aient subi aucune altération. » — D’après l’école critique de Tubingue, fondée par Baur, il y aurait eu dans le christianisme primitif deux éléments, l’élément judéo-chrétien, fidèle à la tradition, représenté par les apôtres partisans de la circoncision, Pierre, Jacques et Jean, et l’élément universaliste et, comme on dirait aujourd’hui, libéral, représenté par l’apôtre des Gentils, Paul. La lutte entre ces deux éléments aurait été bien plus vive et bien plus longue que la tradition de l’Église ne l’a représentée. Le livre des Actes aurait eu pour objet d’amener la conciliation des deux partis opposés, d’atténuer, d’effacer les motifs de leurs contradictions, et de faire oublier les vivacités de leurs luttes ; il serait l’œuvre d’un adhérent du paulinisme, dont l’intention aurait été de faire ressembler autant que possible Paul à Pierre, et de substituer à l’image de leurs différences réelles celle d’un accord idéal. Dans l’opinion de Baur et de ses disciples, cette intention, cette idée de présenter les deux apôtres dans un parallélisme constant serait incompatible avec l’exactitude historique et avec l’authenticité des Actes des Apôtres.

Actes des Apôtres (Les), journal royaliste fondé en 1789 par Peltier, avec la collaboration de Champcenetz, Lauraguais, Rivarol, Régnier, d’Aubonne, Béville, Langlois, Suleau, Bergasse et autres. Il avait pour épigraphe :

Quia domini facient, audent cum talia fures !

Quant au véritable sens de ce titre, Actes des Apôtres, c’est une question qui n’a jamais été bien élucidée. Dans un de leurs numéros, les fondateurs, s’intitulent eux-mêmes les Apôtres de la liberté et de la démocratie royale ; mais il est plus probable que ces mots étaient ironiques, et qu’ils avaient pour objet de tourner en ridicule les actes des nouveaux Apôtres de la république naissante.

Cette feuille cessa de paraître au mois d’octobre 1794. C’était moins un journal qu’un pamphlet périodique contre l’Assemblée constituante. La satire personnelle en faisait tout le succès. Quant à l’esprit qui l’animait, il était franchement contre-révolutionnaire ; il attaquait toutes les idées nouvelles et dénigrait toutes les réformes. Au milieu d’une foule de sarcasmes et de sanglantes plaisanteries, on distinguait parfois des critiques assez fines et des idées originales. Par exemple, à propos des discussions de l’Assemblée sur la question de savoir à qui appartiendrait le droit de faire la paix et la guerre, le journaliste mettait en scène le député Cochon, qui, assez embarrassé de montrer son avis, se tire toujours d’affaire par un hon hon spirituel, et l’on finit par décider que la paix et la guerre se feront d’elles-mêmes.

On lit dans le no 28 : « Louis était, il y a six mois, maître de vingt-quatre millions de sujets aujourd’hui, il est le seul sujet de vingt-quatre millions de rois. Reste à savoir comment cette nation de potentats posera les limites de tant d’empires, et comment le sujet pourra obéir à tous ses souverains. »

Les Actes des Apôtres étaient, comme on le voit, le Charivari de l’époque.

La partie satirique et légère occupa tout d’abord dans les Actes une place qui devint de plus en plus grande, et la politique sérieuse et raisonnée était reléguée au second rang. Chansons, noëls, facéties, calembours, parodies, comiques s’y succèdent pendant deux années avec une verve non interrompue ; c’était un feu roulant de sarcasmes, d’anecdotes scandaleuses et piquantes, de traits mordants contre les institutions nouvelles, contre les principes de la Révolution et ses partisans les plus marquants. Mais, soit que les auteurs craignissent que cette ironie monotone ne finit par ennuyer les lecteurs, soit que l’ironie, ne suffit plus à leur irritation toujours croissante en présence des progrès de la Révolution, ils prirent peu à peu l’habitude de l’injure directe et de la calomnie à bout portant, sans aucun voile ; bientôt même, franchissant toutes les bornes, ils se laissèrent emporter aux dernières violences. Depuis soixante ans, on parle des excès des révolutionnaires et jamais de ceux de leurs adversaires ; et cependant, les provocations sanguinaires des journaux royalistes ne le cédaient en rien à celles de l’Ami du Peuple. On trouve dans Marat des motions hideuses de violence et de fureur, mais rien de plus atroce dans les détails ; et, d’un autre côté, c’est le délire d’un seul homme ; Marat rédigeait seul son journal, et l’on sait dans quelles circonstances : ici, c’est une réunion de troubadours, comme ils s’appellent eux-mêmes, qui versent à pleines mains l’outrage et la calomnie sur les hommes les plus honorables ; qui, parlant sans cesse de pendaisons, demandent le supplice de six cents des principaux révolutionnaires, la confiscation de tous leurs biens, qui indiquent aux armées étrangères par combien de points on peut entrer en France, etc. Politiquement, néanmoins, les Actes des Apôtres n’eurent que peu ou point de valeur. « C’est, dit M. Eugène Despois, une opposition harcelante et taquine contre l’Assemblée constituante, un débordement d’outrages et de menaces contre les hommes qui semblent diriger la Révolution et qu’emportera plus loin encore l’irrésistible mouvement ; des sarcasmes, des calomnies, des convulsions ; point de principes, point de convictions sérieuses sur lesquelles on puisse s’appuyer ; l’écume aux lèvres, point de croyances au cœur. Ces hommes se débattent contre l’inévitable avenir ; mais ils ont perdu pied, ils n’ont plus l’espoir de vaincre, ils se vengent en insultant ; c’est la rancune de l’intérêt blessé, la rage du privilège détruit.  » Dans son Histoire des Constituants, M. de Lamartine a ainsi caractérisé ce journal fameux : « Les Actes des Apôtres, espèce de Satyre Ménippée du temps, étaient les parodies quotidiennes de la Révolution, parodies plus propres à irriter sa colère et à la pousser au delà qu’à la faire rougir de ses égarements. Ce journal cynique était la claie sur laquelle quelques jeunes gens spirituels, mais étourdis, tramaient tous les noms et toutes les choses de la Révolution. Si la cour, l’Église et les ministres, qui nourrissaient cette feuille de leurs subsides, avaient eu pour but de faire bouillonner jusqu’au débordement les vengeances de l’anarchie, elles n’auraient pas pu inventer un feu plus actif et plus âcre que les Actes des Apôtres. C’était la vengeance de l’aristocratie ; mais une vengeance avant le triomphe, qui défiait la Révolution dans ses forces, et qui préparait de sanguinaires ressentiments. »

Sous ces réserves, les Actes des Apôtres demeurent la feuille la plus spirituelle et la plus piquante de l’époque, un très-curieux et très-remarquable spécimen de l’esprit français. Les citations suivantes en donneront une idée.

Sur les assignats :

Ah ! le beau billet qu’a La Châtre !
Disait Ninon, d’un air folâtre,
       Dans ses ébats.
Gardez-vous, détracteurs frivoles
D’appliquer jamais ces paroles
       Aux assignats.

Sur Camille Desmoulins :

        Sa manie est de toujours braire ;
Mais quand le bruit qu’il fait étourdit ses voisins,
        Cent coups de bâton sur les reins
     Le font cesser. C’est de cette manière
Qu’on impose silence à l’ânon des moulins.

Parodie d’un passage célèbre de Racine, dirigée contre Mirabeau :

Où me cacher ? . . . fuyons dans la nuit infernale…
Mais mon père y connaît mon histoire fatale,
Je tremble de tomber en ses sévères mains.
Tout mort qu’il est, mon père est l’Ami des humains.

Parodie de la satire IX de Boileau :

Puisque vous le voulez, je vais changer de ton ;
Je le déclare donc, Barnave est un Caton.
Target est un Lycurgue, et Thouret un Blackstone,
Près du grand Dinocheau, Montesquieu déraisonne ;
Castellane est un Pitt, Duport est un Solon,
Lafayette un Condé, Lameth un Washington ;
Camus déclame mieux qu’Eschine et Démosthène ;
Par ses conclusions Chapelier nous entraîne…

Contre le duc d’Orléans, qui avait fait ôter les fleurs de lis de ses armoiries :

Un ci-devant prince de Gaule,
Mais qui n’est qu’un franc polisson,
Fait rayer de son écusson
Ce qui lui manque sur l’épaule.

Horoscope du duc :

        En quatre-vingt-neuf, grand combat.
Les Gaulois s’armeront les uns contre les autres,
Le seigneur d’O… y perdra son crachat,
        Mais il sera couvert des nôtres.

« À la hauteur où vous êtes, disaient-ils à Mirabeau, vos ennemis mêmes conviennent que le gibet est le seul genre d’élévation qui vous manque. »

Nous en passons, et des meilleurs.


Actes des Conciles. On appelle ainsi les collections ou canons des conciles. Ces collections sont nombreuses, surtout celles qui ont été publiées depuis l’invention de l’imprimerie. La plus ancienne, écrite en grec, remonte au ve siècle, et paraît être l’œuvre d’Étienne, évêque d’Ephèse, ou de Sabin, évêque d’Héraclée. Parmi ces recueils, les uns renferment tous les conciles généraux et particuliers ; tels sont ceux de Jacques Merlin (1524), du P. Crabé (1538 et 1551), de Surius (1567), des PP. Labbe et Cossart (1672 et 1748), de Baluze (1683), du P. Hardouin (1715), etc. ; d’autres collections ne renferment que les conciles tenus dans une ville ou dans une région particulière ; telles sont celles des conciles d’Afrique, d’Angleterre, d’Espagne, de France, du Pérou, de Rome, etc.

Actes des Martyrs. V. Acta sanctorum.

Actes des Saints. V. Acta sanctorum.

Actes diurnes, ou simplement Acta. Sommaire des événements quotidiens, que l’on affichait publiquement à Rome. Ils contenaient les éphémérides politiques et judiciaires du forum, mentionnaient les exécutions capitales, les naissances, les mariages, les divorces, les funérailles des personnes illustres, et donnaient une sorte de programme des jeux publics. Ces recueils furent établis vers l’an 623 de la fondation de Rome. Les habitants de Rome en faisaient des copies qu’ils envoyaient à leurs amis des provinces, c’était le seul moyen de publicité en usage chez les Romains, et c’est à tort que l’on a quelquefois confondu ces sèches éphémérides avec la véritable fondation de ce que nous appelons aujourd’hui le journal.

On disait dans le même sens actes urbains (acta urbana), ou affaires urbaines.

ACTÉ s. f. (ak-té). Myth. Le blé, les dons de Cérès. || Acté et Cypris, Expression en quelque sorte proverbiale, qui désignait, chez les Grecs, l’heure de la table et le moment du plaisir.

ACTÉBIE s. f. (ak-té-bî — du grec aktè, rivage ; biò, je vis). Entom. Genre de lépidoptères, famille des nocturnes.

ACTÉE s. f. (ak-té — du gr. aktaia, sureau). Bot. Genre de plantes de la famille des renonculacées et de la tribu des elléborées. Sa racine est employée en médecine sous le nom d’ellébore noir. L’actée appelée vulgairement herbe de Saint-Christophe, est un poison violent pour l’homme et pour les animaux domestiques.

ACTÉE ou ACTEA. Myth. Un des surnoms de Cérès. || Nom. d’une des Heures. || Nom d’une des cinquante Danaïdes. || Nom d’une des quatre tribus primitives de l’Attique, dans la division de Cécrops.

ACTÉNISTE s. f. (ak-té-niss-te — du gr. aktenistos, non peigné). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères de Cayenne et du Brésil.

ACTÉON s. m. (ak-te-on). Moll. Genre voisin des aplysies. || Genre de mollusques gastéropodes.

— Entom. Lépidoptère nocturne, que l’on appelle aussi satyre actéon.

ACTÉON personnage mythologique, fils d’Aristée et petit-fils de Cadmus. Élevé par Chiron, il devint le plus grand chasseur de son temps. Il était toujours accompagné de cinquante couples de chiens. Ayant surpris Diane au bain, il fut métamorphosé en cerf par la déesse et aussitôt dévoré par ses propres chiens. Le sort de l’indiscret chasseur se re-