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au gré de l’animal, augmente ou diminue son volume, et, par conséquent, le rend plus léger ou plus lourd. Il donnait à son ballon deux enveloppes, et c’est dans l’intervalle qui les séparait, que l’aéronaute devait refouler de l’air au moyen d’une pompe placée dans la nacelle. — L’aéronef de M. Transon se composait de deux ballons conjugués, dont la force ascensionnelle était inégale ; l’un devait s’élever dans les hautes régions, et l’autre s’arrêter dans une région inférieure et plus calme ; le premier devait trouver un appui dans le second, comme le vaisseau en trouve un dans l’eau pour résister aux vents contraires. — La machine de M. Delcourt se composait d’un aérostat allongé, auquel était suspendu un plancher en bois léger. Sur ce plancher était une machine qui, par l’intermédiaire d’un arbre et d’une manivelle, imprimait un mouvement de rotation à une hélice destinée à entraîner horizontalement tout l’appareil. L’ascension et la descente s’effectuaient, non plus en jetant du lest ou en perdant du gaz, mais en disposant avec art d’un châssis mobile, recouvert d’une toile résistante, et placé entre le pont du navire et l’aérostat. — Enfin M. Giffard, en 1852, tente d’appliquer la vapeur à la direction des ballons, mais sans obtenir de résultats sérieux ; il avoue lui-même dans le récit de son ascension, n’avoir pas songé un seul instant à lutter contre le vent.

Malgré tous ces essais, on doit avouer que le problème de la navigation aérienne par les ballons demeure encore sans solution. Au moment où les frères Montgolfier venaient de produire en public leur merveilleuse découverte, quelqu’un demandait à Franklin à quoi serviraient les ballons ?… « À quoi sert, répondit-il, l’enfant qui vient de naître ? » Hélas ! cet enfant, objet de tant d’espérances, n’a pu sortir de ses langes ; le résultat le plus visible de cette invention, qui devait être si féconde, est de servir à la décoration des fêtes publiques. « On peut résumer en quelques mots, dit M. BIerzy, les conditions qu’il reste à remplir pour réaliser la navigation aérienne par les ballons. Rendre l’enveloppe imperméable au gaz, gouverner dans le sens vertical, gouverner dans le sens horizontal, tels sont les trois termes du problème à résoudre. Aujourd’hui le meilleur aérostat ne conserve pas sa puissance ascensionnelle pendant quarante-huit heures ; les mouvements verticaux ne s’opèrent qu’aux dépens du chargement ; la translation horizontale se fait au gré des vents : tel est l’état de la question. C’est dire qu’on est aussi loin de la solution que l’étaient Montgolfier, Charles et les autres aéronautes des premiers jours. Tout est encore à créer. »

Le problème serait-il insoluble ? Doit-il être relégué parmi ceux qui sont mis au ban de la science, tels que le mouvement perpétuel, la quadrature du cercle ? — La navigation aérienne, répondent un grand nombre de mathématiciens, est impossible dans l’état actuel de notre mécanique, de notre physique et de notre chimie ; mais cette impossibilité n’est que relative ; elle n’a rien de commun avec celle du mouvement perpétuel, de la quadrature du cercle. Comme l’a dit depuis longtemps Navier dans un mémoire approuvé par l’Académie des Sciences, il s’agit avant tout de découvrir un nouveau moteur dont l’action comporterait un appareil beaucoup moins pesant que ceux que nous connaissons aujourd’hui. Il est vrai que cette découverte aurait des conséquences tellement importantes que la navigation aérienne en serait peut-être l’un des moindres résultats.

Un nouveau moteur n’est pas nécessaire, répondent à leur tour MM. Nadar, Ponton d’Amécourt, de La Landelle ; il n’est pas difficile de diminuer le poids de notre machine à vapeur et d’en faire un moteur suffisamment léger. Mais il faut renoncer au ballon. Le ballon est un obstacle à la navigation aérienne ; c’est une bouée ou tout au plus un radeau. Une machine attelée à un ballon, c’est le mouvement associé à l’immobilité, c’est le vaisseau amarré dont on déploierait les voiles. L’aérostat est un point de départ vicieux autour duquel s’égarent la plupart des chercheurs. Pour lutter contre l’air, il faut être spécifiquement plus lourd que l’air. L’hélice mue par la vapeur, tel est l’organe mécanique qui nous promet une conquête vainement poursuivie jusqu’ici. Grâce à l’hélice, nous pénétrerons dans le domaine des vents, non plus en esclaves, mais en maîtres. À la place de l’aérostat nous voulons créer l’aéronef, l’hélicoptère, qui sera un appareil nageur s’élevant et se dirigeant par sa propre force. À l’aérostation nous voulons substituer l’automotion aérienne.

Ainsi, voilà que nous tournons le dos aux aérostats, qui nous ont causé tant de déceptions, et que l’hélice nous ramène aux anciennes machines à voler. En attendant que l’expérience prononce en dernier ressort sur la valeur réelle du projet que MM. Nadar, Ponton d’Amécourt et de La Landelle viennent de produire avec fracas, et qui a trouvé bien des incrédules, nous devons dire que M. Babinet, membre de l’Institut, prête à l’hélice l’autorité de sa parole. « Je pourrais produire, écrit-il, tous les calculs mathématiquement infaillibles qui garantissent le succès de la navigation aérienne par l’hélice. Ces calculs sont analogues, pour ne pas dire identiques, à ceux que l’on a faits pour l’aile du moulin à vent, pour les vannes de la turbine, pour les ventilateurs et enfin pour l’hélice maritime…… De petits modèles pourvus de ressorts bandés par une force médiocre s’élèvent et se soutiennent en l’air pendant tout le temps de l’action du ressort. Or, si un petit appareil à vapeur, facile à imaginer, rendait au ressort moteur la tension qu’il perd en mettant l’hélice en mouvement, le mécanisme en question pourrait indéfiniment s’élever, se soutenir et se diriger dans l’atmosphère…… Un modèle en grand est toujours bien plus avantageux qu’un appareil de faible capacité, et dès qu’on aura enlevé une souris, il sera prouvé a fortiori qu’on enlèvera un éléphant : ce sera une question de technologie et d’argent, et non de science. »

Épithètes. Léger, rapide, gracieux, ingénieux, magique, errant, perdu, abandonné.

AÉROSTHATMION s. m. (a-é-ro-sta-tmi-on — du gr. aér, air ; stathmion, balance, poids). Instrument inventé en 1765 par Carpi, et destiné à marquer d’une manière sensible les variations du poids de l’atmosphère et le degré de la température.

AÉROSTATIE s. f. (a-é-ros-ta-tî — rad. aérostat). Mot qui s’est dit pour aéronautique et aérostation.

AÉROSTATIER s. m. V. Aérostier.

AÉROSTATION s. f. (a-é-ro-sta-si-on — rad. aérostat). Même significat. qu’aéronautique.

AÉROSTATIQUE adj. (a-é-ro-sta-ti-ke — rad. aérostat). Qui a rapport aux aérostats, aux ballons, à la manière de les diriger : La science aérostatique. Direction aérostatique. Les expériences aérostatiques se sont multipliées sur tous les points du globe. (Péclet.) La première idée des ballons aérostatiques date du xviie siècle. (A. Libes.) || Se dit de ce qui est propre à enlever dans les airs : Machine aérostatique. || Qui a lieu dans les airs, en ballon : Voyage aérostatique. Bixio et Barral ont exécuté en 1850 une ascension aérostatique dans l’intérêt de la science.

— s. f. Théorie de l’équilibre de l’air, et, plus particulièrement, théorie des aérostats. Syn., dans ce dernier cas, d’aéronautique.

AÉROSTIER ou AÉROSTATIER s. m. (a-é-ro-sti-é — du gr. aér, air ; staò, je me tiens). Aéronaute : Enthousiasme et haine, tel sera toujours le partage des aérostiers, qui certes maintenant ne méritent « ni cet excès d’honneur, ni cette indignité, » jusqu’à ce qu’un ballon soit devenu un véhicule aussi usuel qu’omnibus ou un wagon. (Turgan.) || Soldat du corps créé en France, pendant la Révolution, pour la manœuvre des aérostats militaires : Le colonel Conté avait amené avec lui la compagnie des aérostiers, reste des aérostiers de Fleurus. (Thiers.)

AÉROTECHNIE s. f. (a-é-ro-tè-knî — du gr. aér, air ; technè, art). Étude des différentes applications qu’on peut faire de l’air à l’industrie.

AÉROTHERME adj. m. (a-é-ro-tèr-me — du gr. aér, air ; thermos chaud). Se dit de divers fours à pain qui sont échauffés par un courant d’air chaud : Les fours aérothermes ont été inventés par le savant grammairien Lemare ; ils opèrent la cuisson du pain d’une manière plus régulière, plus économique et plus salubre que les fours ordinaires.

AÉROTONE s. m. (a-ê-ro-to-ne — du gr. aér, air ; tonos, tension). Sorte de fusil à vent.

AÉROZOÉS adj. et s. m. pl. (a-é-ro-zo-é — du gr. aér, air, zòon, animal). Zool. Embranchement du règne animal, comprenant les animaux vertébrés et articulés, à l’existence desquels l’air est indispensable.

AÉRUE ou AERVA s. f. (a-é-ru, a-ér-va — nom arabe). Bot. Genre de plantes comprenant six espèces propres aux régions intertropicales ou subtropicales de l’ancien continent.

ÆRUGINEUX, EUSE adj. (é-ru-ji-neu, eu-ze — du lat. æruginosus, rouillé ; formé de ærugo, rouille). Qui a du vert-de-gris, qui tient de la rouille ou qui lui ressemble.

ÆRUGO s. m. (é-ru-go — mot lat. qui signif. rouille). Antiq. La brillante rouille verte qui vient au bronze par le temps, distinguée de la rouille brune du fer. Plus le bronze vieillit, plus la couleur devient brillante et belle, plus la valeur du métal en est augmentée. C’est pour cela, dit M. Chéruel, qu’une statue fort ancienne était mise bien au-dessus d’une statue récemment coulée.

AERVA s. f. Bot. V. Aérue.

ÆSALE s. m. (é-za-Ie — du gr. aisalon, émerillon, épervier). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, famille des lamellicornes, tribu des lucanides, ne renfermant qu’une seule espèce, l’æsalus scarabœoides, qui se trouve principalement en Autriche.

ÆSALIDE adj. (é-za-li-de — rad. æsale, et gr. eidos, forme). Entom. Qui ressemble à l’æsale. || Æsalides s. f. pl. Famille d’insectes coléoptères.

ÆSCHROTE s. m. (è-skro-te — du gr. aischros, sale, laid). Entom. Genre d’insectes coléoptères, famille des lamellicornes, établi sur une espèce de Cayenne.

ÆSCHYNANTHE s. m. (è-ski-nan-te — du gr. aischunè, pudeur ; anthos, fleur). Bot. Genre de plantes renfermant un petit nombre d’espèces remarquables par la beauté de leurs fleurs, et appartenant à l’Asie tropicale.

ÆSCHYNOMÈNE s. f. (è-ski-no-mè-ne — du gr. aischunomènos, pudibond). Bot. Genre de plantes de la famille des légumineuses, sous-ordre des papilionacées, comprenant un grand nombre d’espèces propres à la région équatoriale.

ÆSCULACÉES s. f. pl. (è-sku-la-sé — rad. æsculus, sorte de chêne). Bot. Famille de plantes qui a pour type le genre æsculus ou hippocastanum, formé d’une seule espèce, le marronnier d’Inde. On dit aussi æsculinées.

— Encycl. La famille des æsculacées, appelées aussi hippocastanées, était autrefois confondue avec celle des acéracées. (V. ce mot.) Elle se compose d’un petit nombre d’arbres et d’arbrisseaux exotiques, la plupart cultivés comme ornement sur nos promenades publiques, dans nos parcs et dans nos bosquets. Elle présente les caractères suivants : des feuilles opposées, sans stipules, composées, digitées ; des fleurs hermaphrodites, disposées en belles panicules pyramidales et dressées ; un calice caduc, à cinq divisions ; une corolle irrégulière à pétales distincts, inégaux, au nombre de cinq, ou réduits à quatre par avortement ; des étamines, ordinairement au nombre de sept, à longs filets, à anthères introrses ; un ovaire à trois loges biovulées, surmonté d’un style simple, allongé, et d’un stigmate à peine distinct ; un fruit capsulaire à déhiscence loculicide ; des graines à cotylédons volumineux, féculents, hypogés, mais dépourvues d’albumen.

ÆSCULÉTINE s. f. (è-sku-Ie-ti-ne — rad. æsculus, sorte de chêne). Chim. Substance cristalline qui résulte du dédoublement de l’æsculine sous l’influence des acides ou de l’émulsine. L’æsculétine cristallise en petites aiguilles d’une saveur amère et sans réaction acide ; sa solution aqueuse est dichroïque comme celle de I’æsculine. || On dit aussi esculétine.

ÆSCULINE s. f. (è-sku-li-ne — rad. æsculus, sorte de chêne). Chim. Substance cristalline, contenue dans l’écorce du marronnier d’Inde. L’æsculine se présente sous la forme de petites aiguilles incolores, sans odeur, d’une saveur amère, d’une légère réaction acide. La solution aqueuse de cette substance présente des reflets chatoyants très-remarquables ; elle est incolore par transmission, et bleue par réflexion : de là le nom de polychrome (plusieurs couleurs) qui lui est quelquefois donné. || On dit aussi esculine.

ÆSCULUS s. m. (è-sku-Iuss — du lat. æsculus, sorte de chêne). Bot. Genre de plante de la famille des æsculacées, ne renfermant qu’une seule espèce, l’æsculus hippocastanum, décrit par quelques botanistes sous le nom d’hippocastane commun, et connu de tout le monde sous le nom de marronnier d’Inde. V. ce nom.

ÆSHNA ou ÆSHNE s. f. (èss-na). Entom. Genre d’insectes de l’ordre des névroptères, famille des subulicornes, tribu des libelluliens. Les æshnes ont la tête des libellules mais leur abdomen est plus allongé et plus étroit. La principale espèce est l’æshne grande ou la julie, qui a près de 7 centimètres de long, et dont les ailes sont irisées et l’abdomen tacheté de vert ou de jaunâtre. Le nom populaire et expressif de demoiselle s’applique aux æshnes, aux libellules et aux agrions, c’est-à-dire à toute la tribu des libelluliens.

ÆSTHÈME s. m. (è-stè-me — du gr. aisthèma, même sens). Méd. Sensation.

ÆSTHÉSIE s. f. (è-sté-zÎ — du gr. aisthèsis, sens). Méd. Sensibilité.

ÆSTHÉSIOGRAPHIE s. f. (è-sté-zi-o-gra-fî — du gr. aisthèsis, sens ; graphò, je décris). Traité des organes des sens.

ÆSTHÉSIOLOGIE s. f. (è-sté-zi-o-Io-jî — du gr. aisthèsis, sens ; logos, discours). Didact. Traité des organes des sens.

ÆS TRIPLEX (èss tri-plèkss). Mots lat. qui signif. Triple airain. Horace (liv. Ier, ode iii, v. 9) parle de l’audace du premier navigateur :


      Illi robur et æs triplex
Circa pectus erat, qui fragilem truci
      Commisit pelago ratem
      Primus…

« Un triple chêne, un triple airain couvrait le cœur de celui qui, le premier, confia aux flots redoutables une barque fragile. »

Pellisson, dans ses stances sur l’Origine de la poste, adressées à Ménage, a parodié plaisamment les vers d’Horace :


Que ce fut d’un rude vilain
Que la poste eut son origine !
Il avait trois plaques d’airain,
Mais autre part qu’à la poitrine.

L’abbé Desfontaines, dans ses Feuilles littéraires, reprochait sans cesse à Piron la dureté de ses vers, et le désignait souvent par æs triplex. Piron répliqua par l’épigramme suivante :


Pour dire à ma muse une injure,
Faible et téméraire écrivain,
Je vois d’ici quelle aventure
T’offrit ces deux mots : Triple airain.
Tu les cherchas longtemps en vain,
Tant que, suant à grosse goutte,
Tu t’essuyas le front, sans doute,
Et les trouvas là sous ta main.

L’æs triplex, le triple airain du poëte, se rappelle tantôt en latin, tantôt en français, pour exprimer l’intrépidité, la dureté du cœur, etc., comme on le verra dans les phrases suivantes :

« Si l’auteur du discours prononcé à l’Académie, le 10 mars 1760, n’a pas prévu l’opinion qu’il a donnée de lui à beaucoup de gens, il est bien aveugle ; mais s’il l’a prévue, illi robur et æs triplex. »           Voltaire.

« Le pauvre tulipier avait plus d’æs triplex autour du cœur qu’Horace n’en attribue au navigateur, qui, le premier, visita les infâmes écueils acrocérauniens. »      Alex. Dumas.

« Je suis, à l’égard de la musique, à peu près comme l’homme d’Horace : Illi robur et æs circa pectus erat. Ce qui veut dire, en français, que les prouesses des pianistes ont peu de prise sur un vétéran qui a donné sa démission et ne sert plus dans leur régiment. Je connais leurs ruses de guerre ; il faut une batterie bien forte et bien servie pour me terrasser. »

                           Revue de Paris.

« Monsieur Paturot, ajouta-t-il avec des yeux enflammés de colère, permettez-moi, en terminant, de vous mettre en présence de votre conscience, si tant est que cet organe n’ait pas été détérioré chez vous par une longue inactivité, s’il n’est pas dans la situation dont parle Horace : Illi robur et æs triplex, c’est-à-dire cuirassé d’un triple molleton… »

                            L. Reybaud.

« Il s’en fallait que le cœur de notre jeune ami fût doublé d’un triple airain. En voyant ce beau sein ému et ces grands yeux noyés de pleurs… »               J. Sandeau.

« Sur la pente glissante au sommet de laquelle siégeait Mme Piard, cuirassée du triple airain de la pruderie, de l’orgueil et de l’ambition, Deslandes gravissait d’un pas ralenti par la prudence, n’avançant un pied qu’après avoir affermi l’autre, et s’accrochant des deux mains aux moindres broussailles de ce terrain aride. »     Ch. de Bernard.

ÆSTUANT, ANTE adj. (è-stu-an, an-te — du lat. æstuans, chaud, bouillant). Échauffé, qui fermente : Il apporta un quartier durci et æstuant de gruyère redouté des mouches elles-mêmes. (Nadar.)

ÆTERNUM VALE (é-tèr-nomm va-lé). Mots lat. qu’Ovide met dans la bouche d’Orphée, et qui signif. Adieu pour l’éternité. C’est l’adieu déchirant du malheureux époux au moment où il perd pour la seconde fois sa chère Eurydice : Supremumque vale ! « Adieu pour la dernière fois ! » Dans l’application, néanmoins, on dit plus volontiers : Æternum vale.

Employé seul, vale est une formule de salutation qui signif. Adieu, et, littéralement, portez-vous bien :

« Ce sinistre philosophe avait raison ; il nous quitta avec un sourire, et je lui cachai une larme qui lui aurait fait du mal. Adieu, nous dit-il, et pour longtemps : Æternum vale ! »                            Laurent Pichat.

ÆTHALE s. m. (è-ta-Ie — du gr. aithalès, couleur de suie). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, ne comprenant que deux espèces, de l’Amérique équinoxiale.

ÆTHALION s. m. (é-ta-li-on — du gr. aithaliòn, noirci par le feu). Entom. Genre d’insectes de l’ordre des hémiptères, dont on ne connaît que deux espèces, propres au Brésil.

ÆTHEILÈME s. m. (é-té-lè-me — du gr. aithèeis, couleur de suie ; lèmè, sécrétion). Bot. Genre de plantes de la famille des acanthacées.

ÆTHÉOGAME s. et adj. (é-té-o-ga-me — du gr. aèthès, insolite ; gamos, mariage). Bot. Se dit des acotylédones, c’est-à-dire des plantes qui, pour les organes et le mode de reproduction, s’éloignent des monocotylédones et des dicotylédones. Le nom d’æthéogame a été proposé par Palissot de Beauvais, pour remplacer celui de cryptogame, que les progrès de l’organographie et de la physiologie végétale ont rendu inexact. De Candolle l’a adopté en en restreignant l’application à une partie seulement des cryptogames, à ceux qu’il appelle semi-vasculaires, c’est-à-dire aux characées, aux équisétacées, aux fougères, aux marsiléacées, aux lycopodiacées, aux mousses et aux hépatiques.

ÆTHÉOGAMIE s. f. (é-té-o-ga-mî — rad. æthéogame). Bot. Classe qui comprend les plantes æthéogames.

ÆTHÉRIE s. f. (é-té-rî — du gr. aithereos, éthéré). Bot. Genre de plantes de la famille des orchidées, qui renferme quelques plantes herbacées de Java.

– Moll. V. Ethérie.

ÆTHIONÈME s. m. (é-ti-o-nè-me — du gr. aèthès, insolite ; nèma, filament). Bot. Genre de plantes de la famille des crucifères, très-voisin des thlaspi et des ibéris, dont il diffère par les étamines.

ÆTHRE s. f. (è-tre — de Æthra, l’une des Océanides). Crust. Genre de crustacés de l’ordre des décapodes, qui habite l’océan Indien et les mers d’Afrique.

ÆTHRIOSCOPE s. m. (é-tri-o-sko-pe — du gr. aithria, sérénité, fraîcheur ; skopein, explorer). Physiq. Instrument propre à mesurer le rayonnement calorifique de la surface de la terre vers les espaces célestes. Il consiste en un thermomètre différentiel dont une des boules est placée au foyer d’un miroir con-