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naît de la vertu. (Lacordaire.) Napoléon montrait pour sa femme une extrême affection. (Thiers.) On met mon affection à une cruelle épreuve. (G. Sand.) Il venait d’être frappé d’une tristesse subite en entendant cette jeune fille déclarer son affection pour un autre. (G. Sand.) Le cœur de la femme est destiné à renfermer une affection sans bornes pour l’homme de son choix. (G. Sand.)

L’homme voit par les yeux de son affection.
Régnier.


|| Dans ce dernier sens, s’empl. souvent, au pluriel pour désigner les sentiments, les passions, les inclinations, les attachements de toute nature, mais dans un sens plus général, plus vague qu’au singulier : Affections naturelles. Affections humaines. On les voyait changer leurs affections suivant les vents divers de prospérité ou d’adversité. (Sully.) C’est l’esprit du monde qui forme les désirs de notre vie et qui en conduit les affections. (Mass.) Corriger les affections déréglées. (J.-J. Rouss.) Nos premières affections sont encore les dernières. (B. de St-P.) Les événements de la vie ont appris aux vieillards à ne plus croire aux affections humaines. (Balz.) Daignez pénétrer auprès de quelques ménages indigents ; là, vous verrez les exemples les plus touchants de l’amour conjugal, de toutes les affections de famille. (De Gérando.) Les belles âmes peuvent seules approcher de la plénitude des affections. (G. Sand.) Le monde est si méchant qu’il calomnie les affections les plus vertueuses. (G. Sand.) || Les objets mêmes de nos attachements : Toutes ses affections sont restées au village. Chaque jour on se détache de quelqu’une de ses affections. (Acad.) Que la patrie soit la plus ardente et la plus douce de nos affections. (Etienne.) || Bienveillance, considération, estime, en parlant d’un sentiment général : Jouir de l’affection de tous. Un bon roi sait gagner l’affection de ses peuples. Les grands talents et les titres qui nous élèvent deviennent plutôt l’objet de l’envie que de l’affection et de l’estime publique. (Mass.) La clémence des princes n’est, souvent qu’une politique pour gagner l’affection des peuples. (La Rochef.) || État maladif, lésion morbide, maladie : Affection catharreuse, scrofuleuse. Affection nerveuse. Affection de poitrine. L’habitude de fumer prédispose aux affections cérébrales. (A. Rion.) Le pape Léon XII est mort de cette affection hémorroïdale à laquelle il était sujet. (Chateaub.) L’impôt des portes et fenêtres est une taxe sur le soleil et l’air, que nous payons en affections pulmonaires. (Proudh.) || Se dit, par ext., des changements, des modifications, des variations atmosphériques : On prétend avoir reconnu dans le pivert quelque pressentiment marqué du changement de température, et des autres affections de l’air. (Buff.)

Affection à, Tendance à, attachement à : M. de Noailles savait par le roi même l’affection qu’il avait à ce projet. (St-Sim.) N’est-il resté aucun péché, aucune affection au péché dans votre cœur ? (Fléch.)

D’affection, loc. adv. Avec intérêt, de cœur ; avec un accent passionné : Il est impossible de se la représenter parlant d’affection de quelque chose. (Mme  de Sév.)

Il semblait toutefois parler d’affection.
Corneille.

— Géom. Propriété : Cette courbe a telle affection. || Ce sens est vieux.

Syn. Affection, amitié, amour, attachement, inclinaison, passion, tendresse. L’amour se dit en général de tout ce qu’on aime, mais plus particulièrement du sentiment qu’un sexe éprouve pour l’autre : L’amour naît brusquement, sans autre réflexion, par tempérament ou par faiblesse. (La Bruy.) La tendresse consiste en une douce et inactive émotion : Mes entrailles paternelles s’émeuvent de tendresse à chacun de vos succès. (Volt.) L’inclination est un commencement d’amour ou de tendresse : Celui que vous aimez, ma voisine, a quelque inclination pour ma fille. (Mol.) L’amitié suppose d’ordinaire réciprocité : L’amitié se forme peu à peu avec le temps, par la pratique, par un long commerce. (La Bruy.) L’affection naît d’une manière douce et tranquille : Elle possédait l’affection de son époux. (Boss.) L’attachement consiste presque uniquement à tenir, d’une manière quelconque aux personnes et aux choses, à n’y être point indifférent : La reine d’Espagne faisait tout espérer de son attachement naturel au saint-siége et de son affection pour la personne du pape. (St-Sim.) Passion se dit, dans le langage ordinaire, d’une affection quelconque poussée à l’excès : Celui qui a du goût pour tout n’a de passion pour rien. (Trublet.)

Syn. Affection (avec), affectueusement. Le second dit plus que le premier et ne saurait se confondre avec lui. Affectueusement, c’est-à-dire en homme affectueux, en homme plein d’affection, et de cette affection qui se marque par de petits soins, conformément à la valeur du mot affectueux, dont cet adverbe dérive.

Antonymes. Animadversion, antipathie, désaffection, détachement, éloignement, froideur, haine, indifférence.

AFFECTIONNABLE adj. (a-fëk-si-o-na-ble — rad. affection). Qui mérite d’être affectionné : Personne affectionnable. Peu usité.

AFFECTIONNANT (a-fèk-si-o-nan) part. prés. du v. Affectionner.

AFFECTIONNATIVITÉ s. f. (a-fèk-si-o-na-ti-vi-té — rad. affection). Néol. Suivant les phrénologistes, penchant à l’affection, c’est-à-dire sentiment qui nous porte à aimer nos semblables. V. Affectionnivité.

AFFECTIONNÉ, ÉE adj. (a-fèk-si-o-né — rad. affection). Qui a de l’affection ; qui est attaché de cœur, dévoué : Avoir des sujets affectionnés vaut mieux qu’avoir de vaillants soldats. (Sent. persane.) Je l’aurais cru le plus affectionné de vos amis. (Mol.) Ils oubliaient leur défaite et devenaient des sujets affectionnés. (Boss.) Il cherchait à lui rendre suspects et odieux tous ses serviteurs les plus affectionnés. (Fén.).

— Se dit aussi des choses : Embrassez ma jolie filleule, et croyez à mes sentiments bien affectionnés. (E. Sue.)

— Suivi d’un complém., il veut généralement la prép. à : Affectionné à son poste, il a eu le courage de faire tout ce qu’il fallait pour s’y maintenir. (Arnault.) Henri IV était un prince affectionné à la France. (Bassompierre.) Je suis Français, et très-affectionné à ma patrie. (Vauban.) Ce jeune homme lui demanda s’il croyait les peuples de Normandie affectionnés au gouvernement. (Volt.)

— En style épistolaire, entre dans les formules de politesse et de salutation qu’on met au bas des lettres : Votre affectionné serviteur. Votre très-humble et très-affectionné serviteur. || On dit aussi substantiv. : Votre affectionné, votre très-affectionnée.

— Subst. Celui, celle qui a de l’attachement, du dévouement pour quelqu’un : Le roi d’Espagne défendait à Aquaviva de le voir, et lui ordonnait d’intimer la même défense à tous ses sujets et affectionnés à Rome. (St-Sim.)

Faire l’affectionné, s’est dit pour Feindre une grande affection : Je ne m’émerveille point de ce que le duc de Savoie fait si fort l’humble et l’affectionné envers le roi. (C. d’Ossat.)

AFFECTIONNÉ, ÉE (a-fèk-si-o-né) part. pass. du v. Affectionner. Aimé, recherché, préféré : Affectionné par toute la maison, par toute la famille ; C’était un de ces vieillards affectionnés par le crayon de Charlet. (Balz.) Sa figure appartenait à ce type affectionné par les pinceaux de Rembrandt. (Balz.)

— Il se construit aussi avec la prép. pour : Voir la baronne ailleurs qu’à l’église, ou dans les deux jolis chemins affectionnés pour la promenade les jours de fête, était un événement remarquable. (Balz.)

AFFECTIONNÉMENT adv. (a-fèk-si-o-né-man — rad : affection). Avec affection, d’une manière affectionnée : La dévotion nous provoque à faire promptement et affectionnément le plus de bonnes œuvres que nous pouvons. (St François de Sales). Il n’y a homme, s’il est aimé d’une dame qu’il sache poursuivre sagement et affectionnément, qui …… (Marguerite de Navarre.)

AFFECTIONNER v. a. ou tr. (a-fèk-si-o-né — rad. affection). Avoir de l’affection pour quelqu’un ou pour quelque chose : César affectionnait Brutus et lui avait sauvé deux fois la vie. (Napol. Ier.) Un jour elle demanda les deux êtres qu’elle avait affectionnés, en leur disant, que ce jour était le dernier de ses mauvais jours. (Balz.) Elle affectionnait les auteurs par le titre de leurs ouvrages, et, de cette façon, elle a eu de terribles mécomptes. (A. de Musset.) || Avoir un goût marqué pour : Affectionner l’étude, le jeu. Le provincial est un infatigable grimpeur, et il affectionne particulièrement les régions élevées. (P. Vermond.) Elle portait ce costume grec qu’elle semblait affectionner, mais dont l’éclat, cette fois, était éblouissant. (G. Sand,) || Inspirer de l’affection pour ; attacher à : Ces usages auront l’avantage d’ affectionner les Polonais à leur pays. (J.-J. Rouss.) Un tendre sentiment, inspiré par la nature nous affectionne à nos semblables. (De Barante.)

— Absol. Aimer, avoir de l’attachement : Je ne sais pas si le chien choisit, s’il se souvient, s’il affectionne, s’il craint. (La Bruy.)

S’affectionner, v. pr. S’attacher fortement à ; mettre son affection dans ; se passionner pour : De bons citoyens s’affectionnent à leur terre natale. (Boss.) Nous nous affectionnons de plus en plus aux personnes à qui nous faisons du bien. (La Bruy.) Le peuple s’affectionne à l’argent, mais il ne s’affectionne plus aux affaires. (Montesq.) Les enfants se moquent du corbeau et s’affectionnent tous au renard. (J.-J. Rouss.) || S’habituer, s’acoquiner : Je m’étais trop affectionné aux commodités de la vie. (Le Sage.)

S’affectionner quelqu’un, Se l’attacher, gagner son affection : S’affectionner des commis, des domestiques. || On dit de même : S’affectionner les gens d’une maison, ou elliptiquement s’affectionner une maison, une famille : Vous souhaiteriez de gagner les cœurs et de vous affectionner la maison. (Bourdal.)

— Récipr. S’affectionner mutuellement, Avoir une affection réciproque : Ces deux frères s’affectionnaient beaucoup.

Syn. Affectionner, aimer, chérir. Nous aimons généralement ce qui nous plaît, soit les personnes, soit les choses : L’Évangile commande d’aimer le prochain comme soi-même, et défend d’aimer la créature plus que le créateur. (Girard.) Nous ne chérissons que les personnes, ou ce qui, dans les autres, flatte notre manière de voir : Cette princesse aura toutes les vertus que nous chérissons avec respect dans les princesses de nos jours. (Volt.) Affectionner paraît exprimer un sentiment plus modéré que chérir et même qu’aimer. L’habitude nous identifie avec ce que nous affectionnons. On n’affectionne que ses égaux et ses inférieurs.

— Syn. S’affectionner à, s’affectionner pour. Le premier signifie tout simplement s’attacher à. S’affectionner pour, c’est s’intéresser vivement, se passionner. Cette distinction est de Marmontel.

Antonymes. Abhorrer, abominer, détester, exécrer, haïr, jalouser.

AFFECTIONNIVITÉ s. f. (a-fèk-si-o-ni-vi-té — rad. affection.) Phrénol. Faculté affective, qui nous porte à nous attacher aux hommes, aux animaux et à tous les objets qui nous environnent.

AFFECTIVITÉ s. f. (a-fek-ti-vi-té — rad. affectif, ive). Philos. Faculté de l’âme en vertu de laquelle se produisent les phénomènes affectifs.

AFFECTUEUSEMENT adv. (a-fèk-tu-eu-ze-man – rad. affectueux). D’une manière affectueuse, avec affection : Parler affectueusement. Recevoir quelqu’un affectueusement. Si affectueusement parlaient Louis XI et le comte de Charolais, qu’ils ne regardaient point où ils allaient. (Commines.) On se saluait affectueusement, mais à une certaine distance. (Alibert.) Aramis tendit affectueusement la main à son jeune compagnon et prit congé de lui. (Alex. Dumas) Je lui pris la main, et la lui serrant affectueusement, je la fis asseoir à table. (G. Sand.) Je renouvelai d’abord très-affectueusement mes visites. (Balz.) Il serra fort affectueusement les mains de son vieux ami. (Balz.) Lorsque M. Duriveau sentit ses deux mains presque affectueusement pressées par Just et Regina, ses larmes coulèrent malgré lui. (E. Sue.)

— Peut modifier un adjectif : Il allait faire une question, elle lui ferma la bouche d’un signe affectueusement impératif. (***.) Elle lui parla d’un ton affectueusement nonchalant. (G. Sand.)

Syn. Affectueusement, avec affection. V. Affection.

AFFECTUEUX, EUSE adj. (a-fèk-tu-eu, eu-ze — lat. affectuosus, même sens). Plein d’affection, d’attachement, d’amitié, de tendresse : Clarisse était vraiment bonne, affectueuse. (M. Masson.) La femme est d’autant plus affectueuse et plus tendre qu’elle est plus pure. (Ventura.) Une petite fille affectueuse doit logiquement être bienveillante. (Mme  de Monmarson.)

Je ne retrouverai jamais d’ami pareil :
Fidèle, affectueux, franc, et de bon conseil.
Em. Augier.


|| Se dit aussi du cœur, etc. : On assiste les pauvres, parce que, naturellement, on est sensible aux misères d’autrui, et qu’on a le cœur tendre et affectueux. (Bourdal.)

— Qui témoigne de l’affection ; qui excite l’affection : Un jeune homme élevé dans une heureuse simplicité est naturellement porté vers les sentiments tendres et affectueux. (J.-J. Rouss.) Son humeur était égale, sa politesse affectueuse et simple, sa conversation féconde et animée. (La Harpe.) Avec des prières affectueuses on triomphe des cœurs les plus durs. (Ch. Nod.) Elle se distinguait de toutes les élèves par ses manières affectueuses. (Mme  Campan.) La misère anime les sentiments affectueux ; de là cette locution : S’aimer comme des pauvres. (Boiste.) L’égoïste, qui n’éprouve aucun sentiment affectueux, n’en inspire aucun. (Boiste.) Elle nous reconduisit jusqu’au palier d’un air affectueux et enjoué. (G. Sand.)

— Peut être suivi d’un complément : Il fut constamment affectueux dans ses regards, par lesquels il put manifester ses sentiments.

Antonymes. Désaffectionné, froid, haineux, jaloux, malveillant, misanthrope.

AFFECTUOSITÉ s. f. (a-fèk-tu-o-zi-té — rad. affectueux). Néol. Qualité d’une personne affectueuse ; sentiment d’affection vive et profonde : Redoublement d’affectuosité. Dans l’élan de son impétueuse affectuosité, il s’élança presque de la porte au cou de Rodin. (E. Sue.) Les belles âmes ne sont jamais mieux prédisposées à la bienveillance et à l’affectuosité que par le bonheur. (E. Sue.) || Omiss. des dict.

AFFEMMIR (S’) v. pr. (a-fa-mir — du lat. femina, femme). Prendre la nature femme, se métamorphoser en femme. Un vieux poëte a dit, en parlant de la métamorphose d’Hermaphrodite, opérée dans une fontaine de Carie :

. . . . . . L’eau, de force étrange,
Avoit fait dedans lui si merveilleux échange,
Qu’homme entier y entrant n’en sortoit que demi,
Et son corps émasié s’y étoit affemmi.    Baïf.

AFFENAGE s. m. (a-fe-na-je — rad. affener). Agric. Action d’affener : L’affenage des bestiaux.

AFFENÉ, ÉE (a-fe-né) part. pass. du v. Affener. Fourni de foin, de pâture : Les bestiaux ont été affenés, bien affenés.

AFFENER v. a. ou tr. (a-fe-né — du lat. ad, à ; fœnum, foin ; l’e du radical prend l’accent grave devant une syllabe muette : J’affène, tu affènes, etc.). Agric. Donner la pâture aux bestiaux. || On a dit aussi affenager.

AFFÉRAGE s. m. (a-fé-ra-je — du lat. forum, marché). Anc. dr. Dans quelques coutumes, Le prix d’une chose vénale fixé par autorité de justice.

AFFÉRENCE s. f. (a-fé-ran-se — du lat. afferens, qui convient à). Vieux mot qui a signifié Rapport, relation.

AFFÉRENT, ENTE adj. (a-fé-ran, an-te — du lat. afferens, allant à, qui convient à). Jurispr. Se dit de la part qui revient à chacun des intéressés dans un objet indivis : Portion, part afférente. || Il est ordinairem. suivi d’un complément marqué par la prépos. à, et signif. alors, Qui est attaché, qui incombe à : Le droit afférent au locataire en vertu du bail. La dette afférente à la succession. Les dons annuels afférents à un legs. L’homme n’a droit qu’à la part de propriété afférente à chaque être créé. (H. Castille.)

— Anat. Vaisseaux afférents, Vaisseaux lymphatiques qui apportent, qui conduisent dans les ganglions les liquides absorbés.

AFFÉRENTAIRE s. m. (a-fé-ran-tè-re — du lat. afferre, porter). Antiq. Nom donné, dans la milice romaine, au porte-pierres d’un frondeur.

AFFÉRER v. a. ou tr. (a-fé-ré — du lat. ad, à ; ferre, porter). Anc. jurispr. Imposer, répartir, régler la part de chacun dans une chose commune.

— v. n. ou intr. Revenir, incomber : La part qui affère à chaque héritier.

AFFÉREUR s. m. (a-fé-reur — rad. afférer). Anc. jurispr. Celui qui répartit ce qui revient à chacun dans un héritage. || Collecteur d’amendes.

AFFÉRIR v. n. ou intr. (a-fé-rir — du lat. ad, à ; ferire, frapper). Frapper à. || Fig. Convenir : Il n’affiert qu’aux grands poëtes d’user des licences de l’art. (Montaig.) Vieux.

AFFERMABLE adj. (a-fèr-ma-ble — rad. affermer). Qui peut être affermé.

AFFERMAGE s. m. (a-fèr-ma-je — rad. affermer). Action d’affermer un immeuble ; bail à ferme : L’affermage des terres. Les propriétés nationales furent d’abord proposées au prix de dix années de leur affermage annuel. (Chateaub.) || Se dit par rapport à celui qui reçoit le revenu et à celui qui le doit : J’ai touché mon affermage. J’ai payé mon affermage. || Convention par laquelle certains entrepreneurs de publicité, appelés fermiers d’annonces, louent, pendant un temps déterminé et pour une somme fixe, la partie d’un journal destinée aux annonces. || Se dit aussi quand on paye les intérêts de certaines actions, afin de créer une majorité factice dans une assemblée générale d’actionnaires.

AFFERMANT (a-fèr-man) part. prés. du v. Affermer : On peut placer son argent dans des entreprises de culture, en affermant des terres. (Turgot.) Mon père avait lui-même mis ordre à mes affaires en affermant sa propriété pour neuf ans. (G. Sand.)

AFFERMATAIRE s. (a-fèr-ma-tè-re — rad. affermer). Celui qui prend à ferme.

AFFERMATEUR, TRICE s. (a-fèr-ma-teur, tri-se — rad. affermer). Celui, celle qui afferme, qui donne à ferme.

AFFERMATION s. f. (a-fèr-ma-si-on — rad. affermer). Action d’affermer. || Ces trois mots ont vieilli.

AFFERME s. f. (a-fèr-me — rad. ferme). Fermage : Chaque moulin pourra rendre d’afferme, l’un portant l’autre, trois cent trente livres. (Vauban.) Vieux mot.

AFFERMÉ, ÉE (a-fèr-mé) part. pass. du v. Affermer. Donné ou pris à ferme : Celui qui place son argent en achetant une terre affermée d’un fermier bien solvable, se procure un revenu qui ne lui donne que très-peu de peine à recevoir. (Turgot.) Ces terres royales étaient affermées à des receveurs. (Volt.) Cette terre est affermée par un homme actif qui la fera bien valoir. (Littré.)

À quel prix vos moulins sont affermés par an ?
Delille.

AFFERMEMENT s. m. (a-fèr-me-man — rad. affermer). Action d’affermer : L’affermement d’une terre.

AFFERMER v. a. ou tr. (a-fèr-mé — rad. ferme). Donner ou prendre à ferme, à bail : Affermer ses terres. Affermer la perception des impôts. Affermer les annonces d’un journal. Cet entrepreneur afferma la fourniture des chevaux. La méthode d’affermer les terres est de toutes la plus avantageuse aux propriétaires et aux cultivateurs. (Turgot.)

S’affermer, v. pr. Être donné, être pris à ferme ou à bail : Le tabac et la poudre s’affermaient en régie, sous une surveillance. (Balz.)

Syn. Affermer, louer. Ces deux mots expriment l’action par laquelle le propriétaire d’une chose en cède à un autre la jouissance et l’usufruit, moyennant une somme annuelle. Mais, on loue toutes sortes de choses, et pour un temps qui peut être court : on loue des maisons, des chambres, des meubles, des animaux, des voitures, des habits, des livres, des loges au théâtre, des chaises à l’église ou à la promenade, des fenêtres donnant sur une rue, sur une place, où doit avoir lieu un spectacle, un défilé. Affermer se dit principalement des biens de la campagne, terres, bois, vignes, prairies,