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tres et celle des sciences ; un décret de 1857 a établi une agrégation de grammaire distincte de celle des lettres, un autre, de 1858, a séparé de nouveau l’agrégation des sciences mathématiques et des sciences physiques ; un troisième, de 1861, a rétabli l’agrégation d’histoire ; enfin, un quatrième, sous le ministère actuel de M. Duruy, vient de rétablir (1863) l’agrégation de philosophie. Les épreuves des agrégations consistent en compositions écrites qui entraînent l’élimination des candidats les plus faibles, et en épreuves orales qui déterminent le choix du jury parmi les admissibles. Les agrégés peuvent seuls être pourvus d’une chaire en titre dans un lycée. Établie en principe en 1808, l’institution des concours d’agrégation fut mise en pratique pour la première fois en 1821. Les facultés des lettres, des sciences, de médecine, de droit, et les écoles supérieures de pharmacie ont aussi des agrégés. Les agrégés des facultés des sciences sont partagés en trois sections : sciences mathématiques, sciences physiques, sciences naturelles ; ceux des facultés des lettres en trois sections : littérature ancienne et moderne, philosophie, histoire et géographie ; ceux des facultés de droit, en trois sections : droit romain, droit civil et criminel, droit administratif et commercial ; ceux des facultés de médecine, en quatre sections : sciences anatomiques et pathologiques, sciences physiques, médecine proprement dite et médecine légale, chirurgie et accouchements ; enfin ceux des écoles supérieures de pharmacie, en deux sections : physique, chimie et toxicologie ; histoire naturelle médicale et pharmacie.

AGRÉGÉ s. m. (a-gré-jé — rad. agréger). Celui qui est admis après un concours dans le corps des professeurs. V. Agrégation. || Nom que l’on donnait à des membres de plusieurs associations religieuses, et particulièrem., dans la congrégation du Mont-Valérien, à des membres qui n’avaient que voix consultative dans les élections, avec la faculté de demeurer ou non dans la maison.

AGRÉGÉ, ÉE (a-gré-jé) part. pass. du v. Agréger. Associé, admis : Être agrégé à une faculté, à une université. || Réuni : Les Gentils agrégés aux Juifs. (Boss.)

— Géol. Se dit des roches dont les grains ne sont pas réunis par un ciment.

— Bot. Fleurs agrégées, Celles qui naissent plusieurs ensemble d’un même point de la tige, ou sont réunies de manière à paraître n’en former qu’une seule, mais dont les étamines ne sont pas soudées par leurs anthères : La scabieuse a une fleur agrégée. || Fruits agrégés, Ceux qui proviennent de plusieurs ovaires appartenant à des fleurs distinctes : Une espèce de trèfle, aux environs de Paris, porte des semences agrégées en forme de fraise. (B. de St-P.)

— s. m. pl. Zool. Animaux réunis plusieurs ensemble dans une enveloppe organisée commune, mais où chaque individu a ses organes distincts, destinés à la préhension des aliments. Ce nom pourrait donc s’appliquer à presque tous les êtres de la classe des polypes ; mais on le réserve, dans la classification de Cuvier, à un groupe de mollusques, voisins des acéphales, et qu’on a appelés aussi tuniciers. V. ce mot.

AGRÉGEANT (a-gré-jan) part. prés. du v. Agréger : On a fait injure à Machiavel en agrégeant à son école nos docteurs révolutionnaires. (La Harpe.)

AGRÉGER v. a. ou tr. (a-gré-jé — du lat. aggregare, réunir ; formé de ad, à ; grex, gregis, troupeau, réunion. — Le 2e g du radical est suivi d’un e muet devant les voyelles a, o : Tu agrégeas, nous agrégeons). Recevoir, admettre dans un corps, dans une compagnie : Dieu ne s’était pas contenté de l’appeler au christianisme et de l’agréger au corps de son Église. (Bourdal.) Lorsque tu auras travaillé quelque temps, je te ferai agréger à notre corps (Le Sage.) Ce fut à cette époque que mon frère, suivant toujours ses projets, prit le parti de me faire agréger à l’ordre de Malte. (Chateaub.) || Se dit particulièrem. en parlant des diverses facultés universitaires : La Faculté de droit, de médecine, vient de l’agréger.

— Physiq. Assembler, réunir en un seul tout des parties qui n’ont point entre elles de liaison naturelle : La nature agrège dans le sein de la terre les grains de sable en cristaux. (B. de St-P.)

S’agréger, v. pr. S’unir à, être joint à : Les Gentils ne cessent de s’agréger à ce peuple. (Boss.) Pieuse comme toutes les Italiennes, elle s’est agrégée, à l’église de Saint-Sulpice, à la confrérie de la Vierge.(Balz.)

— Bot. Se dit de tous les organes qui, naissant d’un même point, ou ayant une insertion très-rapprochée, sont disposés par paquets ou capitules : Les fleurs de la hyacinthe s’agrègent au sommet des tiges un peu branchues à la extrémité. (Chastenay.)

Syn. Agréger, associer. Mettre de compagnie ; on associe à toutes sortes de choses, à des travaux, à une entreprise, à un commerce : Vespasien associa son fils à l’empire. (Roll.) Mais on agrège seulement à un corps : Pline avait été agrégé dans le collége des Augures. (Roll.) À Genève, les avocats, les notaires, les médecins, forment des corps auxquels on n’est agrégé qu’après des examens publics. (D’Alemb.)

AGRÉMENT s. m. (a-gré-man — rad. agréer). Approbation, consentement : Donner, refuser son agrément à une chose. Solliciter l’agrément de quelqu’un. Cette maison a été vendue avec l’agrément de tous les créanciers. (Trèv.) J’ai présupposé qu’elle avait l’agrément de madame. (Boss.) Tout ce que je voulais, c’était votre approbation, dit Sulpice, heureux de l’agrément de l’astronome. (E. Sue.) || Qualité de ce qui plaît, de ce qui est agréable, fait plaisir ; se dit en parlant des personnes et des choses : Les agréments de la figure. Les agréments de l’esprit. Elle brillait de mille attraits, et ce n’était qu’agréments et que charmes que toute sa personne. (Mol.) L’agrément est arbitraire, la beauté a quelque chose de plus réel. (La Bruy.) Il n’y a rien, jusqu’à la vérité, à qui l’agrément ne soit nécessaire. (Fonten.) La fossette est un agrément qui se joint aux grâces dont le souris est accompagné. (Buff.) Les femmes tiennent à leurs agréments encore plus qu’à leurs passions.(Mme de Staël.)

Laissons à la belle jeunesse
Les plaisirs et les agréments.
Voltaire.
La foule d’agréments qui vous est départie
Prend un nouvel éclat de votre modestie.
Desmahis.


|| Se dit encore en parlant des productions de l’esprit : Voiture, dans sa manière de broder des riens, avait quelquefois beaucoup de délicatesse et d’agrément. (Volt.) Ceux qui louent Voltaire de son goût confondent perpétuellement le goût et l’agrément. (Joubert.)

Son livre est d’agréments un fertile trésor.
Boileau.
La fable offre à l’esprit mille agréments divers.
Boileau.


|| Grâce, aisance, facilité : Raconter avec agrément. Chanter, danser avec agrément. Guillaume III savait toutes les langues de l’Europe et n’en parlait aucune avec agrément. (Volt.) || Plaisir, charme, amusement : Je ne trouve aucun agrément à habiter la province. J’ai reçu son livre, et je le lis avec agrément. (Boss.) C’est un grand agrément que la diversité. (Lamotte.) Je ne savais pas qu’il y eût tant d’agrément à Versailles. (Mme de Sév.) Il faut vivre avec les bons pour l’agrément de la vie ; avec les méchants pour le bien de la paix. (J.-L. Mabire.)

L’agrément couvre tout, il rend tout légitime.
Aujourd’hui dans le monde on ne connaît qu’un crime,
C’est l’ennui.               Gresset.

— pl. Ornements, enjolivements : Le salon était tendu de soie jaune relevée par des agréments carmélite. (Balz.) Il avait une veste brune brodée d’agréments de couleur. (Th. Gaut.) Les portes mauresques sont ornementées d’agréments de cuivre et de gros clous. (Feydeau.)

D’Agrément. Loc. qui s’empl. en parlant d’une chose où l’on trouve de l’agrément, par opposition à utilité : Cette terre est une propriété d’agrément ; Louis XIV s’occupait à lire des livres d’agrément dans ce loisir. (Volt.)

Arts d’agrément, Arts que l’on cultive pour son plaisir, comme la danse, la musique, l’escrime, etc.

— Mus. Notes d’agrément : Traits improvisés ou écrits dont on orne les mélodies : On dit plus souvent ornement ou fioriture.

— Dans l’art dramatique, Divertissements de musique ou de danse joints à des pièces de théâtre : Pantomime, féerie avec tous ses agréments : On donne encore aujourd’hui, au Théâtre-Français, le Bourgeois gentilhomme et le Médecin malgré lui avec tous leurs agréments.

— S’est dit autrefois pour Lavement. Ce nom, dit Ménage, vient de ce que les dames prenaient souvent des lavements pour s’éclaircir le teint.

Syn. Agrément, acquiescement, adhésion. V. Acquiescement.

Antonymes. Désagrément, incommodité, inconvénient. V. ceux de Consentement.

AGRÉMENTÉ, ÉE (a-gré-man-té) part. pass. du v. Agrémenter. Relevé par des agréments : Ils portent la fustanelle et une veste blanche agrémentée assez élégante. (Th. Gaut.) Sa chemise est agrémentée d’une petite broderie rose. (Th. Gaut.)

AGRÉMENTER v. a. ou tr. (a-gré-man-té — rad. agrément). Néol. Relever une chose par des agréments, orner : L’unique défaut de Voltaire est d’être né à Paris ; c’est ce qui l’a frivolisé, agrémenté, superficialisé. (Rétif de la Bret.) Des mythologies amoureuses, dues au pinceau de Boucher, agrémentaient les plafonds et les dessus de portes. (Th. Gaut.)

AGRÉMINISTE s. m. (a-gré-mi-ni-ste — rad. agrément). Techn. Ouvrier qui dispose les agréments sur les habits, les meubles, tentures, étoffes, etc.

AGRENAS s. m. (a-gre-nass). Agric. Nom du prunier sauvage dans le midi de la France.

AGRÉNÉ, ÉE (a-gré-né) part. pass. du v. Agréner. Mar. : Chaloupe agrénée.

AGRÉNER v. a. ou tr. (a-gré-né — il change l’é fermé du radical en è ouvert devant un e muet : J’agrène. Qu’il agrène. Excepté au futur et au cond. prés. : J’agrénerai. Nous agrénerions). Mar. Vider l’eau d’un bâtiment au moyen d’une pompe.

AGRENER v. a. ou tr. (a-gre-né — rad. grain. — Prend un accent grave sur l’e du rad. devant une syllabe muette : J’agrène. Nous agrènerons). Nourrir avec du grain. Se dit spécialement d’un poulain qu’on tire de l’herbage pour le nourrir d’avoine.

— Chass. Donner de la nourriture au gibier à plumes pour le fixer en quelque endroit.

AGRÈS s. m. pl. (a-grè — rad. agréer). Mar. Tous les objets nécessaires pour équiper complètement un vaisseau, les câbles, les vergues, les voiles, etc. : Son grand mât de hune était fracassé, et ses agrès hachés en morceaux. (E. Sue.) On dit mieux aujourd’hui gréement.

— Techn. Moufles et cordages de la chèvre des maçons..

AGRESSER v. a. ou tr. (a-grèss-sé — du lat. aggredi, attaquer ; de ad, vers ; gradi, marcher). Vieux mot qui signifiait Attaquer, exciter, provoquer : S’il est prouvé que la beste tuée ait agressé et assailli l’autre… (xive siècle.) Ils lui vinrent à secours, où ils le trouvèrent entre dix Anglois qui fort l’agressoient. (xve siècle.) Jamais n’appointa différend quelconque… en lieu de les appointer, il les irritoit et aggressoit davantage. (Rabelais.) || Comme le prouvent ces deux exemples, on écrivait autrefois aggresser.

AGRESSEUR s. m. (a-grèss-seur ; les deux s se font sentir, mais faiblement — rad. agresser). Celui qui attaque le premier : C’est votre ami qui a été l’agresseur. Si j’avais été d’humeur batailleuse, les agresseurs auraient eu rarement les rieurs de leur côté. (J.-J. Rouss.) Commencez toujours par donner tort à l’agresseur. (J.-J. Rouss.) Les agresseurs en tout genre ont tort devant Dieu et devant les hommes. (Volt.) Pour prévenir les duels, il faut punir les agresseurs. (Boiste.) Vous êtes l’agresseur, j’ai le droit de choisir le moment, et, en échange, je vous laisse le choix des armes. (G. Sand.)

On a tué ton père : il était l’agresseur.
Corneille.
L’agresseur, quel qu’il soit, à combattre forcé,
Redescend, par l’offense, au rang de l’offensé.
C. Delavigne.


|| Se dit des animaux : Quand le chat sauvage n’est que légèrement blessé, il devient un agresseur redoutable. (L. Ardant.)

Antonymes. Insulté, offensé, provoqué.

AGRESSIF, IVE adj. (a-grèss-sif, i-ve — rad. agresser). Qui a le caractère de l’agression : Discours agressif. Paroles agressives. Sa présence dans cette occasion parut tellement agressive, que tous y virent une inconvenance, plusieurs une bravade. (Alex. Dum.) Les passions agressives d’un parti rendent inévitables les mesures violentes de l’autre. (Mignet.) || Se dit aussi des personnes et même des animaux portés à attaquer, à provoquer les autres : Les petits chiens sont les plus agressifs. Il était agressif, indiscret, et faisait le mal pour le mal. (Balz.)

AGRESSION s. f. (a-grèss-sion — lat. aggressio, même sens ; de aggredi, attaquer). Action de celui qui attaque, qui provoque le premier : agression brutale, injuste. Faire un acte d’agression. Les agressions politiques sont souvent suivies des plus tristes catastrophes. (Alibert.) La défense est un devoir, l’agression est un acte de folie. (Raspail.)

Syn. Agression, attaque. L’agression est une attaque inattendue et non provoquée ; l’attaque, au contraire, vient d’un ennemi dont on se défie.

Antonymes. Défense, défensive, résistance.

AGRESSIVEMENT adv. (a-grèss-si-ve-man — rad. agressif). Néol. D’une manière agressive : Avez-vous bientôt fini de nous ennuyer ? dit très haut et très-agressivement le jeune homme brun. (Nadar.)

AGRESTE, adj. (a-gre-ste — lat. agrestis, même sens, de ager, champ). Champêtre, rustique : Lieu, site, campagne agreste. Le rhinocéros se nourrit d’arbrisseaux épineux, et préfère ces aliments agrestes à la douce pâture des plus belles prairies. (Buff.) Ces rives sont enchantées ; l’Anio n’a pas de plus belles eaux, les vallées qu’il arrose n’ont pas de sites plus agrestes. (J. Sandeau.) Ce n’est plus le charme agreste, c’est le règne sauvage qui a sa beauté. (Ste-Beuve.) || Rude, inculte, grossier : Homme agreste. Manières agrestes. Quand les mœurs d’un peuple deviennent moins agrestes, lorsqu’il connaît le luxe, les arts, les richesses, s’il conserve ses vices, il cherche au moins à les voiler. (Volt.) Il est très-vraisemblable que l’homme a été agreste, pendant des milliers de siècles, comme sont aujourd’hui encore une infinité de paysans. (Volt.) Le génie de Vergniaud avait trop de culture pour un peuple qui venait de se faire agreste et sauvage. (Ch. Nod.)

Suivons dans ces riants vergers
Les mœurs agrestes de nos pères.
Carnot.
C’est une race agreste, intrépide et robuste,
Tel encor qu’elle était au siècle de Salluste.
Barthélémy.

— Bot. Se dit des plantes qui croissent spontanément dans les lieux non cultivés.

Syn. Agreste, champêtre. Agreste exprime une idée plus énergique et souvent plus défavorable que champêtre ; agreste marque l’état sauvage, la solitude d’un lieu, tandis que champêtre n’emporte pas la même idée. Un site agreste est un endroit où le travail de l’homme ne s’est pas fait sentir ; un site champêtre peut être un lieu très-agréable.

Antonymes. Urbain, cultivé.

AGRESTEMENT adv. (a-grè-ste-man — rad. agreste). D’une manière agreste : Chaumière agrestement située.

AGRETA s. f. (a-gre-ta — mot patois qui signifie aigre, aigrelet). Nom que l’on donne à l’oseille ronde des jardins à Montpellier.

AGREUTÈRE s. m. (a-greu-tè-re — du gr. agreutèr, chasseur). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, famille des carabiques.

AGRÈVE (SAINT-), ch.-lieu de cant. (Ardèche) arrond. de Tournon ; pop. aggl., 1,142 hab. ; pop. tot., 3,133 hab. Ruines d’un ancien château-fort, qui a soutenu plusieurs siéges pendant les guerres de religion. Commerce de vins, huile, savons, châtaignes.

AGRÉYEUR s. m. V. Agréeur.

AGRIANIES s. f. pl. V. Agranies.

AGRIANTHE s. m. (a-gri-an-te du gr. agrios, sauvage ; anthos, fleur). Bot. Plante du Brésil, famille des composées (eupatoriées).

AGRIASPES, peuple de la Drangiane. V. Evergètes.

AGRICO-INDUSTRIEL, ELLE adj. (a-gri-ko-in-du-stri-èl — de agricole et industriel). Où l’on réunit les travaux industriels à la culture des champs : Travail agrico-industriel. Opérations agrico-industrielles.

AGRICOLA (a-gri-ko-la — n. pr.) Bot. Genre de plantes de la famille des verbénacées.

— Hortic. Greffe d’Agricola, Espèce de greffe par approche sur des branches que l’on incise en long et que l’on accole.

AGRICOLA (Cnéius-Julius), général romain, beau-père de l’historien Tacite, qui a écrit sa Vie, né à Fréjus, l’an 37 de J.-C. Il étendit la domination romaine sur la plus grande partie de l’Angleterre (Grande-Bretagne), et se préparait à la conquête de l’Hibernie (Irlande), lorsqu’il fut rappelé par Domitien, jaloux de sa gloire, et qui le fit, dit-on, empoisonner (93).

AGRICOLA (Georges Landmann, plus connu sous le nom latinisé d’), naturaliste allemand, né à Glenchen (Misnie), en 1494, mort à Chemnitz, en 1555. Il fut un des créateurs de la minéralogie. Son ouvrage le plus célèbre est le traité De Re metallica (1546).

AGRICOLA (Jean), théologien protestant, né à Eisleben, en 1492 ; mort à Berlin, en 1566. Il se sépara de Luther, dont il avait été le disciple, et fonda la secte des Antinomiens. Outre ses écrits de controverse, il a laissé un recueil de sept cent cinquante proverbes allemands.

AGRICOLA (Rodolphe), philologue, contribua à la renaissance des lettres en Allemagne, né près de Grœningue, en 1443, mort en 1485. Les contemporains admiraient surtout son traité De Inventione dialectica.

AGRICOLE adj. (a-gri-ko-le — du lat. agricola ; de ager, champ ; colo, je cultive). Qui s’occupe d’agriculture, qui est adonné à l’agriculture : Peuple agricole. Département agricole. Afin qu’un pays agricole soit aussi riche qu’il peut l’être, il faut qu’il s’occupe en même temps de toutes les espèces de travaux. (Condill.) Une nation agricole peut, moins qu’une autre peut-être, se passer du plus grand crédit. (Mirab.) La France a l’avantage inappréciable d’être à la fois agricole et manufacturière. (Chaptal.) Les nations agricoles et pauvres se dévouent ; les nations industrielles et riches se lassent et reculent. (Lamart.) || Qui tient à l’agriculture, qui y a rapport : Travail agricole. Produits agricoles. Enseignement agricole. L’industrie agricole doit toujours être la base de la richesse des nations. (B. de St-P.) L’instituteur ne doit être ni étranger ni indifférent au perfectionnement des arts agricoles. (F. Pillon.) Sous cet effort universel, la production agricole a doublé en cinquante ans ; l’hectare anglais a reçu huit ou dix fois plus d’engrais que l’hectare français. (H. Taine.)

Comices agricoles. Associations formées sous le patronage du gouvernement, dans le but de perfectionner les procédés de culture et d’améliorer les races les plus utiles d’animaux domestiques.

— S’est employé quelquefois pour Agriculteur :

Choiseul est agricole et Voltaire est fermier.
Voltaire.

AGRICULTEUR s. m. (a-gri-kul-teur — lat. agricultor, même sens ; de ager, agri, champ ; cultor, qui cultive). Celui qui se livre à la culture de la terre : La classe des agriculteurs ne devrait-elle pas être la plus estimée de toutes ? (Marmontel.) Un grand agriculteur est l’égal d’un grand poëte et d’un grand homme d’État. (A. Karr.) La tête d’un agriculteur devrait contenir une encyclopédie. (F. Pillon.)

Chers enfants de Cérès, ô chers agriculteurs,
Vertueux nourriciers de vos persécuteurs,
Un temps viendra sans doute où des lois plus humaines
De vos bras opprimés relâcheront les chaînes.
Voltaire.

— S’empl. adjectiv. Les Anglais, jusqu’au xviie siècle, furent des peuples chasseurs et pasteurs plutôt qu’agriculteurs. (Volt.)