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cette opinion. Les dents, armes naturelles de l’homme et des animaux, sont prises figurément dans beaucoup de locutions, pour exprimer les moyens d’attaque ou de défense que l’on peut mettre en avant. On dit : Montrer les dents, Avoir une dent contre quelqu’un, Déchirer à belles dents, etc. Malgré lui et ses aidants exprime évidemment la même idée, et nous ne voyons pas, comme l’abbé Morellet, que la substitution de dents à aidants ait rien de ridicule. Si nous passons de l’idée à la forme matérielle, est-il inadmissible que malgré lui et ses aidants soit devenu d’abord malgré lui et ses dants, et enfin malgré lui et ses dents ? Notre langue offre une foule d’exemples de pareilles substitutions. C’est ainsi que la rue aux oës pour oies, à Paris, est devenue la rue aux Ours ; que le haricot faséole est devenu le haricot flageolet ; que de gréant cœur (qui fait de bon gré) est devenu de grand cœur, etc.

AIDE s. f. (è-de — du lat. adjuvare, secourir. On a dit d’abord adjude, puis, par contract., aïude, et enfin aide). Secours, assistance, protection : Ce bon droit a besoin d’aide auprès des grands seigneurs. (Volt.) Quels que soient le mérite et le talent de la femme, il lui est difficile de réussir sans aide. (Mme Romieu.) Qui pourrait se passer entièrement de l’aide et du secours d’autrui ? Nous en avons besoin dans l’enfance, nous en avons besoin dans la maladie, nous en avons besoin en tout et toujours. (Lamenn.)

Mes amis, c’est ici que j’implore votre aide.
Molière.
Pompée a besoin d’aide, il vient chercher la vôtre.
Corneille.
Il nageait quelque peu, mais il fallait de l’aide.
La Fontaine.
Reposez-vous : usez du peu que nous avons ;
L’aide des dieux a fait que nous le conservons.
La Fontaine.


|| La personne, la chose même dont on reçoit du secours, de l’assistance : Après Dieu, vous êtes toute mon aide dans cette affaire. Il n’a point eu en cela d’autre aide que les mémoires qu’on lui a communiqués. (Acad.) Ce mendiant, qu’ils avaient secouru dans leur prospérité, devint dans le malheur toute leur aide. (Le Sage.) Le mulâtre n’avait pas oublié qu’il avait trouvé dans le prêtre de cette église une aide touchante, inattendue. (Rog. de Beauv.)

— Par ext. : Vous verrez comment une syllabe, un mot, et je ne sais quelle aide légère donnée à la phrase, feront jaillir sous vos yeux des beautés du premier ordre. (J. de Maistre.) || Église ou chapelle servant de succursale, quand l’église paroissiale était trop éloignée ou trop petite Sainte-Marguerite, dans le faubourg Saint-Antoine, était une aide de la paroisse Saint-Paul. (Acad.) On dit auj. succursale.

Venir en aide à quelqu’un, Le secourir, l’assister : Quand il sera en mon pouvoir de lui venir en aide, je le ferai de grand cœur. (L.-J. Larcher.) || Dieu vous soit en aide ! locution dont on se sert quand quelqu’un éternue : Toute ma conversation se passe à dire grand merci à ceux qui me disent : Dieu vous soit en aide ! (J.-L. Balz). || Se dit aussi pour souhaiter à quelqu’un l’aide de Dieu. || On l’emploie également en parlant à un pauvre à qui on refuse l’aumône. Dans ces deux cas, on dit de préférence Dieu vous assiste ! || Avec l’aide de, loc. prép. Avec le secours de, au moyen de : Avec l’aide de Dieu. Avec l’aide des honnêtes gens. Il était monté sur le trône avec l’aide du czar. (Volt.) || À l’aide de, loc. prép. qui s’emploie dans le même sens en parlant des personnes et des choses : Il n’obtint l’emploi qu’à l’aide dun puissant protecteur. Il y monta à l’aide dune échelle de cordes. Froissard, comme historien, fit, à l’aide de Dieu, des vers plus que passables pour son temps. (La Serre.) Il ne pouvait se rendre en Espagne qu’à l’aide des flottes d’Angleterre et de Hollande. (Volt.) Les idées ne naissent qu’à l’aide des mots. (Lamenn.) On cède à la folie par faiblesse, on ne revient à la raison qu’à l’aide dun effort. (B. Const.)

À l’aide de cette machine
De ce lieu-ci je sortirai.    La Fontaine.
Que tu sais bien, Racine, à l’aide d’un acteur,
Émouvoir, étonner, ravir le spectateur !
Boileau.
Le nid qu’avec tant d’art, architecte fidèle,
À l’aide de son bec maçonne l’hirondelle.
L. Racine.


|| À l’aide ! loc. interj. Au secours : Miséricorde ! à l’aide ! (Mol.)

Soudain j’entends crier : À l’aide ! je suis mort !
Regnard.
A l’aide ! à moi ! criait ce bon aveugle.    Roy.

— Prov. Un peu d’aide fait grand bien. Un petit secours est souvent d’une grande utilité. || Bon droit a besoin d’aide. Il ne faut pas se fier sur la justice de sa cause, et il est nécessaire, pour en assurer le succès, de solliciter et de faire agir des amis et des protecteurs, quoique, comme l’a remarqué finement La Bruyère, il ne soit pas impossible de gagner une cause juste. Ce proverbe est très-ancien dans notre langue.

— Archit. Petite pièce adjointe à une plus grande, à laquelle elle est destinée à servir de décharge ou de dégagement. || L’aide d’une église, La sacristie. Peu usité.

— Hortic. Sarment qui soutient un cep de vigne.

Aides, s. f. pl. Anc. adm. Subsides que les vassaux, soit gentilshommes, soit roturiers, étaient obligés de payer à leurs seigneurs en certaines occasions particulières. || Sous l’ancienne monarchie, impôt qui portait particulièrement sur les boissons, le tabac, etc., pour aider le roi à subvenir aux charges de l’État : Il me fit entendre qu’il cachait son vin à cause des aides. (J.-J. Rouss.)

Cour des aides, Cour souveraine qui surveillait l’emploi des impôts nommés aides, et prononçait en dernier ressort sur toutes les questions se rattachant tant aux aides qu’aux tailles, gabelles, etc. : Le président Amelot fut désavoué publiquement par la cour des aides. (Retz.) || Aller à la cour des aides, Se dit plaisamment et par jeu de mots, en parlant d’une personne qui se fait aider en quelque ouvrage, de quelqu’un qui va aux emprunts chez ses amis, et d’une femme galante qui ne se contente pas de son mari : Il court risque de n’avoir jamais d’enfants, à moins que la cour des aides ne s’en mêle. (Hauteroche.)

— Manég. S’entend de tous les moyens par lesquels un cavalier agit sur son cheval pour l’exciter, le diriger, l’arrêter, lui indiquer et lui faire exécuter tous les mouvements qu’il en exige. Les principales aides sont celles des mains, appelées aides supérieures, et celles des jambes, appelées aides inférieures. Les premières agissent par l’intermédiaire des rênes, les secondes, par les cuisses, les jarrets, l’éperon et l’étrier. Le recours à la voix, la cravache, etc., sont des aides supplémentaires ou accessoires. On dit d’un cavalier et d’un cheval qu’ils ont les aides fines ; le premier, quand il les emploie avec méthode et précision ; le second, lorsqu’il obéit aux plus légères impressions des aides.

Encycl. Aides perçues par les seigneurs. Les aides, libres et volontaires dans l’origine, quoique imposées bientôt par la force, conservèrent le nom d’aides gracieuses, de droit de complaisance. Les principales étaient l’aide-chevel et l’aide de relief. L’aide chevel comprenait trois sortes d’aides : l’aide de mariage, l’aide de chevalerie et l’aide de rançon. L’aide de mariage se payait quand le seigneur mariait sa fille ; l’aide de chevalerie quand il voulait armer chevalier son fils aîné ; et l’aide de rançon quand il était prisonnier de guerre. L’aide de relief était due par les vassaux à la mort de leur seigneur, et destinée à aider ses héritiers à relever le fief héréditaire. On appelait aides raisonnables celles que les vassaux étaient obligés de fournir aux seigneurs dans quelques nécessités imprévues, et pour lesquelles on les taxait proportionnellement à leurs moyens. On y comprenait en particulier celles qu’on nommait aides de l’host et chevauchée, dont le vassal était tenu envers son seigneur, lorsque, par un motif quelconque, il se trouvait dispensé en personne du service militaire.

Aides perçues par les évêques. Les évêques percevaient aussi des aides ; c’était lors de leur sacre, lorsqu’ils étaient appelés au Vatican, lorsqu’ils partaient pour un concile, etc. Ces aides s’appelaient coutumes épiscopales, ou synodales, ou denier de Pâques.

Aides perçues par les rois de France. Dans l’origine, le mot aides s’appliquait à toute espèce d’impôt ; les tailles et les gabelles étaient comprises, comme tout le reste, sous cette dénomination générale. Sous Louis XIV, on commença à restreindre la signification du mot aides et à poser nettement la distinction entre l’impôt direct et l’impôt indirect. Les principaux droits désignés sous le nom d’aides étaient les divers droits perçus sur les boissons, vins, eaux-de-vie, bières, cidres, poirés, etc. Les droits d’aides, comme les autres impôts, n’étaient point levés par des agents directs de l’État. On réunissait ces droits en entreprises, ou fermes générales, qu’on cédait à forfait, moyennant un prix déterminé, à des compagnies particulières qui se chargeaient de la perception d’après des tarifs convenus. Les aides proprement dites ne constituèrent un impôt général et permanent qu’à partir de l’année 1360. « C’était, dit l’Encyclopédie méthodique du xviiie siècle, dans son origine marquée par la malheureuse journée de Poitiers, une taxe d’un sol par livre de la valeur de toutes marchandises et denrées vendues soit en gros, soit en détail, d’un cinquième de la valeur du sel, et du treizième sur le vin et les autres boissons. » Vivement attaqué dès la fin du xviie siècle par Boisguilbert, et au xviiie siècle par les économistes, l’impôt des aides, dont la réforme avait été vainement proposée par Colbert, par de Boulainvilliers en 1716, par le fermier général Dupin en 1746, et par Necker, pendant la durée de son premier ministère, fut supprimé par la Révolution en 1790. Il a été rétabli dès le début de l’Empire sous le nom de droits réunis, et il subsiste encore aujourd’hui sous le nom de contributions indirectes. Ajoutons qu’il ne mérite guère plus d’éloges aujourd’hui qu’autrefois.

Aides (Cour des), Ancienne cour instituée en 1355, et érigée en cour souveraine en 1426, pour juger en dernier ressort les procès tant civils que criminels en matière d’impôts. Non-seulement elle connaissait de toutes les causes relatives aux aides proprement dites, mais les gabelles, tailles, droits d’octroi, de marque sur les matières d’or et d’argent, etc., étaient de sa compétence. Elle statuait sur les privilèges et exemptions dont les nobles et les ecclésiastiques devaient jouir relativement aux divers impôts, et par là sur la réalité et la valeur des titres qui conféraient ces exemptions. Elle connaissait en outre, en première instance et en dernier ressort, de tous les contrats et actes passés entre les fermiers, traitants et munitionnaires, relativement à leurs fermes, traités, munitions, transports et associations. Enfin elle recevait les appels des sentences des tribunaux d’ordre inférieur qui avaient droit de prononcer en matière de finance. Composée primitivement des officiers chargés de surveiller la perception des impôts et appelés généraux des aides, la cour des aides ne fut constituée avec ses attributions exclusivement judiciaires que sous Charles VII. Dans l’origine, il n’existait qu’une seule cour des aides, celle de Paris, et son ressort s’étendait à tout le royaume. Plus tard, d’autres cours des aides furent créées à Rouen, Nantes, Bordeaux, Montauban, Montpellier, Clermont, Grenoble, Aix, etc. La plupart furent réunies à des parlements ou à des chambres des comptes. En 1789 il n’en restait plus que trois, celles de Bordeaux, Clermont et Montauban, qui eussent conservé une existence distincte. Les cours des aides, ainsi que toutes les autres institutions judiciaires de l’ancienne monarchie, furent supprimées par la loi du 7-11 septembre 1790.

Syn. Aide, appui, assistance, secours. Aide implique une idée d’action ; assistance, une idée de générosité ; secours, une idée d’assistance immédiate et opportune ; appui, le soutien de la faiblesse physique et morale. Une aide nous sert dans les travaux ; un secours, contre les dangers ; une assistance, dans les circonstances intimes ; un appui, dans tous les temps. Le besoin d’un appui n’indique que la faiblesse ; le besoin d’une aide y joint l’idée de l’action ; le besoin d’un secours emporte celle de la crainte ; le besoin d’une assistance se distingue de ce dernier en ce qu’il est plus particulier.

AIDE s. (ê-de — même étym. que ci-dessus). Celui, celle qui seconde quelqu’un dans un travail, une opération : Prendre un aide. Il vous faudrait plusieurs aides. Le maître de poste avait déjà disparu dans le jardin, avec l’intention de surveiller son oncle, et de se faire admettre dans la maison comme un aide. (Balz.) Commandant, c’est le commis du munitionnaire et son aide. (E. Sue.) Alors les valets de chambre, assistés de leurs aides, se mirent en devoir d’habiller le nabab. (E. Sue.) || Nom donné dans les hôpitaux aux élèves qui aident les médecins, les chirurgiens : On voit aussi courir les matelots servants, ou les aides du docteur. (E. Sue.) Le docteur, les manches retroussées, gourmandait ses aides, qui ne se dépêchaient pas assez. (E. Sue.) Le bras et l’avant-bras tombèrent, et un aide alla vite porter le tout sous la grande toile. (E. Sue.)

Aide s’applique généralem. à toutes les personnes qui en secondent une autre dans une fonction, un travail, et le mot complémentaire en détermine suffisamment le sens particulier : Aide-médecin, aide-anatomiste, aide-sage-femme, aide-pharmacien, aide-mécanicien, aide-jardinier, aide-lingère, etc., etc., c’est-à-dire personne chargée d’aider, de seconder un médecin, un anatomiste, une sage-femme, un pharmacien, un mécanicien, un jardinier, une lingère, etc., etc.

Aide des cérémonies, Officier qui, à la cour, seconde le grand maître des cérémonies dans ses fonctions, et le remplace en cas d’absence.

Aide de cuisine, Celui qui sert sous un chef de cuisine : Je vous dirai de plus que nous aurons un cuisinier, un aide de cuisine et un marmiton qui seront aux gages de ce seigneur. (Le Sage.) Il y a aussi des aides d’office.

Aides du bourreau ou de l’exécuteur, Adjoints, valets qui assistent le bourreau dans ses tristes fonctions : Deux hommes, assis sur la planche à bascule où l’on couche le condamné, déjeunaient et mangeaient du pain et des saucisses ; ces deux hommes, c’étaient les aides du bourreau. (Alex. Dum.) Pendant ce temps-là, d’autres aides de l’exécuteur achevaient de s’assurer du jeu de l’instrument. (Ch. Nod.) Un aide-bourreau demande à être promu à la dignité de bourreau en titre, en réjouissance de la naissance d’un prince. (De La Ville.) || On disait autrefois valets du bourreau.

Aide de camp, Officier d’état-major attaché à la personne d’un chef militaire pour le seconder dans tous les détails du service : Il se défit du régiment pour s’attacher plus particulièrement à la personne du roi, qu’il suivait toujours dans ses campagnes en qualité de son aide de camp. (St-Sim.) || L’aide de camp porte les ordres écrits ou verbaux de son chef, le suit partout et ne le quitte que pour remplir des missions ; il est homme d’épée, de cheval et de plume ; il fait des reconnaissances, des visites, des tournées ; on le charge de tous les détails relatifs aux individus, à la discipline et aux opérations de la guerre. Le nombre et le grade des aides de camp varient en raison de l’élévation du grade ou de l’emploi des généraux. Tous les aides de camp de l’armée sortent du corps d’état-major, corps dont la création ne remonte qu’à l’année 1818. || Fam. et par compar. Personne placée sous les ordres d’une autre : L’aide de camp de Calvin et de Théodore de Bèze contrastait admirablement avec le fils du pelletier. (Balz.) Mon fils ne portera ni l’épée ni l’épaulette, il portera comme moi la demi-aune, et sera aide de camp de monsieur son père. (Scribe.) Mais, à la vue de l’aubergiste et de ses aides de camp en veste blanche qui accouraient à la rencontre de la voyageuse, il s’arrêta par curiosité. (G. Sand.)

Aide-major, Chirurgien militaire, placé sous les ordres du chirurgien-major, dans un régiment ou dans un hôpital : Il faut des aides-majors qui soient intelligents et actifs. (Volt.) On dit aussi aide-chirurgien. Pl. des aides-majors, des aides-chirurgiens. || Autrefois, Officier de détail, choisi parmi les lieutenants avec commission de capitaine, et placé sous la direction immédiate du major. Supprimé à la Révolution et remplacé depuis par l’adjudant-major. || Aide-major de corps. Se disait des aides-majors servant dans les régiments, par opposition aux aides-majors de place. || Aide-major de place, Officier placé sous les ordres du major de place. On le nomme aujourd’hui Adjudant de place. || Aide-major général, Officier supérieur d’infanterie, faisant partie de l’état-major de l’armée, et exerçant les fonctions de major général auprès des détachements. Grade supprimé en 1788. || Officier général employé directement sous les ordres du major général. || Aide-maréchal général des logis, Officier supérieur de cavalerie, ayant les mêmes fonctions que l’aide-major général dans l’infanterie. Grade supprimé en 1788.

— Administr. Aide-commissaire, Employé occupé sous les ordres du commissaire : Il y a des aides-commissaires de la marine et des aides-commissaires des guerres.

— Mar. On appelle aides deux matelots appariés pour s’aider réciproquement. Il y a aussi des aides-canonniers, des aides-timoniers, des aides-voiliers, des aides-charpentiers, etc., c’est-à-dire des canonniers, des timoniers, etc., placés sous la direction du maître et du second maître des canonniers, des timoniers, etc. || Aide-maître de pont ou chableur, Marinier qui seconde le maître du pont dans les passages difficiles et dangereux. || Aide-gondolier, Celui qui aide le gondolier dans son travail : Mon père me montra seulement le maniement de la rame à deux mains, le voguer de la barquette, et il m’envoya gagner ma vie à Venise en qualité d’aide-gondolier. (G. Sand.) || Aide de plongeur, dans la pêche aux perles, Pêcheur qui se tient dans une barque, prêt à retirer le plongeur au premier signal que celui-ci donne au moyen d’une corde, à laquelle il est attaché d’un bout et qui, de l’autre bout, est amarrée sur le bord de la barque.

— Constr. Aide-maçon, Manœuvre qui sert et aide le maçon, gâche le plâtre, apporte les matériaux, etc. : Un aide-maçon,des aides-maçons. On disait autrefois aide à maçon :


L’argent d’un cordon bleu n’est pas d’autre façon.
Que celui d’un fripier ou d’un aide à maçon.
Regnard.

— Techn. Aide-boute-avant, Dans les salines, ouvrier qui aide celui dont la fonction est de remplir la mesure de sel avec les pelles, et de frapper ou de faire frapper un nombre de coups uniformes, afin de conserver le poids et l’égalité dans les mesurages.

Aide-mémoire, Ouvrage abrégé, propre à fixer facilement les faits dans la mémoire de celui qui ne les sait pas, et à les rappeler à celui qui les sait : Le Million de faits est un aide-mémoire universel. || Pl. des aide-mémoire.

Aide-nourrice, Appareil destiné à amuser les enfants en bas âge, tout en développant leurs forces. On le nomme aussi sautoir. || Pl. des aide-nourrice.

Sous-aide, Nom donné à celui qui est placé sous les ordres de l’aide dans l’exercice des mêmes fonctions. || Pl. dessous-aides.

Aide-moi, Nom que l’on donnait autrefois au fer dans lequel entre le timon d’une voiture.

AIDÉ, ÉE part. pass. du v. Aider. À qui on prête assistance : La nature veut être aidée. (Boss.) Ceux-là ne sont pas dignes d’être aidés qui n’ont pas le courage de s’aider. (Corbon.)

— Gramm. Pour l’emploi de ce partic. avec la préposit. de ou la préposit. par. V. par.

AIDEAU s. m. (ê-do — rad. aide). Techn. Morceau de bois passé dans les barres d’une charrette, pour soutenir les charges trop pesantes. || Outil de charpentier.

AIDER v. a. ou tr. (ê-dé — du lat. adjutare, fréquentat. de adjuvare, secourir. V. aide.) Porter secours, prêter assistance : Aider les pauvres. C’est le faible des amis du monde de nous vouloir aider selon leur humeur, et non pas selon nos besoins. (Boss.) Jamais je n’ai vu celui qui aide ses frères manquer de pain. (Lamenn.)

Plusieurs ont raconté, dans nos forêts lointaines,
Qu’ici le riche aidait le pauvre dans ses peines.
Eh bien, moi je suis pauvre, et je vous tends la main.
A. Guiraud.


|| Se joindre à quelqu’un pour lui faciliter l’accomplissement d’une tâche, d’un travail, etc. : Je t’aiderai, pourvu que tu me fasses payer de mes peines un peu grassement. (Regnard.) Les soldats aident les prisonniers, et les prisonniers aident les soldats. (Gaillard.)

Serait-ce quelque chose où je vous puisse aider ?
Molière.
Ces blés sont mûrs, dit-il ; allez chez nos amis
Les prier que chacun, apportant sa faucille,
Nous vienne aider demain dès la pointe du jour.
La Fontaine.