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nefoux. || Dans la pratique, on dit plutôt finissage. ||Dans l’art du monnayage, Action de donner le poids légal aux flans des monnaies, c’cst-à-dire aux pièces de métal destinées à passer sous le balancier pour être frappées.

AJUSTANT (a-ju-stan) part. prés. du v. Ajuster : Elle monte à cheval comme le plus grand écuyer, toujours armée, chassant la grosse bête comme un braconnier, ajustant comme un garde-chasse. (Al. Duval.)

AJUSTÉ, ÉE (a-ju-sté) part. pass. du v. Ajuster. Qui s’adapte : Pièces bien, mal ajustées.

— Dirigé, en parlant des armes : Le coup était si bien ajusté cette fois, que la balle traversa son feutre, et le fit voler à dix pas de lui. (Alex. Dum.) || Visé : Un lièvre, un lapin bien ajusté, mal ajusté.

— Rendu juste, légal : Poids, boisseau, litre ajusté. Monnaie ajustée.

— Habillé, paré : Elle va tous les dimanches à la messe, ajustée comme les plus grandes dames de la cour. (Richclet.) Elle était ajustée d’une façon qui donnait un grand relief à ses charmes. (Le Sage.)

J’ai le soin d’être propre, et si fort ajusté,
Qu’aussitôt qu’on me voit on en est enchanté.
Destouches.


|| Disposé, arrangé : Voyez comme mes canons et mes rubans sont bien ajustés. (Mol.) || Travesti, déguisé : Oh ! Covielle, qui t’aurait reconnu ? Comme te voilà ajusté ! (Mol.) || Fam. Vous voilà bien ajusté, voilà votre habit bien ajusté, Se dit d’un homme dont les vêtements sont en désordre ou couverts de boue. || Ironiq. Maltraité de fait ou de paroles, ruiné : Il a été bien ajusté. Il a été ajusté de toutes pièces.

Me voilà, sur ma foi ! joliment ajusté,
Et payé comme il faut de ma sincérité.
Destouches.

— Fig. Accommodé, terminé : L’affaire est loin d’être ajustée. || Contraint, apprêté, simulé : L’enfant est naturellement droit et sincère ; il n’a rien dajusté, rien de factice. (Dupanl.) || Accommodé, adapté : La vérité ajustée à des erreurs : là est le danger. (V. Hugo.) || Se dit également du langage, du style : Mes lettres sont fort négligées ; mais c’est mon style, et peut-être qu’il fera plus d’effet qu’un autre mieux ajusté. (Mme  de Sév.)

— Jeu. Cartes ajustées, Cartes préparées pour tromper au jeu : Il a gagné cent mille écus avec des cartes ajustées. (Mme  de Sév.)

— Blas. Se dit de la flèche qui est posée sur la corde de l’arc, prête à être lancée. Peu usité. On se sert le plus souvent du mot encoché.

AJUSTEMENT s. m. (a-ju-ste-man — rad. ajuster). Action d’ajuster une chose, de la rendre propre à sa destination : Ajustement d’une machine, d’une mesure, d’une balance. || Disposition, embellissement des différentes parties d’un bâtiment, d’un jardin, etc. : Votre parc était mieux avant tous ces ajustements. (Trév.) Lajustement de sa maison annonce qu’il a du goût. (Acad.)

— Parure, toilette : Être recherché, être négligé dans son ajustement, ses ajustements. Pour moi, je tiens que lajustement est la chose qui réjouit le plus les filles. (Mol.) Nos ajustements ne sont point nous ; souvent ils déparent à force d’être recherchés. (J.-J. Rouss.) L’homme glorieux ne néglige rien de ce qui peut étayer son orgueil ou flatter sa vanité : on le reconnaît à la richesse ou à la recherche de ses ajustements. (Buff.) Madame de Montespan assurait qu’elle ne pouvait être contente de son ajustement que quand mademoiselle de La Vallière y avait mis la dernière main. (Mme  de Caylus.) Elle n’osait faire un mouvement de peur de laisser tomber les fleurs de son front ou de froisser son ajustement. (Lamart.)

Sous cet ajustement, vous êtes adorable.
Destouches.
Quiconque à son mari veut plaire seulement,
Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement.
Molière.
     De quel riche ajustement
Que puisse se parer une jeune personne,
   Elle n’a point de plus bel ornement
     Que ceux que sa beauté lui donne.
Sallentin.


|| Se dit aussi des parties de l’habillement qui servent à la parure : Mettre ses plus beaux ajustements. Les femmes qui sont capables d’étude ont encore plus d’empressement pour leurs livres que pour leurs ajustements. (Fén.) C’était tout au plus s’il lui laissait coudre ses ajustements. (G. Sand.)

Et la dernière main que met à sa beauté
     Une femme allant en conquête,
C’est un ajustement des mouches emprunté.
La Fontaine.


|| Fig. : Souvent les lectures que les femmes font avec tant d’empressement se tournent en parures vaines et en ajustements immodestes de leur esprit ; souvent elles lisent par vanité, comme elles se coiffent. (Fén.) La sévérité des femmes est un ajustement et un fard qu’elles ajoutent à leur beauté. (La Rochef.) La frivolité est un ajustement qui ne va pas à la taille de l’homme. (S. Dubay.)

— Accommodement, moyen de conciliation : Il faut chercher quelque ajustement à cette affaire, à ce différend. Ils ne connaissent point ces relâchements, ces ajustements, comme on parle aujourd’hui en Italie. (J.-L. Balz.)

— B.-arts. Disposition des accessoires d’un tableau, des draperies d’une statue, des détails d’architecture.

— Hortic. Ajustement d’une fleur, Arrangement de ses feuilles, dans le dessein de réparer ses défauts naturels et de lui rendre la forme agréable qu’elle doit avoir.

— Techn. Action de réduire les flans des monnaies au poids qu’ils doivent avoir avant d’être frappés.

Syn. Ajustement, parure. Ce qui appartient à l’habillement complet, quel qu’il soit, est ajustement ; ce qu’on ajoute d’apparent et de superflu est parure : Un ajustement de goût est plus avantageux à la beauté que de riches parures. (Guizot.)

AJUSTER v. a. ou tr. (a-ju-sté — de à et juste). Rendre juste, conforme à l’étalon : Ajuster un poids. Ajuster une mesure. || Ajuster une pièce de monnaie, Lui donner le poids légal. || Ajuster une balance, Mettre ses deux plateaux en parfait équilibre.

— Accommoder un objet de façon qu’il s’adapte à un autre : Ajuster un couvercle à une boîte, un châssis à une fenêtre. || Mettre une chose en état de fonctionner : Ajuster un ressort, une machine, une ferrure. Brigaut passa toute la nuit à raboter et ajuster la bière de Pierrette. (Balz.)

— Par ext. :

Et c’est ce même Dieu de qui la main puissante
De ma frêle machine ajuste les ressorts.
De Chaulieu.

— Embellir, disposer : Ajuster un château, un parc. Ajuster un salon. Il se divertit fort à faire ajuster cette maison. (Mme  de Sév.) Elle s’amusa à faire ajuster l’appartement de M. de Montpensier. (Mme  de Sév.)

— Habiller, parer : Ses femmes de chambre ne peuvent jamais venir à bout de lajuster à son gré. (Acad.) Vous permettez que cette fille achève de majuster. (Marivaux.) || Arranger, disposer avec soin, en parlant des choses de toilette : Ajustons un peu nos cheveux, au moins, et soutenons notre réputation. (Mol.) Elle s’amusa à ajuster sa cravate avec plus de distinction qu’il ne savait le faire. (G. Sand.) J’entendis le cliquetis des dés, des aiguilles, des ciseaux de femme qui ajustaient des rubans, qui épinglaient des fichus. (Lamart.)

Mademoiselle, en faisant froide mine,
Ne daigne pas aider à la cuisine ;
Elle se mire, ajuste son chignon.
Voltaire.

— Ironiq. Maltraiter en paroles ou en actions : Molière a ajusté de toutes pièces messieurs les médecins. (Trév.)

Un chien de cour l’arrête : épieux et fourches fières
       L’ajustent de toutes manières.
La Fontaine.

— Accorder : Ajuster un tuyau d’orgue.

Prenez, bergers, vos musettes ;
Ajustez vos chalumeaux.        Molière.


|| Proverbialem. et fam. Ajuster ses flûtes, Préparer ses moyens de succès. || Se mettre d’accord, s’entendre sur ce qu’on doit faire : Tâchez dajuster vos flûtes.

— Fig. Concilier, mettre d’accord : Ajuster deux personnes. Ajuster un différend, une querelle. Il est difficile de les ajuster l’un avec l’autre. (Acad.) Il vous faut l’entremise d’un homme de tête pour ajuster ce différend. (Destouches.) || Dans un autre ordre d’idées : Comment ajustez-vous ensemble la dévotion et la coquetterie ? (Trév.) Mais cette réputation de valeur si essentielle à votre état, comment lajuster avec l’humilité ? (Mass.) Rarement on ajuste la réputation à la vertu. (St-Evrem.) Nous trouvons toujours le moyen dajuster notre morale à nos goûts, et même à nos passions. (Mme  de Salm.)

Ils savent ajuster leur zèle avec leurs vices.
Molière.


|| Faire concorder, mettre en rapport, en harmonie : Ajuster des textes, des passages. Comment ajustez-vous ces deux passages opposés ? (Acad.) Cet auteur ajuste les passages à sa mode. (Boss.) || Dans ce dernier sens, se dit aussi du style, du langage : Les gens qui parlent si bien devraient ajuster leurs paroles avec assez d’art pour ne pas se contredire eux-mêmes. (Fén.) Isocrate a employé dix ou quinze ans à ajuster les périodes de son panégyrique. (Fén.) Il a fallu des siècles pour ajuster une phrase, et bien d’autres siècles pour la peindre. (Volt.) Mon enthousiasme pour tout homme qui aligne quelques vers, ou qui ajuste quelques phrases, ou qui déclame quelques harangues, a beaucoup baissé depuis. (Lamart.)

Quand vous voudrez écrire, ajustez mieux vos contes.
Boursault.
Bien qu’au moins mal qu’il pût il ajustât l’histoire,
      Le loup fut un sot de le croire.
La Fontaine.

— Viser, faire en sorte d’atteindre : Ajuster un homme. Ajuster un lièvre, un oiseau. C’est sur les ports de mer que l’on peut ajuster les martinets le plus à son aise. (Buff.) || Absol. : Le gibier est parti trop vite, je n’ai pas eu le temps dajuster. (Acad.) Il ajuste, le coup part et la bête avec lui. (Valinc.)

Ajuster son coup, Calculer, combiner son coup de manière frapper juste : Il ajusta si bien son coup qu’il mit bas le chevreuil. || Ajuster son fusil, En régler la position en raison du but à atteindre.

— Fig. Prendre toutes les mesures, toutes les précautions possibles pour atteindre un but : Il avait, chasseur patient, ajusté son coup pendant dix ans, et il avait manqué son coup. (Balz.)

    Ce sont des conseillers fidèles
Dont il prend les avis pour ajuster ses coups.
Corneille.

— B.-arts. Disposer toutes les parties, tous les détails d’une œuvre d’art, d’une manière agréable, convenable : Ajuster les accessoires d’un tableau. Ajuster les draperies d’une statue.

— Hortic. Ajuster une fleur, En disposer les feuilles, de manière que la fleur en paraisse plus large. || Placer dans un bel ordre les pétales d’une fleur épanouie.

— Mar. Faire un ajust, ou donner plus de longueur à une amarre.

— Manég. Ajuster un cheval, Le dresser. Cette express. a vieilli. || Ajuster les rênes, Les égaliser : C’est lui qui ajustait les rênes, qui resserrait les sangles de son cheval. (Lamart.)

— Manuf. Ajuster les lisses, Leur donner l’élévation convenable.

S’ajuster, v. pr. S’adapter, être en rapport parfait : Ces deux pièces s’ajustent fort bien. Voilà une clef qui s’ajuste à votre serrure.

— Fig. Se conformer, s’accommoder à : Il faut savoir s’ajuster au temps, aux circonstances. Ne voyez-vous pas bien que tout ceci n’est fait que pour nous ajuster aux visions de votre mari ? (Mol.) Tâchez de vous ajuster aux mœurs. (Mme  de Sév.) La nature de l’homme est souple et s’ajuste à tout. (Joubert.) Cet expédient s’ajustait assez avec la manière dont il entendait arranger l’avenir de sa fille. (Balz.)

Suivons, suivons l’exemple : ajustons-nous au temps.
Molière.
Laissez donc en repos votre science auguste,
Et que votre science à mon faible s’ajuste.
Molière.


|| Se mettre d’accord, s’entendre : Ils ne sauront jamais s’ajuster. (Acad.)

Elle viendra tantôt elle-même en personne,
Vous vous ajusterez ensemble en quatre mots.
Regnard.

— S’habiller, se parer : S’ajuster avec trop de soin, trop de recherche. Les femmes sont des journées à s’ajuster. (Trév.)

Mais le jour du Seigneur, chacun s’ajuste au mieux.
C. Delavigne.

— Se préparer, se mettre en posture : S’ajuster sur les étriers. S’ajuster pour tirer au blanc. Les joueurs de mail sont longtemps à s’ajuster pour frapper la boule. (Acad.)

— Se viser : Elle franchit les escaliers sans lumière, sans bruit, et vit son père qui s’ajustait le front avec un pistolet. (Balz.)

Antonymes. Déranger, désajuster.

AJUSTEUR s. m. (a-ju-steur — rad. ajuster). Ouvrier qui ajuste les différentes parties d’une machine pour les mettre en état de fonctionner. On l’appelle aussi ajusteur-monteur ou simplem. monteur. Dans l’horlogerie, il est appelé finisseur. || Celui qui, dans l’art du monnayage, est chargé de donner aux flans des monnaies le poids légal.

AJUSTOIR s. m. (a-ju-stoar — rad. ajuster). Balance d’une extrême justesse, dans laquelle l’ajusteur place les flans des monnaies, afin de s’assurer si elles ont le poids légal. On le nomme aussi trébuchet. || Atelier des ajusteurs.

AJUSTURE s. f. (a-ju-stu-re — rad. ajuster). Techn. Petite concavité pratiquée dans un fer à cheval, pour qu’il s’adapte plus facilement au pied.

AJUT s. m. (a-ju). Mar. V. Ajust.

AJUTAGE s. m. (a-ju-ta-je — rad. ajouter). Hydraul. Bec métallique qu’on adapte à l’extrémité d’un tuyau, destiné à déterminer le volume et la forme du jet d’eau qui s’en échappe : Ajutage sphérique. Ajutage conique. Ajutage circulaire. L’emploi des ajutages dans la construction des cascades, lorsqu’il est fait avec art, produit des effets qui par leurs dispositions mutuelles, excitent la surprise et l’admiration. (Francœur.) || On dit aussi ajutoir, ajoutoir et ajoutage.

— Mar. Lieu de contact de deux pièces de métal jointes ensemble.

— Chim. Petit tuyau de métal ou de caoutchouc, destiné à joindre l’un à l’autre deux appareils chimiques.

Encycl. Hydraul. On donne aux ajutages différentes formes qui produisent les effets les plus variés. Tantôt l’eau s’élance en gerbe, tantôt elle se courbe en berceau pour retomber soit en nappe, soit en pluie. On a soin de dissimuler les ajutages en les faisant passer dans des statues d’hommes ou d’animaux. La forme de l’ajutage influe beaucoup sur la vitesse de l’écoulement, et par suite sur la dépense d’eau dans le même temps.

AJUTOIR s. m. (a-ju-toar). Hydraul. V. Ajutage.

AKABAH (golfe d), sur la côte N.-O. d’Arabie, formé par une branche de la mer Rouge. Les caravanes qui vont du Caire à La Mecque s’arrêtent dans un petit château fort situé au sommet de ce golfe.

AKABELA s. m. (a-ka-bé-la). Sorte de bateau égyptien.

AKAKIA (Martin), médecin de François 1er, mort en 1551. Son vrai nom était Sans-Malice, dont Akakia n’est que la forme grécisée. Il a laissé quelques ouvrages. Voltaire dans sa Diatribe du docteur Akakia, désigne sous ce nom burlesque le mathématicien Maupertuis. V. l’article suivant.

Trois des descendants de Martin Akakia se distinguèrent également comme médecins : Martin, son fils, mort en 1588 ; Jean, fils de ce dernier, mort en 1630, et Martin, fils de Jean, connu par ses démêlés avec la Faculté.

Akakia (diatribe du docteur). On connaît les démêlés de Voltaire avec Maupertuis, à la cour de Frédéric II. Voltaire, piqué du refus d’un service qu’il avait demandé à Maupertuis, publia d’abord le Micromégas, satire dirigée contre l’Académie de Berlin et son président ; il fit paraître ensuite la Diatribe du docteur Akakia, médecin du pape, libelle qui porta un coup mortel à Maupertuis par le ridicule dont il le couvrit. Ce savant avait émis, dans ses écrits, plusieurs opinions qui prêtaient en effet à la raillerie, des idées bizarres ou des erreurs dont la verve satirique de Voltaire se moqua impitoyablement. Il est impossible de noyer un adversaire dans un déluge plus complet de plaisanteries mordantes et de sarcasmes amers. Frédéric II, qui ressentait plus de sympathie pour Maupertuis que pour Voltaire, dont il redoutait la causticité, fit brûler par la main du bourreau ce libelle, qui n’en porta pas moins au président de l’Académie de Berlin un coup dont il ne se releva jamais.

AKANSAS. V. Arkansas.

AKALAKAS s. m. (a-ka-la-kass). Entom. Énorme fourmi d’Amérique.

AKANTICONE s. m. (a-kan-ti-ko-ne). Minér. V. Acanthicone.

AKAROA, presqu’île du grand Océan, dans la Nouvelle-Zélande ; beau port, où les Français ont tenté, mais en vain, d’établir une station pour les navires de guerre.

AKBAR, empereur mogol, septième descendant de Tamerlan, mort en 1605, succéda à son père Houmajoun, en 1656, à peine âgé de quatorze ans, et fut le génie le plus remarquable, le plus complet de la race tartare qui ait régné sur l’Indoustan. Sa vie fut une lutte continuelle contre des provinces révoltées qu’il fit rentrer dans le devoir ou contre des voisins puissants et jaloux chez lesquels il porta la terreur de ses armes. Mais c’est surtout dans l’organisation de son vaste empire qu’éclata son génie. Conserver ses conquêtes en faisant un tout homogène de tant d’éléments disparates, telle fut la tâche immense et laborieuse qu’il accomplit. Il détruisit tous les pouvoirs pour les rétablir sur le grand principe de la centralisation, qu’il semble avoir deviné, répartit les impôts proportionnellement à la propriété et au revenu, créa un admirable système financier, fit adopter un système uniforme de poids et mesures, et établit une ère nouvelle qui a retenu son nom, et qui commençait à partir de son avènement. Les revenus annuels de son empire s’élevaient à la somme énorme de 9,074,388,100 francs. Il voulut également introduire une réforme dans la religion, et en créa une nouvelle dont il se fit le pontife. Il protégea les savants, les artistes, les écrivains, et enrichit la littérature de son pays de la traduction d’ouvrages étrangers. Son histoire a été écrite par Aboulfazl. V. ce nom.

Akbar ou Aym Akbery (littéralem. le miroir d’Akbar), description géographique, statistique et historique de l’Indoustan, rédigée en persan par ordre d’Akbar, grand mogol, par AboulFazl, son ministre, l’an 977 de l’hégire (1569-1579). Ce document, outre les règlements de l’empereur et l’histoire d’une partie de son règne, donne la statistique la plus complète du pays, et présente un tableau des mœurs et usages religieux et civils des peuples qui l’habitent. Le manuscrit original, apporté en France, lors de la chute de l’empire de Delhi, était possédé en dernier lieu par M. Langlès, orientaliste français. Il en existe une traduction anglaise incomplète.

Akébar, roi du Mogol, tragédie lyrique, poëme et musique de l’abbé Mailly, représentée au palais d’Alessandro Bichi, cardinal évêque de Carpentras, en février 1646. Cet ouvrage peut être considéré comme le premier opéra français.

AKÉBIE s. f. (a-ké-bî — nom japonais). Bot. Genre de plantes appartenant à la famille des lardibazalées, cultivées au Japon pour l’ornement des jardins.

AKÉE s. f. (a-ké). Bot. Arbre fruitier de la Guinée, naturalisé aux Antilles.

A’KEMPIS. V. Kempis.

AKÈNE s. m. (a-kè-ne — du gr. a priv. ; chainò, je m’ouvre). Bot. Fruit sec, indéhiscent, uniloculaire, uniovulé, et dont le péricarpe n’est pas soudé avec la graine. Le fruit des composées est un akène.

AKENGIS s. m. (a-kain-jiss). Soldat turc qui harcèle continuellement l’ennemi dans l’espoir de butiner.

AKÉNOCARPE s. m. (a-ké-no-kar-pe — du gr.&nbspa priv. ; chainò, je m’ouvre ; karpos, fruit). Bot. Qui a pour fruit un akène.

AKENSIDE (Marc), médecin et poëte anglais, né en 1721, mort en 1770. Il est connu surtout par son poëme des Plaisirs de l’ima-