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AME

0 Larmes amères, Celles qu’une profonde douleur fait verser : Je versais des larues amères. (Fén.) Il faut avoir répandu tes larmes amères de l’absence, pour sentir la volupté du retour. (Fén.) || Avoir la bouche amère, Sentir darfs la bouche un goût d’amertume, n /tendre la bouche amère, Laisser dans la bouche un goût amor.

Amer comme chicotin. Se dit de ce qui est d’une excessive amertume.

— Prov. Ce qui est amer à la bouche est doux au cœur, Des choses désagréables peuvent être salutaires. Il On ne peut mâcher amer et cracher doux, Les mauvais traitements aigrissent le caractère.

— Chim. Principe amer, Matière hypothétique admise dans toutes les substances organiques amères.

— s. m. Substance amère ; qualité d’une substance amère : Manger, boire des amers. L’aloès est un amer. L’amer 'est tout à fait l'°PP

les taches faites sur les vêtements. En

une carpe, un brochet, il faut bien prendre

garde de crever /’amer.

Amer des Allemands, Nom d’une liqueur que.l’on appelle plus ordinairement bitter.

— Chim. Amer de Walter, L’acide nitropicritc.

— Encycl. En thérapeutique, le nom d’amers s’applique spécialement a. certains produits du règne végétal caractérisés par leur amertume, et qui sont rangés parmi les médicaments toniques. iTous les amers, dit M. Vfrey. ont sur 1 économie animale un mode d’action qui leur est commun ; ils augmentent le ton de la fibre et particulièrement celui des organes digestifs. ■ M. Guersant reconnaît que, sans posséder un principe identique auquel on puisse

I apporter la propriété amère, beaucoup de substances douées de cette saveur offrent néanmoins entre elles certaines analogies qui permettent de les rapprocher et de les diviser en différents groupes. M. Guilleniin divise les amers en toniques excitants ou stimulants, sédatifs, cathartiques, acres. Aux amers toniques appartiennent la petite centaurée, la gentiane, le trèfle d’eau, ’ le houblon, le houx, etc. ; aux amers excitants, la sauge, le romarin, la lavande ; la menthe, le petit chêne, la camomille, l’armoise, la tanaisie, eto. ; aux amers sédatifs, les papavéracées, les chicoracées, etc. ; aux amers cathartiques, la rhubarbe, la bryone, L’élatéqùim, l’aloès, la coloquinte, etc. ; aux amers acres, la strychnine, etc.

— Antonyme. Doux, suave.

AMERBACH (Jean), imprimeur de Bâle, célèbre surtout par son édition de saint Augustin (1500), pour laquelle il employa un caractère ^ue les typographes nomment encore saîntaugustin. [I Son fils aine, Amerbach Bonii-’ace, fut un savant distingué.

AMERBACH (Vitus), un des plus savants hommes de son siècle, né en Bavière en 1487, mort en 1557, se montra d’abord un des plus zélés partisans de Luther, mais rentra ensuite dans le sein de l’Église catholique et fut nomméprofesseur de philosophie à 1 université d’ingolstadt. Outre des ouvrages philosopfiiques, il a publié des commentaires sur les Offices de Cicéron, sur les Tristes d’Ovide et sur l’Art poétique d’Horace. Il a également traduit en latin les discours d’Isocrate et de Démosthène, le traité de saint Chrysostome sur la Providence, celui d’Épiphane sur la Foi catholique, et a laissé quelques poésies.

AMER B1AK11AM ALLAH (Abou-ali-alMansour), septième calife fatimite de l’Égypte, né vers 1095, mort vers 1130 (524 de l’hégire), succéda à son père a l’âge de cinq ans, par les soins du vizir Afclal, qui exerça tous les droits de la souveraineté pendant la plus grande partie de ce règne. On vante la sagesse et la douceur de son administration, qui fut l’âge d’or de l’Égypte. Cependant Amer, fatigué de l’esclavage où le retenait son ministre, le -fit assassiner en 1125, et s’empara de tous ses biens ; mais lui-même périt quelques années après sous les coups d’assassins apostés par les parents et les amis de sa victime. Ce prince était instruit et cultivait les lettres avec succès ; mais l’histoire lui reproche justement sa cruauté, sa dissimulation, ses débauches, son orgueil et surtout son ingratitude. Il mourut sans laisser d’héritier.

amèrement adv. (a-mè-r’e-man — rad. amer). Avec chagrin, douloureusement ; ne s’empl. qu’au figuré : Pleurer amèrement. Je pleurais amèrement en vous écrivant. (M’"c de Sév.) Je n’assiste pas à un mariage i amèrement et sans éprouver un si cœur. (Chateaub.) Or, jamais leçons n’eurent un effet plus subtil, ne furent plus amèrement comprises, (E. Sue.) Jamais il n’avait senti plus amèrement l’horreur de sa position. (E. Sue.)

II Avec amertume, sans pitié : Critiquer, reprendre amèrement. Les amants de Pénélope n’ont pas été trompés plus amèrement que ceux de la liberté. (Ch. Nod.) Souvent, ceux oui se plaignent te plus amèrement d’un malheur en ont été la cause. (Boiste.)

Ah ! lue la destinée amèrement me raille !

V. HUQOw

amÉrhin s. m. (a-mé-rain — du gr. amé, faucille ; rhin, nez). Entom. Genre d>=<i’-*<>»

AME

tétramères, famille des curculionites, qui comprend six espèces, toutes du Brésil.

AMÉniCVESPDCE(AMERiGoVESPUCCi), navigateur florentin, né en 1451, fixé en Espagne vers 1492, fit en qualité de pilote et de géographe plusieurs voyages vers les terres nouvellement découvertes par Christophe Colomb, et prétendit avoir reconnu le continent dès 1497, c’est-à-dire une année avant Colomb, ne laissant à celui-ci que l’honneur d’avoir découvert les îles^mais il est prouvé par des documents authentiques que le voyage d’Améric n’a été accompli qu’en 1499, Le nom d’Amérique n’en a pas moins été appliqué au nouveau monde dès les premières années du xvic siècle. (V. Christ. Colomb.) Améric Vespuce fit encore quelques expéditions, soit au service de l’Espagne, soit à celui de Portugal, reconnut en 1501 et 1502 les côtes du Brésil, découvert récemment par Cabrai, et descendit jusqu’à la Terre des Patagons. Il mourut, suivant les uns., à Séville, en 1512 ; suivant d’autres, en 1516, dans l’île de Terceire. Son Journal a été publié à Vicence en 1507. C’est à cette époque que le cosmographie Ylacomisine donna l’un des premiers le nom du navigateur florentin au nouveau monde. Cette appellation se généralisa rapidement, malgré les protestations des auteurs contemporains. Il suffit de consulter le curieux ouvrage du vicomte de Santarem : Recherches historiques sur la découverte du nouveau monde et notamment sur les prétendues découvertes d’Améric Yespuce, pour qu’il ne soit plus possible de conserver aucun doute, et pour dire avec SU. Henri Chartrin, que « c’est la fraude la plus gigantesque dont l’histoire ait gardé le sou On fait, en littérature, de fréquentes allusions, et à cette fraude, et au Sic vos non vobis dont Christophe Colomb fut la victime.

« Linnœus découvrit un beau jour le mystère des amours des plantes, et il écrivit que la corolle était la couche nuptiale des fleurs ; mais là s’arrêta son génie, pour le malheur des hommes. Semblable à Christophe Colomb, qui, débarqué sur la terre d’Amérique, croyait fouler encore le sol de l’ancien continent, Linnœus ne s’aperçut pas qu’il venait de découvrir un nouveau monde. L’ceil de son corps ne vit pas aussi loin que l’œil de sa pensée, et Dieu, pour le punir de sa myopie, lui ravit, comme à son émule, la gloire de baptiser de son«hom sa découverte immortelle, et réserva cet honneur à un autre Vespuce. » Toossenel.

« M. Niepce est mort et la machine s’appelle daguerréotype. Le monde découvert par Christophe Colomb s’appelle bien Amérique ! » Alphonse Karr.

« Il y a des peuples de génie qui inventent, et des peuples hommes d’affaires qui exécutent ; il y a des penseurs qui découvrent, et des habiles qui exploitent la découverte, et souvent ne l’exploitent qu’à leur profit. Derrière un Colomb qui devine un monde, il y a presque toujours un Améric Vespuce qui s’y installe et qui lui donne son nom. a

HlPPOLVTE RlGAULT.

AMÉRICAIN, aine s. et adj. (a-mé-ri-kain, è-ne — rad. Améric, n. pr.). Géogr. Habitant de l’Amérique ; qui appartient, qui est propre à l’Amérique ou à ses habitants : Un Américain. Une ieune Américaine. Jl y avait alors beaucoup ^’Américains à Paris. Le continent américain. Coutumes américaines. Les femmes américaines ont en général un esprit orné, mais peu d’imagination, et plus de raison que de sensibilité. (G. de Beaum.) ^Américaine sait trop pour être innocente. (G. de Beaum.) Les Américaines des États-Unis sont tellela jeunesse. (H.

— Pop. Avoir l’œil américain, Avoir le coup d’œil perçant, scrutateur ou fascinateur, par allusion, sans doute, à différents personnages de Cooper, Œil-de-Faucon, etc., auxquels l’auteur prête des sens très-développés sous le rapport de l’ouïe et principalement de la vue : J’ai /’œil américain, je ne me trompe jamais. (X.deMontépin.)

Pour détrousser le citadin,

Il Nos pères disaient, dans le même sons, œil émerillonné, œil brillant, éveillé, par allusion à l’œil perçant de l’émerillon, l’oiseau le plus petit, mais le plus vif du genre faucon : Je vous trouve bien émërillonnée ce matin. Elle a /’œil émerillonné. (Acad.) Vous nous ferez plaisir de nous envoyer cette petite émerillonnéb. (Mme de Sév.)

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meriUonné.

Scaukon.

r du Pérou, elle promet ..

j moins vierge que tes forêts vierqes de mérique, elle promet une ardeur amoutse de soixante degrés Réaumur. (Ed, Le

Grog américain, Grog à l’eau-de-vie, plus

copieux que les grogs ordinaires, et que l’on sert accompagné d’une grosse brioche chaude.

— Argot. Vol à l’américaine, Nom d’une variété de charriage, c’est-à-dire d’une des manières de dépouiller un individu tout en le mystifiant. Les charrieursqui exécutent ce vol vont ordinairement deux de compagnie, l’un appelé l’américain et l’autre le jardinier. Celui-ci aborde la personne qu’il suppose avoir la bourse bien garnie et dont l’extérieur n’annonce pas une très-grande intelligence ; il sait trouver le moyen de lier conversation. Tout à coup ils sont accostés par un monsieur richement vêtu, qui s’exprime difficilement en français, et qui désire être conduit à un endroit qu’il désigne, mais qui est toujours très-éloigné de celui où l’on se trouve. Il offre, pour payer ce léger service, une pièce d’or, quelquefois même deux. Il s’est adressé au jardinier, et celui-ci dit tout bas à la dupe : « Puisque nous sommes ensemble, nous partagerons cette bonne aubaine ; conduisons cet étranger où il veut aller, cela nous promènera. » On ne gagne pas tous les jours dix ou vingt francs aussi facilement ; aussi la dupe tombe presque toujours dans le panneau. Les voilà donc partis tous les trois. L’étranger est très-communicatif ; il raconte tout au long son histoire à ses compagnons. Citoyen des États-Unis ou de tout autre pays lointain, il n’est en Europe que, depuis quelques jours. Il a beaucoup d’argent à dépenser ; mais, ce qui le contrarie, c’est qu’il a dos pièces d’or dont il ne connaît pas la valeur, et qu’il voudrait échanger contre de grosses pièces blanches : il donnerait volontiers une des siennes pour deux de colles qu’il désire. La dupe voit une excellente affaire à réaliser : il y a cent pour cent à gagner à pareil marché. Il s’entend donc avec le jardinier, et il est convenu entre eux qu’ils floueront l’étranger, qui n’est autre, on l’a deviné, que 'américain. Mais, dit le jardinier, les pièces d’or ne sont peut-être pas bonnes ; il faut les faire estimer. Ils font comprendre cette nécessité à l’étranger, qui n’hésite pas à leur confier une pièce d’or, et ils vont ensemble la présenter à un changeur, qui leur remet quatre pièces de cinq francs, moins un petit droit de change. Ils en donnent deux à l’américain, qui parait très-satisfait, et ils en gardent chacun une : les bous.comptes font les bons amis. L’affaire est presque conclue. On entre alors chez un marchand de vin, où l’on a soin de demander un cabinet particulier. L’américain étale ses pièces d’or, qu’il met successivement dans un petit sac fermé par un cadenas. « Vou avre fait estimer mon pièce d’or, dit-il alors ; moi fouloir aussi savoir si votre archan il est pon. » Rien de plus juste, dit le jardinier. L’américain ramasse tout l’argent du pauvrediable.et sort, accompagné du jardinier, soi-disant pour s’assurer si la monnaie est de bon aloi. Il va sans dire qu’il a laissé en garantie le petit sac qui contient les pièces d’or. Celui que l’on dupe est tout à fait tranquille ; il attend paisiblement qu’il plaiséà ses compagnons de revenir, en ^applaudissant en lui-même de l’excellent marché qu’il vient de faire. Il attend ainsi une demi-heure, une heure, doux heures ; enfin, les soupçons commencent à lui venir : ilouvre alors le sac et n’y trouve que des jetons ou de là monnaie de cuivre. Le vol à l’américaine se pratique toujours de la même manière, sauf cependant de légères modifications rendues nécessaires par les circonstances.

On donne également le même nom à une autre espèce de vol, qui est aussi une variété de charriage, parce qu’un des compères y joue le rôle d’américain, mais ce vol est appelé par les adeptes vol au pot. V. For.

À l’américaine, loc. adv. À la manière des Américains, selon la coutume et les mœurs américaines, qui se font remarquer par un grand laisser-aller, une liberté presque absolue : Quentin entend que ses deux filles S07-tent désormais seules, À l’américaine. ("’) Elles jouiront d’une indépendance absolue, À l’américaine. (James Rouss.)

AMÉRICAIN s. m. (a-mê-ri-kain). Ichth. Nom vulgaire d’une espèce d’able qui vit dans les eaux douces de la Caroline, et dont la chair est’peu agréable. Il sert principalement d’amorce pour les truites.

américaine s. f. (a-mô-ri-kè-ne). Voiture très-légère, à quatre roues et à capote volante : Quelques calèches, quelques américaines, quelques coupés, y voiturent les riches familles. (Th. G.iut.) J’ai fait venir mon américaine, que, par parenthèse, les naturels du pays ont l’irrévérence de trouver une voiture fort disgracieuse. (L. Laya.)

américanisant (a-mé-ri-ka-ni-zan) part, prés, du v. Américaniser.

AMÉRICANISÉ, ÉE (a-mé-ri-ka-ni-zé) part, pass. du v. Américaniser. Qui a adopte les mœurs, les usages, les coutumes des Améri AMÉRICANISER v. a. ou tr. (a-mé-ri-kani-sé

— rad. Américain). Donner les mœurs, les usages, les manières des Américains : Américaniser des Français, des Allemands, des Anglais.

S’américaniser, v. pr.’Prondre les mœurs, les usages, etc., des Américains : La ville de Mexico s’américanise déplus enplus. (Journ.)

américanisme s. m. (a-mé-ri-ka-ni-sme

— rad. Américain). Néol. Admiration outrée,

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exclusive, du gouvernement, des lois, des usages des Américains ; et principalement des habitants des États-Unis, il Ternie dont on se sert en Angleterre, et même en France, pour exprimer certaines particularités de style ou de prononciation qu’on rencontre assez fréquemment dans la conversation ou dans les écrits des habitants des États-Unis. Tous les américanismes ne sont pas ce que le grammairien appelle des barbarismes : il en est qui sont parfaitement classiques, on ce sens quo ces locutions ou expressions, négligées et oubliées dans la mère patrie, se retrouvent néanmoins dans les vieux auteurs anglais. C’est ainsi que les^Français du Canada conservent encore aujourd’hui l’usage de la signification originelle de Beaucoup de mots en honneur au siècle de Louis XiV. Au jugement des lexicographes anglo-saxons-et Webster, qui fait autorité, est du nombre —.il est tel américanisme, produit du mélange des races ou des besoins sociaux, qui devient une heureuse innovation. Mais il faut réprouver certains abus de langage. Par exemple, le citoyen de New-York, sachant que, sur ses livres de commerce, le mot balance est synonyme de reste, restant, n’hésite pas à dire : Il sort encore du monde ; c’est une balance d’acteurs, c’est-à-dire, des acteurs qui sortent après que tous les spectateurs sont partis.

américaniste s. (a-mô-ri-ka-ni-sterad. Américain). l’artisan des Américains ; celui, celle qui aime, qui affecte leurs mœurs, leurs usages.

américomanie s. f. (a-mé-ri-kc-ma-nîde Amérique et manie). Admiration affectée, ridicule, pour tout ce qui appartient à l’Amérique.

AMÉRICO-SEPTENTRIONAL, ALE adj. (a-mé-ri-ko sèp-tan-tri-o-nal). Qui appartient, qui a rapport à l’Amérique septentrionale " ! Les peuples américo-septentrio.vaux. Les coutumes américo-septëntrionales. n Substantiv. : Les amkrico-septëntrionaux.

AMI’RIGHI (Michel-Angiolo). V. Caravage.


AMÉRIMNE s. m. (a-mé-ri-mne — du gr. amerimnos, exempt de souci), Bot. Genre de plantes de la famille des légumineuses et de la tribu des dalbergiées, dont on connaît doux espèces, qui appartiennent à l’Amérique équatoriale.


AMÉRIQUE, une des cinq parties du monde, qui s’étend, en longueur d’un pôle à l’autre, et qui offre, par conséquent, comme l’ancien continent, les productions naturelles de tous les climats. — Un coup d’œil jeté sur la carte de " " —’•ique, en grave aussitôt la configuratior

iprit. Cecoi ’ !- " ’ J- J"

a péninsules,

sud, reliées entre elles par i „ ■ terre fort étroite, l’isthme de Panama. Un chemin de fer de 80 kilomètres livré à la circulation depuis 1855, .mesure la largeur de cet isthme dont le percement n’a pu jusqu’ici être tenté, et sert de trait d’union entre le Pacifique et l’Atlantique, les deux océans les plus vastes du globe. Une troisième partie du nouveau monde est formée par l’archipel des Indes occidentales, véritable Océanie en miniature, où chaque nation européenne a le pied, parce que toutes ont commis que le maître de ces îles aurait seul la clef du golfe du Mexique, et la haute main sur tout le cômmer«e entre les ports de deux Amériques. Enfin, en 1850, le capitaine Uac Clure, à bord de l’Investigator, trouva le fameux passage nord-ouest, pénétra du détroit de Behring dans la baie de Baftin ; d’un océan à l’autre, et prouva que l’Amérique du Nord proprement dite est complètement séparée par un bras de mer du Cumberland, de la Nouvelle-Géorgie et du Groenland, qui forment ainai ce qu’on peut appeler la quatrième partie de 1 hémisphère américain. Les glaces polaires empêchent le commerce de profiter de la solution de ce problème géographique, solution à la recherche de laquelle le capitaine Franklin, avec tout son équipage,

Découverte par Christophe Colomb, l’Amérique ne porte pas le nom de celui qui l’a révélée à l’ancien monde. Ce fut Amerigo Vespucci, de Florence, l’auteur de la première Relation de voyage dans les pays nouvellement découverts, qui eut l’honneur de donner son nom au continent américain, que l’on aurait dû appeler Colombie. Un petit État de l’Amérique du Sud et le district dans lequel se trouve la capitale des États-Unis, ont seuls revendiqué Christophe Colomb pour parrain, et se nomment, l’un, le District, l’autre, la République de Colombie. Dans les premiers temps de la découverte, on partagea l’erreur de Colomb, qui croyait avoir rencontré la côte ouest de l’Inde. De là le nom d’Indes occidentales longtemps donné à l’Amérique. Ainsi le grand homme est mort, ignorant qu’il avait découvert un nouveau monde entièrement séparé de lap"’""1

5,200 de largeur ; l’Amérique du Sud, 7,343 kil. de longueur, et 4,861 de largeur. Les deux Amériques offrent un périmètre de 70,000 kil., et, y compris les îles, 38 millions de kil. carrés. La population totale est évaluée à 60 millions d’hab. L’Amérique est bornée au nord par l’océan Arctique, à l’est par l’océan Atlantique, au sud par l’océan Austral, à l’ouest par le Grand Océan, le détroit de Behring et l’océan Arctique. Elle s’étend du 36" de longitude est au 170° ouest, et du 71» de latitude nord