Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

-cl

qui attribuait lu maladie dont nous parlons au transport mécanique, dans les organes respiratoires, de particules charbonneuses répandues dans l’air par la fumée des lampes et des corps combustibles dont nous nous servons journellement. Plusieurs faits observés en Angleterre et en France montrent que le charbon trouvé dans les poumons peut, dans certains cas, n’avoir pas d’autre origine. Selon M. Natalis Guillot, le-charbon pulmonaire est un produit morbide ; des concrétions charbonneuses^ forment dans les poumonsde l’homme par le seul fait des progrès de l’âge.

Vanthracosis a reçu divers noms : fausse mélanose du poumon, • pseitdo-melanose ■pulmonaire, matière noire des poumons (Natalis Guillot) ; mélanose (Lafinnec, Bayle) ; charbon

ANTHRACOTHÈRE s. m. (an-tra-ko-tè-rc — du gr. anthrax, charbon ; thër, animal). Foss. Genre de mammifères pachydermes, voisin de l’anoplothérium, trouvé dans les charbons de Cadibona. Cuvier en a décrit cinq """.îèces : la grande, la petite, la très-petite,

lie du Puy et celle d’Alsace, il On dit aussi

ANTHRACOTHÉRION, Ct ANTHRACOTHÉRIUM.

ANTHRANILATE s. m. (an-tra-ni-la-torad. anthranifique). Chim. Sel formé par la combinaison -do l’acide anthranifique avec une base. Les anihranilales sont encore appelés carbanilales et phémjl-carbamates.

anthranifique adj. (an-tra-ni-li-kedu gr. anthrax, charbon, et anifique^Chim- Se dit d’un acide que l’on obtient en faisant bouillir de la potasse caustique avec de l’indigo bleu. L’acide anthranifique, appelé encore acide carbanifique, et acide phényl-carbamique, cristallise en prismes incolores, transparents, très-brillants. Il est peu soluble dans l’eau froide, mais très-soluble dans l’eau bouillante, l’alcool et l’éther.

— Se dit d’un éther que l’on obtient en faisant dissoudre l’éther nitrobenzoïque dans l’alcool et en y ajoutant une petite quantité do sufhydrate d’ammoniaque. L’éther anthranifique, appelé encore éther carbanifique, carbanilëthane, phényi-carbamate d’édiyte*. est une substance huileuse, presque incolore, insoluble dans l’eau et.soluble dans l’alcool.

ANTHRASOME s. m. (an-tra-so-me — du " gr. anthrax, charbon ; sema, corps). Entom. Genre de coléoptères hétéromères mélasomes, voisin des blaps, et renfermant uno seule espèce, qui vit au Chili.

ANTHRAX s. m. (an-traks — du gr. anthrax, charbon). Patliol. Tumeur inflammatoire du tissu cellulaire sous-cutané.

— Entom. Genre d’insectes diptères, famille des tanystomes, très-voisin des bombilles. Les anthrax doivent leur nom à leur couleur noire ; ils ont le corps déprimé, la tête hauto et large, les antennes et la trompe courtes. Ils volent avec rapidité, en faisant entendre un bourdonnement aigu.

— Encycl. Pathol : Une fausse analogie avait fait autrefois donner le namjl’aMhraxîi deux affections de nature essentiellement

« différente, que l’on distinguait par les épithètes de bénin et de malin. L anthrax bénin a seul conservé le nom d’anthrax ; l’anthrax malin a pris celui de charbon.

"L’anthrax ne diffère pas du furoncle par les caractères anatomiques, mais uniquement par le volume. Comme le furoncle, il consiste dans l’inflammation des prolongements que le tissu cellulaire envoie dans les aréoles fibreuses du derme ; seulement, dans le furoncle, un seul de ces prolongements est enflammé ; dans Yanthrax, plusieurs paquets cellulo-graisseux sont atteints. La différence d’étendue de l’inflammation explique la différence de forme de la tumeur, qui est conique dans le furoncle, arrondie dans Yanthrax.

Vanthrax se présente sous la forme d’une tumeur circonscrite, dure, luisante, tendue, chaude, d’un rouge vif à la base et violacé au sommet. Cette tumeur est le siège d’une douleur très-vive, continue, à la fois brûlante et lancinante. Du dix-septième au vingtième jour, la peau se perce en plusieurs endroits, ce qui lui donne 1 apparence d’un crible à travers lequel sort, avec un pus sanguinolent, une matière grisâtre et pulpeuse appelée bourbillon. Le volume de l’anthrax varie entre celui d’un œuf de pigeon et celui d’un œuf de poule. Il se développe surtout dans les régions où la peau est épaisse, à la nuque, sur le dos, sur la poitrine, sur le ventre, sur les épaules, sur les fesses et sur les cuisses. Toutes les causes irritantes portées sur la peau peuvent amener Yanthrax ; assez souvent, il est précédé des symptômes ordinaires de l’embarras gastrique, et paraît sous l’influence de causes internes ; quelquefois il survient comme phénomène critique, Ma fin de certaines maladies.

On a cru longtemps que le bourbillon était jne escarre celluleuse, produite par l’étranglement du tissu cellulaire dans les aréoles du derme, ce qui permettait, malgré la différence du pronostic, le rapprochement de l’anthrax et du charbon. M. Nélaton a montré que cet étranglement est impossible, que le bourbillon ne présente aucun des caractères de la gangrène, et qu’on doit le considérer comme un produit de sécrétion pseudo - membraneuse. Cette différence dans la théorie entraîne une différence importante dans la pratique : ainsi, Selon M. Nélaton, on doit, dans le traitement

de Yanthrax, se borner aux applications émollientos, et repousser le débridement, recommandé jusqu’alors par tous les chirurgiens.

ANTHRAXIFÈRE. V. ASTHRACIFKRE.

ANTHRÈNE s. m. (an-tré-no — du gr. antlios, fleur ; raina, j’arrose). Entom. Genre do coléoptères pentamères ciavicornes, renfermant vingt-cinq espèces, la plupart vivant en Europe.

« — Encycl. Les anthrènes sont des insectes très-petits, que l’on reconnaît aux caractères suivants : corps ovoïde, épais, orné de petites écailles colorées qui se détachent au plus léger attouchement ; antennes en massue solide i, e logeant dans une cavité de la partie antérieure du corselet : mandibules petites, robustes, rarement saillantes ; pattes contractiles, c’est-ùdire capables d’appliquer la jambe contre lu cuisse et de se coller contre le corps. Lès anthrènes ont soin de prendre cette position, en simulant la mort toutes les fois qu’on les saisit. Sur les fleurs, où ils se rencontrent pur milliers, on les prendrait pour des gouttelettes de liquide : de là leur nom. En France, nous en possédons six espèces, dont la plus commune est Vanthrène des musées, qui est d’un brun obscur avec quelques écailles blanches éparses çà et là, et dont la larve est le fléau le plus redoutable des collections d’histoire naturelle. Mentionnons aussi Vanthrène de la scrofulaire, jolie espèce qui se trouve en abondance sur cette plante et sur le bouillon-blanc, et qui est d’un noir foncé, avec la suture des élytres rougeâtres et trois bandes grises ondées et transversales. Les larves des anthrènes vivent dans les cadavres dépouillés de chair, ~les pelleteries, et toutes les matières animales desséchées, qu’elles rongent et réduisent en poussière dans peu de temps.

ANTHREPTE s. m. (an-trè-pto — du gr "thos, fleur ; rhepâ, j’ai du penchant

Ocnith’. Genre d’oiseaux de* la famille des souimangas, dont le type est originaire de

ANTHRIBE s. m. (an-tri-be — du gr. anthos, fleur ; tribô, je broie). Entom. Genre d’insectes coléoptères curculionites, voisin des charançons.

— Encycl. Les anthribes se distinguent des autres curculionites par leur corps plus ou moins oblong ou ovoïde, un peu aplati en dessous ; leurs élytres, qui sont plus courts que l’abdomen et laissent l’anus à découvert ; leur tète non rétrécie en arrière, prolongée en un bec large, plane, et assez court ; leurs palpes grands et filiformes ; leurs antennes non coudées, et terminées par une massue de trois articles. Les larves des anthribes sont, comme celles de tout les autres curculionites, privées de pattes et vermiformes ; mais elles présentent quelques particularités curieuses dans leurs moeurs. Celle à&’anthribe raboteux est parasite et vit dans le corps des cochenilles femelles, qui se dilate à mesure qu’elle grossit, et lui sert d’enveloppe ; alors elle a atteint tout son développement et va se métamorphoser en insecte parfait.

Les anthribes sont recherchés des amateurs pour leur rareté et la bizarrerie de leurs formes. Nos collections en renferment une centaine d’espèces dont huit ou dix seulement appartiennent à l’Europe ; les autres sont propres surtout à l’Amérique intertropicale et aux lies de la Sonde. Quelques-unes se font remarquer par leur grande taille, leurs belles couleurs, et les appendices singuliers dont leur corps est pourvu. La plus grande des espèces européennes est l’anthribe latirostre, long de ' millimètres, au bee très-large, comme l’indique son nom (lalum rostrum, large bee), au corps d’un noir enfumé, avec des bandes ondées grises, à l’abdomen jaunâtre en dessous. On le trouve l’été dans)es bois, sur le tronc des arbres morts, où il se tient immobile ; il ne vole jamais, et sa démarche est très-lente.

" ANTHRIBIDE adj. (an-tri-bi-de — de anthribe, et du gr. eidos, aspect, ressemblance). Entom. Qui ressemble a un anthribe. il Ondit aussi anthribite.

— s. m. pi. Famille de coléoptères curculionites, qui comprend trente-sept genres, ayant pour type l’anthribe : Presque tous les ambribides sont exotiqztes.

ANTHRIBIFORME adj. (an-tri-bi-for-medo antkribe, et forme). Entom. Qui a la forme d’un anthribe.

ANTHRIBITE adj. V. ANTHRIBIDE.

ANTHRISQOE s, m. (an-tri-ske — du gr. anthriskos, cerfeuil). Bol. Genre de plantes de la famille des ombellifères, tribu des scandicinées, dont une espèce est universellement connue sous le nom de cerfeuil. ■ — Encycl. Calice à limbe presque nul ; fleurs blanches ; pas d’involucre ; involucelles à plusieurs folioles ; carpelles prolongés supérieurement en bec : tels sont les principaux caractères du genre anthrisque. Les espèces les plus connues sont Vanthrisque commun, Y anthrisque cerfeuil, et Vanthrisque sauvage.

Vanthrisque commun, décrit aussi sous le nom de scandix anthrisque, fleurit d’avril à juin ; on le trouve dans les haies, sur le bord des champs et des chemins, où ses feuilles répandent une odeur désagréable.

Vanthrisque sauvage, appelé encore cerfeuil sauvage, est très-commun dans toutes les con ÀNT

trées de la France. Il a une odeur forte, une saveur acre, ce qui n’empêche pas les ânes de le rechercher : de là son nom vulgaire de persil d’àne.

Vanthrisque cerfeuil ou cerfeuil culticé, mérite particulièrement l’attention. C’est une plante annuelle à tige dressée, rameuse, striée, noueuse, haute de 4 à S décimètres ; à feuilles d’un vert pâle, glabres ou presque glabres, deux fois pinnatiséquées ; à fleurs blanches ; à carpelles lisses, noirs, prolongés en un bec mince. Tout le monde connaît Codeur aromatique et la saveur agréable qui nous fait employer le cerfeuil comme condiment. La médecine met à profit ses propriétés diurétiques et résolutives.

de papillons crépusculaires. anthrodactyle s. m. (an-tro-da-kti-le

— du gr. anthrax, charbon ; daktulos, doigt). Entom. Genre d’insectes coléoptères mélasomes, de Madagascar.

anthrolome s. m. (an-tro-lo-me — du gr. anthrax, charbon ; lama, frange). Entom. Genre d’insectes coléoptères curculionites.

ANTHROPIATR1E s. f. (an-tro-pi-a-tridu gr. anthrâpos, homme ; iatreia, guérison). Art de guérir les hommes, u Syn. inusité de médecine humaine.

anthropiatrique adj. (an-tro-pi-a-trike — rad. anthropiatrie). Qui concerne la guérison des maladies de l’homme- : Molière s’est moqué de la science anthropiatriq.uk.

ANTHROPOCH1MIE s. f. (an-tro-po-chi-mî

— du gr. anthropos, homme, et chimie). Nom donné quelquefois à la partie de la chimie qui confine à l’anatomie, ot qui, par l’analyse dû nos tissus et de nos humeurs, détermine les principes immédiats de notre organisation, il Étude des phénomènes chimiques de la vie.

ANTHROPOCHIMIQUE adj. (an-tro-po-chimi-ke — rad. antropochimie). Qui concerne l’anthropochimio.

ANTHROPODICËE s. f. (an-tro-po-di-sédu gr. anthrâpos, homme ; dilcé, justice). Philos. Science de l’homme moral, u Nom donné à la partie de la théologie qui traite de la nature et de la destinée do l’homme.

ANTHROPOFORME adj. (an-tro-po-for-rae

— du gr. anthrâpos, homme, et do forme). Mot hybride créé, dit-on, par J.-J. Rousseau, et qui est le syn. inusité de anthropomorphe.

ANTHROPOGÉNÉSIE s. f. (an-tro-po-jéné-zi— du gr. anthrâpos, homme ; genesis, génération). Science de la génération de l’homme, des phénomènes de sa reproduction. „ /■*„ au „..«. ;.», „., „«„, ., ..■.„„, et ANTHRO II On dit a

ANTHROPOGÉNÉSIQUE adj. (an-tro-pogé-né-zi-ke — rad. anthropoyënésie). Qui a trait à la génération de l’homme. U On dit

aUSSi ANTHROPOGÉNIQUE.

ANTHROPOGÉNIE s. f. (an-tro-po-jé-nîdu gr. anthropos, homme ; genos, naissance).

V. ANTHROPOGÉNÉSIE.

ANTHROPOGÉNIQUE adj. (an-tro-po-jéni-ke — rad. anthropogénie). V. Anthropo-

GÉNÉSIQUE.

ANTHROPOGLOSSE adj. (an-tro-po-glo-se du gr. anthrâpos, homme ; glôssa, langue). Qui imite la voix, la parole humaine.

ANTHROPOGLYPHITE s. f. (an-tro-po-glifl-te— du gr. anthropos, homme ; gluphti, je sculpte). Pierre naturelle qui semble représenter, sans le secours du sculpteur, quelque partie du corps humain.

ANTHROPOGNOSIE s. f. (an-tro-po-gno-zî

gn dur ; du gr. anthrâpos, homme ; gnôsis, connaissance). Science de l’homme au point de vue physique ot anatomique-. s C’est le syn. peu usité de anthropologie.

ANTHROPOGNOSTQÛE adj. (an-tro-pogno-ai-ke — rad. anthropognosie). Syn. do anthropologique. ANTHROPOGONIE s. f. (an-tro-po-go-nî

— du gr. anthrâpos, homme ; gonê, génération). Syn. de anthropogénèsie. C’est un néologisme : Z/antropogonie de la Bible n’est que la généalogie d’un essaim sorti de la ruche humaine, qui se suspendit aux flancsmontagneux du Thibet. (Balz.)

ANTHROPOGRAPHE s. m. (an-tro-po-grafe — du gr. anthrâpos, homme ; qraphô, je décris). Celui qui décrit l’homme physique ou qui écrit sur l’histoire naturelle du genre humain, il Sculpteur, peintre, dessinateur, qui reproduit la forme, la figure humaine.

ANTHROPOGRAPHIE s. f. (an-tro-po-grafî — du gr. anthropos, homme ; grapho, je décris). Description anatomique du corps humain, à Reproduction de la forme, de la figure humaine par la sculpture, la peinture, le dessin.

ANTHROPOGRAPHIQUE adj. (an-tro-pogra-fi-ke — rad. uxthronographie). Qui appartient, qui a rapport à l’anthropographie.

ANTHROPOGRAPHIQUEMENT adv. fantro-po-gra-fi-ke-man — rad. anthropographie). I D’une manière anthropographique.

ANTHROPOÏDE adj. (an-tro-po-i-de — du f gr. anthrâpos, homme ; eïdos, ressemblance)., Qui ressemble à l’homme ; dont la figure rap- ; pelle la figure humaine.

— Maram, Nom donné aux singes qui se •approchent le plus do l’homme, il On dit plus . les. V. ce mot.

ordre des échassiers, qui ne contient que deux espèces : la demoiselle de Numidie, et l’oiseau royal ou grue couronnée.

ANTHROPOKAIE s. et adj. m. (an-tro-poka-ïe — du gr. anthrâpos, homme ; kaio, je brûle). Brûleur d’hommes. Mot forgé par Voltaire pour désigner les inquisiteurs.

ANTHROPOLÂTRE s. (an-tro-po-lâ-tre — du gr. anthrâpos, homme ; Iatreia, culte). Celui, celle qui adore un dieu sous dos formes humaines.

— Celui qui divinise et adore un homme. anthropolâtrie s. f. (an-tro-po-là-trî

— rad. anthropolâtre). Culte d’un dieu conçu sous des formes humaines. Ainsi comprise, l’anthropolàtrie est une conséquence de l’anthropomorphisme.

— Divinisation et adoration de l’homme. Comprise dans ce dernier sens, l’anthropolàtrie constitue un grand système d’interprétation de la mythologie, le système d’Evhémère. V. Evhkmérisme.

ANTHROPOLÂtrique adj. (an-tro-po-làtri-ke —"rad. anthropolâtre). Qui a rapport à l’anthropolàtrie.

anthropolâtriquement adv. (an-tropo-lâ-tri-ke-nian — rad. anthropolâtre). D’une manière anthropolàtrique.

ANTHROPOLITHE s. m. (an-tro-po-li-te

— du gr. anthrâpos, homme ; lithos, pierre). Pâléont." Nom donné aux os humains fossiles qu’on a découverts ou cru découvrir.

— — Encycl. La question des anthropolithes ou os humains fossiles, n’est autre ; que celle de l’ancienneté de l’espèce humaine ; on comprend la portée philosophique d’une telle question et le grand intérêt qui s’y attache. Un moment résolue, ou plutôt tranenée dictatorialeinent par Georges Cuvier (1830) dans le sens négatif, elle a tout récemment reparu à l’ordre du jour et attiré l’attention des géologues.

Avant que lo principe de la corrélation des formes (V. Corrélation) servît de fil conducteur dans les recherches paléontologiques, on a pris plus d’une fois pour des os humains des ossements d’animaux fossiles ; c’est ce qui arriva notamment en 1760 pour des débris organiques trouvés auprès d’Aix en Provence. Guettard (Mémoires de l’Académie des sciences), Lamanon (Journal de physique, 1760), et enfin Cuvier dans son travail sur les tortues' fossiles, prouvèrent que ces débris n’appartenaient pas à l’homme : les deux derniers établirent que c’étaient des os de tortues. Un autre fossile plus célèbre, le fameux homme fossile, l’homme témoin du déluge (homo diluuii testis) de Scheuchzer, trouvé dans les schistes d’Œningen (duché de Bade), fut reconnu par Cuvier pour une salamandre. Les débuts de la paléontologie humaine n’étaient pas heureux et justifiaient la négation péremptoire du grand naturaliste français. > On n’a jamais trouvé d’os humains parmi les fossiles, lisons-nous dans le Discours sur les révolutions du globe, bien entendu parmi les fossiles proprement dits, ou, en d’autres termes, dans les couches régulières de la surface du globe ; car dans les tourbières, dans W alluvions comme dans les cimetières, on pourrait aussi bien déterrer des os humains que des os de chevaux ou d’autres espèces vulgaires ; il pourrait s’en trouver également dans des fentes de rocher, dans des grottes où la stalactite se serait amoncelée sur eux ; mais dans des lits qui recèlent les anciennes races, parmi les paléothériums et même parmi les éléphants et les rhinocéros, on n’a jamais découvert le moindre ossement humain. U n’est guère autour de Paris d’ouvriers qui ne croient que les os dont nos plàtrières fourmillent sont en grande partie des os d’hommes ; mais comme j’ai vu plusieurs milliers de ces os, il m’est bien permis d’affirmer qu’il n’y en a jamais eu un seul de notre « Cuvier s’attache aussi à montrer doit accorder aucune valeur aux faits allégués en faveur de l’homme fossile. ■ J’ai examiné à Pavie, dit-il, les groupes d’ossements rapportés par Spallanzani de l’Ile de Cérigo, et, malgré l’assertion de cet observateur célèbre, j’affirme qu’il n’y en a aucun dont on puisse soutenir qu’il est humain. Vhomo diluuii testis de Scheuchzer a été replacé, dès ma première édition, à son véritable genre, qui est celui des salamandres, et, dans un examen que j’en ai fait depuis à Harlem, par la complaisance.de M. Van Marum, qui m’a permis de découvrir les parties cachées dans la pierre, j’ai obtenu la preuve complète de ce que j’avais annoncé. On voit parmi les os trouvés àCamtadt un fragment de mâchoire et quelques ouvrages humains ; mais on sait que le terrain fut remué sans précaution, et que l’on ne tint point note des d iverses hauteurs où chaque chose fut découverte. Partout ailleurs, les morceaux donnés pour humains se sont trouvés, à l’examen, de quelque animal, soit qu’on les ait examinés en nature ou simplement en figures. Tout nouvellement encore on a prétendu en avoir découvert à Marseille, dans une pierre longtemps négligée : c’étaient des empreintes de tuyaux marins. Les véritables os d’hommes étaient des cadavres tombés dans des fentes ou restés en d’anciennes gale- ??»