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On «’apaise pas les passions comme on les soulève. (Chateaub.) Faut-il combattre, délibérer, apaiser une émeute, Bouillon est partout grand, partout auguste. (Chateaub.) Malheur à elle, si la cupidité doit seule apaiser les scrupules de celui gui l’épousera. (E. Sue.) Le moyen de déjouer les conspirations et (/’apaiser les mécontentements, c’est d’effectuer de sages réformes. (E. de la Bédoll.)

Apaise, ma Chimêne, apaise ta douleur.

Corneille.

Daigne* d’un roi terrible apaiser le courroux.

S’il échappe a dos mains, ce pouvoir qui nous pesa. Il nous laisse un regret que nul charme n’apaise. ■ C. Délavions.

— Par anal., en parlant des personnes, Adoucir, rendre plus traitablo, fléchir : Apaiser un homme irrité. Apaiser un fou, un furieux. Apaiser un prince. Apaiser un ennemi. Nous eûmes, besoin de tout notre crédit pour apaiser le peuple ; le bonest que le Parlement' croyait que nous le soulevions. (De Retz.) Il cède à la main qui le flatte, ou a la’voix qui J’apaise. (Montesq.) Il, est difficile d’imaginéque la nature ait appris aux hommes à apaiser Dieu par le sang des victimes. (Fléury.) Allez 'vous jeter à ses pieds, et, à quelque prix que ce soitfAP&iSEZ-la. (J.-J. Rouss.) César dit positivement que les sacrifices humains offerts par les druides étaient le résultat de cette opinion que, pour apaiser la Divinité, on devait donner la vie d’un homme pour la vie d’un-.autre, homme. (J.-J. Ampère.) „ "" ’ ' ’. "**’

Apaises seulement une reine offensée.

«, V • ! <. i. ^. ■ • ■, . RaOINB ?-.

C’est un serpent, un diable, un enragé, . Que rien n’apaise, et qui, dans ses blasphèmes. Déchire tout, jusqu’à ses amis mêmes.,

J.-B. Rousseau.

—Absol. : La nuit conseille ; on peut ajouter : La’nuit apaise : (V. Hugo.)

— Particulièrement, Satisfaire, assoupir : Apaiser la soif, la faim. Donnes à l’indigent unegoutted’eau, elle apaisera «à soif. (Trév.) L’eau est la seule boisson gui apaise véritablement la soif. (BriU.-Sav.) L’homme cherche, saisit les objets dans lesquels il soupçonne la propriété (l’apaiser ses besoins. (Briil.-Sav.) Le bouilli est une nourriturésaine. qu, i apaise promptement la /aim. (Bnll.-Sav.) -■’■■■

t S’apaiser, v. pr. Se calmer : Les vents s’apaisbnt. (Fléch.) L’orage enfin s’apaise ; les tonnerres, les vents cessent d’ébranler la montagne. (Marm.) Le fleuve a franchi la cataracte, le flot s’apaise, le bruit s’éloigne. (Lamart.) ’ ■ '•■•, .

— Cesser d’être irrité, s’adoucir : Le roi commençait à s’apaiser. Dieu s’apaisera-/-j7 en vous voyant confandupar vos propres fautes sans vouloir les avouer ? (Fén.J L’avocat s’apaise ou s’irrite augrédesapartie. (D’Aguess.)

Je suis trop en colère.

Du

Il s’apaise, il pardonne,

cœur ingrat qui l’abandonne

t 11 attend le retour. Racine.

H Devenir’moins violent : Les discordes s’apaisent’ les ressentiments s’effacent ; les méfiances disparaissent. (Baranté.) De pareilles douleurs ne sauraient s’apaiser.

{Crésiuav.

Loin des hommes, l’amour respire plus à l’aise, La nature est sereine, et te chagrin s’apaise.

H. Cantel.

^ t— Syn. Apaiser, calmer, pacifier. Apaiser,

c’est ramener par degrés un calme entier et permanent : La solitude n'apaise pas les troubles du cœur, si la raison ne s’en mêle. (Scudéri.) Calmer, c’est produire un adoucissement du trouble : Calmer les émotions populaires. (La Bruy.) Pacifier, c’est faire cesser des troubles, des différends par voie de négociation et d’accommodement : Il vous serait aisé, de pacifier toutes choses. (Mol.)

— Antonymes. Allumer, attiser, déchaîner, embraser, entretenir, envenimer, exciter, fomenter, inciter, irriter, provoquer, souffler, stimuler, surexciter.

APAISEUR s. m. (a-pè-zeur-rad. apaiser). Fam. Celui qui apaise : C’est un apaiseur de querelles.

—Anciennement, Sorte d’officier municipal chargé d’apaiser, chez les particuliers, les querelles qui ne tombaient pas sous le coup des pénalités afflictives.

APALACHES, nom d’une ancienne peuplade d’Indiens de l’Amérique du Nord. Cette nation, jadis puissante, résidait près des montagnes . qui, réunies aux monts Alîéghanys, traversent une portion des États-Unis du N.-E. au S.-O. ; elle émigra en masse de là pour venir s’établir, partie an S. de l’État de Géorgie, partie sur la rive occidentale du Mississipi et sur les bords du fleuve Rouge, où on les retrouve encore aujourd’hui, mais ré’duits à un petit nombre d’individus.

APALACHES (monts). V. Alléohanvs.

APALACHIE (baie d’), baie assez considérable sur la côte de la Floride (États-Unis), dans la partie orientale du golf", du Mexique, par 30° de lat. N. et 860 de long. O.

APALACHINE s. f. (a-pa-la-chi-ne — rad. Apalaches), . Bot. Arbrisseau de l’Amérique septentrionale, du genre des houx, famille

APA. :

des aquifoliacées ou ilicinées, qui croît particulièrement sur les monts Apalaches, et

dont les feuilles, préparées*en infusion, ont des propriétés vomitives ; c’est Yilex vomitoria. Cet arbrisseau est aussi désigné-sous le nom à’apalanche ; quelques dictionnaires établissent a tort une distinction entre l’apalanche et Vapalachine. APALAT, AFALATOD OU APALATOA.

Bot. Nom vulgaire de quelques espèces de plantes du genre crudie.

APALE s. m. (a-pa-le). Bot. Nom donné à une plantej plus généralement.connue sous celui de blennosperme.

. — Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères vésicants, voisin des caiitharides’, et renfermant un petit nombre id’espèces, dont une habite la Suède.

disait dé ceux qui étaient incapables "de se livrer à la lutte, inhabiles à ces exercices.

APALIKE s. m. (a-pa-li-ke). Ichth. Nom d’une espèce de hareng des tropiques, plus grand que le hareng commun.

APÂL’IR v.n. ou intr. (a-pâ-lir-rad.pd/e). Être pâle, devenir pâle. Vieux. On ne dit plus que pâlih.

— v. a. ou tr. Rendre pâle : Oui, jeune fille, si tu étais mienne, je ne te conduirais pas dans les bals et les fêtes, je h’apâlibais point sous des guirlandes de fleurs ton front de seize ans. (Mélanie Waldor.)

APALLAGE s. f. (a-pal-la-je — du gr. apallagé, changement). Méd. Transition de l’état de maladie à l’état de santé.

APALOCHLAMYS s, m. <a-pa-lo-kla-miss — du gr. apalos, tendre ; chlamus, tunique). Bot. Genre de plantes de la famille des composées, voisin des^cassinies, et renfermant trois espèces, qui habitent l’Australie.

APALODERME s. m. (a-pa-lo-dèr-me — du gr. apalos, mou ; derma, peau). Ornith. Section du.genre couroiïcou., ,".. ’ "

apalytre adj.(a-pa-li-tre-dugr. apalos, mou, elutron, étui, élytre)^ Entom. Se dit d’un insecte qui a les élytres molles.

—r s. m. pi. Famille d’insectes, coléoptères pentamères, caractérisée par les élytres molles, et renfermant.les lampyres ou vers luisants et quelques genres voisins.

APAMÉ, fille d’un satrape de la Bactriane, ’ épousa, en 325 av. J.-C., Séleucus Nicator, l’un des généraux d’Alexandre, et donna son nom a plusieurs villes, notamment à Apamée en Syrie, il Une autre Apamé, fille d’Antiochus Soter et de Stratonice, épousa Magas, roi de Cyrène.

APAMÉB, nom de plusieurs villes de l’Asie ancienne : ville de la Syrie, dans la vallée de l’Oronte, au S.-E. d’Antioche ; fondée, ou au moins agrandie par Séleucus Nicator, qui en fit une sorte d’entrepôt de la vallée de l’Oronte, où l’on gardait ses éléphants et ses chevaux. Au temps des croisades, cette ville portait le nom de Fàmiêh ; aujourd’hui elle n est plus représentée que par la petite forteresse de Kal’at el-Moùdik, et par de vastes ruines, au milieu desquelles on distingue encore une lon’gue rue bordée de colonnes corinthiennes, dont les débris couchés à terre cachent en partie une statue de Bacchus assez remar

?uable. n Ville de Bithynie, non loin de Pruse,

ondée par une colonie de Colophon et agrandie par Prusias ; en 75.av. J.-C. elle fut prise par Lucullus et transformée en colonie romaine, n Une des principales villes de la Mésopotamie, sur la rivé gauche de l’Euphrate, bâtie par Séleucus Nicator, vis-àrvis la ville de Zeugma. Elle porte aujourd’hui le nom de Rom-Kala.

du Marsyas et du Méandre, au milieu d’

plaine fertile, à, 4 kilom. O. de Célènes. Elletut fondée par Séleucus Nicator, qui lui donna le nom de sa femme, et qui, pour peupler cette ville, y transporta les habitants de Célènes. Entrepôt et siège du commerce de l’Asie Mineure, ce qui lui valut son surnom de Cibotos (coffre). C’est aujourd’hui la petite ville a’Afioun-Kara-Eissar, ainsi nommée à’afioun (opium), parce qu’on y fait un grand commerce d’opium.

APAJMÉE DE MÉSÈNE, ville de l’anc. Mésopotamie, située au S. de l’Ile de Mésène, près du confluent du Tigre et de l’Euphrate. Pline appelait cette ville Digbà ; elle porte aujdurd nui le nom de Kornah. ^

APAMÉE DE S1TTACÈNE, ancienne ville de Mésopotamie, dans l’Ile Mésène, au point de jonction dujcanal royal avec le Tigre.

APAMÉE BHAG1ANE, ville de l’Asie ancienne, chez les Parthes, au S. des Portes Caspiennes.

APAMEE s. f. (a-pa-mé— n. de ville). Entom. Genre de lépidoptères nocturnes, formé aux dépens des noctuelles, et renfermant environ quinze espèces, qui toutes habitent la France.

—, apaméen, enne s. et adj. (a-pa-mé-ain, è-ne). Géogr. anc. Habitant d’Apamée ; qui appartient à ces villes ou à leurs habitants.

APANAGE s. m. (a-pa-na-je —de à, et du lat. panis, pain ; plus directement du bas-lat. apanagium, pension, revenu annuel accordé

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aux cadets de famille, et mieux de apanare, donner du pain, doter. Suivant Loysel, de a, et pennis, qu’il définit ainsi : < Donner plumes et moyens aux jeunes seigneurs sortant du nid.de la maison de leur père, pour commencer à voler et à faire fortune par maints exploits. • Mais cette dernière étymologie n’est qu’ingénieuse). Féod. Terres ou certaines portions du domaine royal qu’on donne aux princes pour leur subsistance, mais qui reviennent à la couronne après l’extinction de leurs descendants, mâles : Donner une terre en apanage ou pour apanage. Tout /’apanage des princes se réduit soutient à la rapine, à ce

reproduction, mais en petit, du système primitif d’hérédité des races franques. (J. Baissas.) Sous la troisième race, /’apanage remplaça, le partage ’des biens patrimoniaux entre les enfants. (Chateaub.)

— Se dit des biens, des terres mêmes qu’on possède par apanage : Pendant tes séjours vn peu forcés qu’elle fit dans les terres de ses apanages, elle prit goût aux lettres et au bel esprit. (Ste-Beuve.) Jamais je n’ai cru et jamais je ne croirai que la France soit /’apasage d’un homme ou d’une famille. (Napol. III.) Les biens des moines servaient ^/’apanage aux bâtards des rois, aux plus honteuses faveurs de leurs maîtresses. (Peyrat.) I -^-Parext. Ce qu’on a reçu, ce dont on jouit par droit d’héritage : En France, la magistrature n’est plus i’apanage d’une caste, ni le pririlége des nommes riches. (Rossi.) Sans s’étendre fort loin, ce riant apanage " - " Peut suffire au bonheur, peut contenter un sage. Andrieui.

— Fig. Ce qui est propre à une personne, en bien et en mal, ce qui est son privilège, son partage : La raison est /’apanage de l’homme. (Acad.) Cest /’apanage de la créature d’être sujs-tte au changement. (Boss.) La gaieté folâtre est f apanage ordinaire des jeunes filles. (Sterne.) L’homme a la force, la majesté ; les grâces et la beauté sont f apanage de l’autre sexe. (Buff.) Les soucis, les souffrances, la misère, voilà quel est ^’apanage de la nature humaine. (Volt.) L’espèce seule a pour apanage une éternelle perpétuité. (Portalis.)

jourmandise est l’apanage de l’homme (Brill, Sav.) Les mille douleurs sont l’apanage de notre être. (E. Sue.)

Soyez riche en vertus ; c’est là votre apanage.

Destouches.

Les qualités du cœur sont tout dans un ménage, Et l’on est asseï riche avec cet apanage.

Ponsard.

Poursuis ta sublime carrière,

Poursuis : le mépris du vulgaire Est l’apanage des grands coeurs.

Lamartine.

Il Ironiq.

Ah ! malheureuse engeance, apanage du diable, • C’est toi qui m’as joué ce tour abominable !

il Ce qui est inhérent à Une chose, ce qui en est la suite, la dépendance. : Il faut diriger ses intentions à’la vertu seule : la gloire, comme un de ses apanages, la doit suivre sans qu’on y pense. (Boss.) L’erreur est /’apanage de l’humanité, et celui-là est un homme rare qui ne peut faire pis que de se tromper. (Fontenelie). Chez quelques peuplades sauvages, ta caducité n’est accompagnée d’aucune des maladies qui sont, chez nous, Vapanage, ordinaire de la vieillesse. (Chamfort.) Le remords est ladies sont Papa-

cachet de la sottise. (De Ségur.) L’austérité est /’apanage de la religion. (Guizot.) L’orgueil fut toujours /’apanage du faux mérite. (J. Dubuz.) Le ’sourire est /’apanage de la maternité. (Balz.) Je ne parlerai pas des félicités qui sont /’apanage de la jeunesse, elles doivent cesser dans l’arrière-saison de la vie. (Balz).Za modestie est /’apanage de l’intelligence, qui se comprend elle-même et connaît ses limites. (Boitard.) Par cela même que la liberté est /’apanage de toute personne morale, c’est un apanage universel. (Franck.) 1m. honte et le malheur sont /’apanage nature/ du fils qui outrage sa mère. (Toussenel.) L’opiniâtreté est Z’apan âge des esprits fait tes. (M">eRomieu.) — Être de noire apanage, Nous appartenir, être dans notre dépendance : Le duc d’York s’était persuadé que la dame.était de son apanage. (Hamilton.)

it Tavenlr p’eut «

otre apanage,

— Anciennement, Droit, pouvoir exercé : Auot’r apanage sur une contrée.

— Dans le patois normand, syn. de suite, domestiques ; Il occupe la maison avec son apanage. La maison est assez grande pour, vous loger, vous et votre apanage.

— Epithètes. Riche, somptueux, brillant, princier, royal, orgueilleux, magnifique, superbe, modeste, pauvre, triste, déplorable, fatal.

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deux premières races de nos rois, dont le territoire, à leur mort, se partageait entre leurs fils : d’où les guerres intestines dont le sol français a été le théâtre pendant plusieurs siècles. À l’avènement de Hugues-Capet, un droit nouveau fut introduit, celui de primogéniture, que le chef de la race capétienne proclama en faisant couronner et sacrer de son vivant son fils atnê. Il fallut dès lors assurer aux enfants puînés des rois une dotation qui leur servit de soutenance ; elle consista surtout en provinces ou parties démembrées du domaine royal : c’est ainsi qu’en 103î la Bourgogne fut donnée à Robert, fils de Robert Ier ; U en fut de même du comté de Dreux en ll3ï ou U37, et d’un.certain nombre de duchés et. de comtés. Ces concessions, faites d’abord sous réserve, eurent pour effet d’affaiblir la puissance royale ; accordées ensuite h charge de réversions au domaine de la couronne, si l’apanagiste mourait sans descendance, et rendues dès lors inaliénables, elles pouvaient toutefois passer dans une famille étrangère par le mariage des filles de l’apanagiste. L’exclusion des filles fut prononcée en 13U par Philippe le Bel dans le codicille par lequel il donna le comté de Poitou à son fils Philippe le Long. On est d’accord pour admettre qu à partir de cette époque cette règle entra définitivement dans notre droit public. Jusqu’à Philippe-Auguste, les filles des rois avaient reçu des apanages : mais, depuis, il ne leur fut çlus accordé qu’une dotation en argent ou en immeubles, rachétable-en deniers et sans aucune prescription. Ainsi, en 15î8, un-duché composé des territoires de Chartres, Montargis et Gisors, fut érigé en faveur de Renée de France, et évalué à S50,000 écus : le Parlement n’enregistra les lettres d’érection de ce duché qu en réservant expressément la faculté de rachat. Il est à remarquer qu’aucune lot générale ne fixa la valeur, la qualité et la grandeur des apanages : mais en maintenant ces principes que. doit le roi apanage à messiei frères et enfants mâles puînés (Loysel, 639), que la propriété des domaines ainsi concédés reste h la couronne, et que la réversion s’en fait de plein droit au domaine royal en cas d’extinction de la descendance mile de l’apanagiste, ou d’avènement de ce dernier au" trône, la constitution ancienne de la France laissa au monarque le droit absolu de constituer arbitrairement les apanages comme il le jugeaitbon. Toutefois.dans les derniers siècles, . les’édits ou lettres de concessions portèrent que l’apanage constitué représentait un produit net de 20,000 livres, de beaucoup inférieur en réalité an produit réel des biens concédés. Au moment de la révolution de 1789. il y avait longtemps que les apanages n’étaient plus composés de parties démembrées du territoire royal : l’-avénement des Bourbons en 15S1 avait opéré le retour. À la couronne des dernières provinces possédées à ce titre. L’Assemblée constituante trancha dans le vif : elle admit avec un domaniste du xvie siècle, Chopin, que la délivrance de terres a l’apanagiste n’est qu’un mode depa’yement de la dotation annuelle due aux fils de France puînés ; et, aux apanages réels, elle substituades rentes aponagèr es (décret du 22 novembre 1790 et Constitution du 3 septembre 1791). En fait, cette substitution fut une spoliation entière, puisque les événements mirent obstacle à l’exécution de ces lois. Napoléon l", entreprenant les traditions de la monarchie déchue, ’fit revivre les apanages : le sénatus-consulte du 30 janvier lgio posa tous les principes de la matière, et codifia les règles éparses dans le droit public ancien en les adaptant à la société moderne. Les apanages, composés en grande partie d’immeubles situés en France, furent déclarés inaliénables par le prince apanage, et réversibles au domaine qui tes a fournis, en cas d’extinction de la descendance mâle de l’apanagiste. Le jugement des nullités résultant de l’aliénation des rentes ou des immeubles apanages fut déféré au conseil d’État. L’application de cette loi fut faite le 13 décembre 1810 au roi Louis-Napoléon, dont l’apanage fut fixé à un revenu de 2,000,000 fr., dont moitié en immeubles et moitié en rentes sur l’État. À la Restauration, Louis XVIIt commença par faire restituer au duc d’Orléans et à sa sœur tous les biens qui leur appartenaient avant 1790, soit par suite de la constitution d’apanage faite à leur aïeul en 1664, 1672 et 1692, soit par suite d’acquisitions propres, et qui n’avaient pas encore été vendus (18 et 20 mat 1814). Par la loi du 8 novembre de la même année, les autres princes et princesses de la famille royale reçurent à titre d’apanage, une dotation annuelle de 8,000,000 fr., que le roi répartit entre eux. En 1825, la dotation apanagère de la famille royale fut fixée à 7,000,000 fr., et un article spécial de la loi sur la liste civile confirma la restitution au duc d’Orléans de ses apanages, dont la loi du 2 mars 1832 prononça le retour au domaine de la couronne, par suite des événements de 1830 et ?n vertu du principe de réversion. Depuis cette époque, il ne fut.plus question d’apanage ; ce mot fut remplacé dans la loi du S mars 1832 et le sénatus-consulte du 12 décembre 1852 par celui de dotation. En fait, le sénatus-consulte du 30 janvier 1810 est jusqu’à nouvel ordre sans application.

APANAGE, ÉE (a-pa-na-jê) part. pass. du v. Apanager. Donné en apanage : Biens apan.vgks. Domaine apanage, il Qui a reçu quelque apanage t Prince apanage. L’abië avait clé