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l’employât à la représentation de sujets historiques de grandes dimensions. Depuis, la Société des peintres in water colours a fait d’immenses progrès ; ses expositions annuelles’ sont très-suivies, et nous ne craignons pas de dire que ses productions sont celles qui, de nos jours, font le plus d’honneur à l’art britannique. Il est même à remarquer que tous les peintres anglais subissent plus ou moins l’influence de ce genre de peinture- : alors même qu’ils tiennent la çalette de bois et la brosse, ils procèdent d’après le même système et font une application de teinte neutre qu’ils colorent après coup, si bien que leurs tableaux font l’effet de vigoureuses aquarelles ou de

fravures adroitement enluminées. Il est justeajouter que, grâce aux perfectionnements considérables réalisés, tant dans la préparation matérielle des couleurs que dans leur combinaison artistique, les aquarellistes anglais sont parvenus à donner à leurs œuvres un éclat, une richesse de tons vraiment extraordinaires. Aussi en voit-on plusieurs aborder hardiment de vastes compositions historiques, et y déployer, avec une grande sûreté de main, cette pratique minutieuse qui est le propre de l’école anglaise contemporaine. Au nombre des plus habiles il faut citer : MM. G. Cattermole, E.-H. Corbould, W. Hunt, E.-H. Wehnert, H. Warren, M.-A. Hayes, J.-F. Lewis, qui peignent des sujets d’histoire et de genre ; SIM. E. Duncan, G. Fripp, T.-M. Richardson, F. Taylor, W. Callow, T.-S. Robins, qui cultivent la marine et le paysage ; MM. L. I-Iaghe et Joseph Nash, peintres d’architecture ; MM. R. Thorburn, W. Ross, A.-E. Chalon, dont les portraits valent des peintures à l’huile pour la fermeté du modelé et la vérité de l’expression. L’Anglais Bonnington et notre célèbre Géricault, qui eut l’occasion d’étudier à Londres les productions des peintres in mater colours, popularisèrent l’aquarelle en France sous la Restauration. Depuis, la plupart de nos grands artistes ont cultivé avec succès ce genre, sinon comme une spécialité, du moins comme un délassement à des travaux plus sérieux. Paul Delaroche, Devéria, Alfred et Tony Johannot Charlet, Eugène Delacroix, Meissonnier, Decamps, ont exécuté des peintures à l’eau que les amateurs ont achetées au prix des plus beaux tableaux d’histoire. Pour ne citer qu’une des aquarelles de Decamps, celle qui représente des Cavaliers turcs traversant un gué a. été payée 16,900 fr. À la vente de M’«o ia eom, tesse Lehon. Aujourd’hui, les aquarellistes français dont les productions se font le plus remarquer sont : MM. Bcllangé, Eugène Lami, Victor Poîlet, Valerio, La laisse, Pils, J. Tourny, Aug. Delacroix, etc., pour les figures ; MM. Laurent Pelletier, Hubert, de Curzon Ziem, Justin Ouvrié, Herst, Harpignics, Courdouan, Théodore Jung, A. Crapelet, etc., pour le paysage et la marine ; MM. 1-Iip. Sebron, GuiUaumot, de Pignerolle, pour l’architecture. À ces noms nous pourrions joindre ceux de plusieurs artistes qui se servent avec habileté de l’aquarelle pour peindre les (leurs, les fruits, les insectes. M’"»s la princesse Mathiide exécute, a l’aide du même procédé, des portraits de grandeur naturelle, qui ont le relief et la chaleur des portraits à l’huile.

3 société d’aquarellistes

plus estimés dans-ce genre sont : MM. Madou, Leys, Francia, Van Moer, de Brackeleer, Ten Kate, Hamman, etc. En Hollande, nous citerons : MM. Weissenbruck et Boosboom qui excellent dans les vues de villes. En Suisse, le célèbre paysagiste Calame. En Allemagne, MM. Guillaume Scheuchzer, Joseph Ostermayer, Henri Schramm, Krùger ; en Autriche, MM. Fr. Steinle, Rodolphe Alt, etc. • Considérée comme branche spéciale de l’art, l’aquarelle ne saurait être mise sérieusement ~n parallèle avec la peinture à l’huile. Quel que

, î soient impuissants à produii„

certains effets. « L’aquarelle a des ressources très-bornées, a dit M. de Calonne ; elle vit de subterfuges et de compromis. Les reliefs gouaches que les aquarellistes introduisent souvent dans leur travail, lui communiquent une plus grande dureté, sans lui donner une plus grande vigueur. L’effet manque toujours d’énergie, la perspective de transparence, les premiers plans de solidité, les derniers plans de moelleux, et le coup dé soleil, si cher aux paysagistes, y devient presque impossible. Les couleurs à 1 eau rie supportent pas toutes le mélange ; elles se dérobent pour la plupart à ces alliages heureux qui, dans la peinture à l’huile, amènent ces tons transparents et lumineux dont Ruysdael et Hobbema avaient le secret ; elles ne peuvent être que difficilement reprises et ramenées au diapason de l’harmonie générale. Ce qui leur manque en vigueur

. et en brillant, les aquarellistes y suppléent par des tons forcés ; pour atteindre à un certain effet, ils sont obligés d’exagérer l’intensité do la couleur et de monter la gamme à l’aigu. De

. là ce reproche très-fondé que l’on adresse au coloris des aquarellistes, d*être faux et tout à fait conventionnel. » Mais s’il est vrai que l’aquarelle présente les graves inconvénients qui viennent d’être ênumérés, nous devons reconnaître aussi qu’elle est, dans bien des •îas, une précieuse ressource pour les artistes,

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et qu’elle leur permejrd’exécutér certains travaux impossibles avec les autres procédés. La nécessité qu’elle impose à ceux qui l’emploient de produire d’un seul jet, la fraîcheur et la franchise de ton auxquelles elle parvient, la rendent particulièrement précieuse pour faire des études d’après nature, pour saisir une impression fugitive, un effet passager, et encore pour esquisser une composition et jeter sur le papier une première pensée,

aquarelliste s. m. (a-koua-rèl-li-ste — rad. aquarelle). Peintre à l’aquarelle : En courant au hasard, je rencontre des coins de rue, charmants, qui feraient le bonheur d’un aquarelliste. (Th. Gaut.) Cette couleur argentée et lumineuse qui distingue les marines de Bonington, il l’a prise des aquarellistes anglais, en la transportant dans la peinture à l’huile. (Th. Gaut.) Même quand ils peignent à l’huile, les Anglais sont aquarellistes. (Th. Gaut.)

AQdarien s. m. (a-liona-ri-ain — du lat. aqua, eau). Hist. ecclés. Membre d’une secte chrétienne qui parut au’me siècle, et qui n’employait que de l’eau dans le sacrifice de la messe.

— Antiq. rora. Forme francisée à’aquarius. aquarium s. m. (a-koua-.ri-omm — mot

lat. formé de aqua, eau). Réservoir ou vaso dans lequel on entretient des plantes et des animaux d’eau douce ou d’eau saiée : Les amateurs de pisciculture peuvent prendre pour modèle /’aquarium marin construit au Collège de France. (Encycl.) Le fond de /’aquarium est occupé par des algues, des varechs et d’autres plantes marines. (Encycl.) Cet aquarium est une image, vne miniature naturelle des profondeurs de l’océan. (L’Ulustr.) La transparence des parois de /’aquarium permet d’observer, d’étudier la croissance, le développement des plantes et des animaux, et surtout les mœurs si peu connues de ces derniers. (LTlïustr.) Seule dans /’aquarium, une ëpinoche ne se livrait pas à la gaieté commune. (H, Berthoud.) Il PI. des aquariums.

— Encycl. Le premier qui eut l’idée d’établir un réservoir d’eau artificiel destiné à renfermer des plantes ou des animaux qui vivent dans cet élément, fut l’inventeur de l’aquarium. Pour le connaître, il faudrait donc remonter bien haut ; le nom seul d’aquarium est moderne ; l’objet qu’il désigne a été connu de toute antiquité. Toutefois, ce qui caractérise nos aquariums-actuels, c’est la disposition des appareils principaux ou accessoires, résultat de perfectionnements successifs, qui permettent d’entretenir dans les meilleures eon- ’ ditions possibles les êtres animés qui habitent les eaux, et de faciliter l’étude de leur développement et de leurs mœurs.

Les dispositions varient, en effet, suivant qué l’on veut élever des végétaux ou des animaux, des êtres vivant dans les eaux douces ou dans les eaux salées, sous les climats tempérés ou dans les régions chaudes. Les dimensions de l’aquarium peuvent également varier depuis le petit vase en verre destiné à orner un appartement, jusqu’à ces vastes édifices dont on peut voir des modèles au Muséum d’histoire naturelle et au Jardin d’acclimatation du bois de Boulogne. Le local dans lequel on élève des cyprins dorés, ou poissons rouges de la Chine, représente l’aquarium d’appartement sous sa forme la plus simple. À l’aide de certaines dispositions, on est arrivé à établir dans l’eau qu’il renferme un courant’léger, mais suffisant pour la renouveler et la maintenir pure. Un moyen qui aide beaucoup à obtenir ce résultat consiste à élever simultanément dans le même vase des plantes et des animaux aquatiques convenablement choisis. Pour tirer de cet aquarium tout le parti possible, on a modifié sa forme, en lui donnant celle d’un parallélipipède dont les parois latérales sont tonnées de glaces épaisses et transparentes ; le fond est ordinairement en ardoise. On comprend que cet appareil peut recevoir d’assez grandes dimensions, sans dépasser toutefois les limites au delà desquelles les glaces ne pourraient plus résister à la pression de la masse liquide. On peut élever dans un aquarium de ce genre des plantes assez nombreuses, les unes complètement inondées (potamogeton, vallisnérie), les autres flottantes (nymphéa, hydroeharis, villarsie, aponogéton), les autres enfin émergées, c’est-à-dire dont la partie inférieure seule plonge dans l’eau (butome, sagittaire ; linaigrette). QuàHt aux animaux, on peut y mettre tous ceux qui habitent nos eaux douces, à l’exception toutefois des poissons de grande taille ; encore même ceux-ci peuvent-ils y être conservés jusqu’à un certain âge. La faune de ces eaux est assez variée pour offrir un cadre étendu d’études et d’observations intéressantes. Aux poissons d’eau douce, dont les plus curieux sont l’épinoche,

, la truite, le saumon, l’ablette, le cyprin doré, etc., il faut ajouter des reptiles (salamandres ou tritons, grenouilles, tortues d’eau douce) ; des insectes (ditisques, notonectes. ranâtres) ; des crustacés (écrevisses, cypris) ; des annélides (sangsues) ; des mollusques (lymnées, planorbes, paludines, mulettes, anodontes) ; enfin des polypes (plumatelles, spongilles, etc.).

L’aquarium d’eau douce peut devenir un véritable bassin, et être situé soit -en plein air, pour les plantes de climats analogues au nôtre, soit dans une serre plus ou moins chauffée, pour les végétaux dés régions équato AQU

riales : dans ce cas, le noi

donné par extension à la serre même. Il existe aujourd’hui des serres de ce genre dans tous les grands jardins botaniques de l’Europe, et même dans quelques établissements privés. Celle qu’on a récemment construite au Muséum d’histoire naturelle de Paris a 18 mètres de longueur sur 10 de largeur, et près de A mètres dans sa plus grande hauteur. Le bassin, dont la forme est celle d’un rectungle à angles coupés, mesure environ 13 mètres de longueur sur î de largeur. La profondeur de l’eau, au centre, est de près de 1 mètre ; deux gradins, qui régnent dans toutson pourtour, permettent d’avoir des profondeurs diverses, selon les exigences des diverses classes de végétaux aquatiques. Ce bassin est construit en ardoises d’Angers, taillées en dalles d’environ 3 centimètres d’épaisseur, reliées entre elles par des bandes de cuivre, et reposant sur une base maçonnée. Un espace assez large a été réservé tout autour, pour la> circulation.

L’atmosphère de l’aquarium doit être constamment chaude et humide, et l’eau elle-même doit être chauffée de 25 à 30 degrés centigrades. Pour obtenir ces conditions, un tuyau de chaleur circule sous- le fond même du bassin ; un autre conduit, élevé au-dessus du sol, règne dans -l’intérieur. La base seule des murs est en pierre ; tout le reste, ainsi que le toit, est en verre transparent, maintenu par une légère charpente en fer : ce genre de construction permet à la lumière de pénétrer librement de tous les côtés. L’eau pluviale et la terre franche ont été préférées pour garnir le bassin ; au-dessous de cette dernière, une couche de charbon de bois absorbe les matières organiques en décomposition.

Le genre d’aquarium dont nous venons de parler peut servir à cultiver toutes les plantes indiquées ci-dessus, et de plus, celles qui, par leur tempérament ou leurs dimensions, ne pouvaient être conservées en plein air ou dans les petits bassins renfermés dans les serres : telles sont, entre autres, de grandes aroïdées, comme les caladium, et surtout ces gigantesques nymphéacées, comme la Victoria regia ou l’euryale feron, dont les (leurs atteignent 1 mètre, et les feuilles 5 à 6 mètres de circonférence, sur des pétioles ou des pédoncules proportionnés. Nous ne nous sommes occupés jusqu’à présent que de l’aquarium d’eau douce ; parlonsmaintenantdesayâanMms marins., Ceux-ci, bieri que l’idée en paraisse d’abord toute naturelle, sont d’invention assez récente. C’est au jardin zoologique de Londres que, à notre connaissance, ils ont été établis pour la première fois. M. Ooste s’est empressé de les introduire au Collège de France, et M. Schram au Jardin botanique de Bruxelles. L’appareil est le même que celui que nous avons décrit plus haut pour les plantes et les animaux d’eau douce ; il n’en diffère que par son contenu. L’aquarium étant établi, il s’agit de le remplir d’eau salée. Le moyen qui pour cela se présente naturellement à l’esprit consiste à transporter de l’eau de mer, prise sur un point du littoral ; mais ce procédé ne peut être employé avantageusement que dans le voisinage de la mer. On a imaginé, pour les localités qui en sont éloignées, une eau de mer concentrée, qu’il suffit d’étendre pour l’amener au degré voulu de salure et de densité. On peut aussi produire de l’eau salée artificielle, en faisant dissoudre dans l’eau pure les quantités convenables des différents sels qu’une analyse chimique rigoureuse détermine dans """" J~ Cette eau peut se. conserver

elée, mais à la

le niveau constant

peu d’eau douce,

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par l’addition successi.....

destinée à remplacer celle qui s’évapt cela, le liquide de l’aquarium se concentrerait et deviendrait de plus en plus salé. Il faut aussi l’agiter de temps en temps. Vaquarium du Jardin zoologique du bois de Boulogne reproduit les dispositions précédentes, avec certaines modifications nécessitées par les vastes dimension^ de l’appareil. Un bâtiment d’un style sévère renferme, sur un de ses côtés, quatorze réservoirs contigus ; les cloisons qui les séparent, ainsi que la paroi extérieure, sont en ardoises d’Angers ; l’intérieure est formée par une glace de Saint-Gobain. La lumière arrive sous un angle tel que le fond est réfléchi, produisant ainsi l’aspect d’une grotte sous-marine, où les animaux sont dans leur station naturelle. Grâce à un appareil ingénieux, l’eau est constamment renouvelée. D’autres précautions sont prises pour empêcher l’action d’une lumière et d’une chaleur solaire trop vives. Le fond du bassin est garni de fragments de roche, formant des cavités où les êtres aquatiques trouvent l’ombre et la fraîcheur ; il reçoit aussi une couche de sable dans lequel certaines espèces aiment à s’enfoncer. Les plantes mises dans Y aquarium concourent à assainir l’eau, en même temps qu’elles servent de retraite et souvent de nourriture aux animaux marins. On choisit de préférence les ulves, les conferves, les corallines, les zonaires, les cerramium, etc. On rejette au contraire les algues charnues, épaisses, ou sécrétant une matière visqueuse, telles que la plupart des fucus, qui finiraient par vicier complètement le liquide. Quatre des compartiments de cet aquarium sont destinés aux poissons et aux autres animaux d’eau douce ; les dix autres, aux êtres organisés marins. On y trouve un certain nombre de poissons de mer ; des crustacés, dont le plus

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singulier est le bernard-l’ermite ; des annélides, telles que serpules, amphitrites, arénicoles, dont la tête est entourée de filaments rayonnes qui souvent brillent du coloris le plus vif. La classe des mollusques est représentée par des buccins, des littorines, des pholades, et par un banc d’huîtres ; celles des échinodermes et des polypes, par des oursins et des coraux attachés aux rochers. Mais les plus beaux ornements de l’aquarium sont les actinies, vulgairement appelées anémones de mer, et qui sont comme les fleurs de l’océan ; leurs formes et leurs couleurs sont très-variées. Quand les vagues sont agitées, l’actinie se retire, se contracte sur elle-même, et présente à peu près l’aspect d’un champignon ; mais dès que le calme renaît, on voit toutes ces fleurs vivantes s’épanouir, en se détachant sur le vert brillant des ulves, et transformer ainsi les rochers sous-marins en un parterre animé et paré des plus riches couleurs.

ÀQUÀRIUS. Nom latin du Verseau.

AQUARIUS s. m. (a-koua-ri-uss — mot lat. formé de aqua, eau). Antiq. rom. Porteur ou marchand d’eau, chez les Romains, il Esclave employé aux bains, qui apportait l’eau, la versait sur le baigneur et remplissait le labrum. il Officier attaché au service des aqueducs : il devait veiller à ce qu’il ne fût pas pris une quantité d’eau plus grande <jue celle qui était concédée par laloi à chaque individu ou à chaque établissement public, il On dit quelquefois aussi aquarien.

AQUARTIE S. f. Ou AQUART S. m. (a-kouarti). Bot. Syn. de solanum ou morclic.

AQUATEUR s. m. (a-koua-tour — du lat. aqua, eau). Antiq. rom. Nom sous lequel on désignait les valets d’armée chargés de distribuer l’eau aux soldats.

AQUATILE adj. (a-koua-ti-le — du lat. aquatilis ; formé de aqua, eau). Bot. Se dit des plantes qui naissent dans le lit dos rivières ou au fond des amas d’eau, comme les fucus, et qui restent toujours submergées, il On le dit aussi dos niantes dont les fleurs flottent et s’étendent a la surface des eaux, telles que le lotus, le nénufar, etc.

— Syn. Aqnnlilo, aquatique. La planté aquatile est celle qui naît, se développe, exécute ses différentes fonctions au fond de l’eau et ne se montre qu’accidentellement à la surface ; aquatique a un sens beaucoup plus étendu, et se dit des plantes qui vivent dans l’eau, sur le bord des ruisseaux, des rivières, ou simplement dans les lieux humides et inondés. Cette dernière dénomination s’applique aussi à tous les animaux qui vivent dans l’eau ou sur ses bords.

hile, terrestre,

aqua-tinta s. f. (a-koua-tain-ta — du lat. aqua, eau, et de l’ital. tinta, teinte). Espèce de gravure qui imite les dessins au lavis faits à l’encro de Chine, au bistre ou à la sépia : La salle à manger était ornée de gravures à /’aqua-tinta dans des cadres dorés. (Balz.) Les dessins de Goga sont exécutés à /’aqua-tinta, ravivés d’eau-forte. (Th. Gaut.) Des ombres mates, des demi-teintes pâteuses, des lumières fulgurantes qui vous papillotent aux yeux, de Véblouissement, de la fantasmagorie partout, tel est l’aspect ordinaire d’une aqua-tinta. (Deriége.) il PL dos aqua-tinta. On dit aussi aqua-tinte, et au pi. aqua-

— Encycl. Il existe pour Yaqua-tinte plusieurs procédés différents et qu’il serait beaucoup trop long de décrire. Le plus jisité consiste à recouvrir d’un léger vernis une planche de cuivre sur laquelle on lave ensuite au pinceau avec une encre composée d’huile d’olive, d’essence de térébenthine et de noir de fumée. Cette encre dissout le vernis, que l’on enlève avec un linge (in ; les parties de la planche ainsi mises à nu sont saupoudrées de colophane que l’on fait adhérer, en exposant le métal à une chaleur suffisante ; puis on répand de l’acide nitrique, qui s’insinue, dans les interstices de l’endroit résineux et mord la planche à l’endroit voulu. On recommence cette opération plusieurs fois de suite, jusqu’à ce qu’on soit arrivé à produire les ombres les plus fortes. Les estampes gravées par ce procédé offrent à peu près les mêmes effets que les gravures à la manière noire. Elles n’ont de mérite qu’autant qu’elles sont l’ouvrage d’un bon peintre ou d’un bon dessinateur, car, exécutées pour ainsi dire d’un seul jet, elles ont toute la liberté, toute la franchise des dessins originaux. L’invention de ce genre de gravure a été attribuée par les uns à Hercule Zeghers (lSfiO), par les autres à Fr.-Phil. Charpentier, graveur de Paris (i"62), ou à Jean-Baptiste Le Prince. Ce dernier, s’il ne fut pas l’inventeur du procédé, le poussa du moins à un haut degré de perfection ; quelques-unes de ses nombreuses estampes imitent le lavis de manière à’faire illusion. Longtemps avant Le Prince, le peintre génois Castiglione avaii imaginé un genre de gravure qui offre beaucoup d’analogie avec Y aqua-tinta. On ne saie pas au juste quel procédé il employait. Suivant Bartsch, dont l’opinion fait autorité en pareille •matière, Castiglione chargeait grassement de couleur à l’huile une planche de cuivre polie, et enlevait ensuite cette couleur au moyeu d’un style de bois, à proportion des demi-teintes et des clairs que son dessin exigeait. La planche