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veines de Galien, nerfs olfactif, optique, moteur oculaire commun, pathétique, trifacial, moteur oculaire externe, facial, auditif, glossopharyngien, pneumo-gastrique, spinal, l’hypoglosse, racines des nerfs rachidiens). En se réfléchissant des vaisseaux et nerfs qu’elles entourent sur la dure-mère, ces gaines donnent naissance au feuillet pariétal.

Le feuillet pariétal de l’arachnoïde adhère extrêmement à la dure-mère, qui lui doit l’état humide et l’aspect miroitant de sa surface interne ; il ne peut en être séparé ni par la dissection si habile qu’elle soit, ni par voie d’arrachement. On établit son existence : 10 par l’examen microscopique qui démontre sur la surface interne de la dure-mère un épithélium pavimenteux semblable à celui qu’on observe sur les parois de toute cavité séreuse ; ïo par la continuité manifeste des deux feuillets au niveau de toutes les gaines araehnoïdiennes.

La texture de l’arachnoïde est celle de toutes les séreuses, un tissu cellulaire conflensé, et sur ce tissu une couche épithéliale : tels sont les deux éléments qui la composent. On n’a pas encore constaté dans son épaisseur la présence de minuscules artériels, veineux, lymphatiques et nerveux. Varachnoïde a pour usages : l» d’isoler l’encéphale et la moelle épinière de leurs enveloppes fibreuse et osseuse, ot de leur assurer ainsi une indépendance favorable a l’exercice de leurs fonctions ; 2° de maintenir à leur surface le liquide céphalo-rachidien dans lequel ils sont plongés, suivant l’expression de M. Cruveilhier, comme le fœtus dans les eaux de l’amnios.

Il importe de noter les différences essentielles qui existent entre l’arachnoïde et les autres séreuses. Elle ne possède pas de feuillet celluleux externe qui puisse être isolé de la dure-mère ; elle est extrêmement mince et ne s’épaissit jamais ; en sorte oue lorsqu’elle paraît opaque, il suffit de racler avec le scalpel l’exsudation qui la recouvre pour lui rendre sa transparence ; elle n’adhère pas aux viscères qu’elle enveloppe ; enfin elle a deux surfaces de sécrétion, la surface séreuse proprement dite, et la surface qui regarde la pie-mère ; de là deux cavités séparées, la cavité arachnoïdienne contenant la sérosité arachnoîdienne, et la cavité sous-arachnoïdienne, située entre l'arachnoïde et la pie-mère, contenant le liquide arachnoîdien ou céphalo-rachidien. Pendant longtemps on n’admit qu’une seule cavité, la cavité arachnoîdienne ;■ qu’un seul liquide, lequel était sécrété dans cette cavité : do là de graves erreurs sur la nature de l’hydrocéphale, de l’hydrorachis, sur l’origine de la sérosité trouvée dans le crâne, etc. La distinction des deux cavités avait échappé à Bichat, qui étendait la cavité arachnoîdienne dans les ventricules de l’encéphale, en y faisant pénétrer par une ouverture étroite placée vers l’origine de la toile choro’idienne un prolonge

is décrite, et à laquelle il donnait le nom d’arachnoïde extérieure. Aujourd’hui, les anatomistes n’admettent plus cette arachnoïde intérieure, qui continue cependant de figurer dans le dictionnaire de Nysten comme appartenant à la science. Le Dictionnaire général des sciences persiste, de son côté, à confondre les deux cavités et les deux liquides comme le faisait Bichat ; on est surpris d’y lire que le liquide céphalo-rachidien sépare les deux feuillets de l’arachnoïde.

ARACHNOÎDIEN, IENNE adj. (a-ra-knoi-di-ain, è-ne — rad. arachnoïde). Qui a la finesse d’une toile d’araignée.

— Anat. Qui a rapport à l’arachnoïde, il Cavité arachnoîdienne, Cavité formée par les doux feuillets do l’arachnoïde ; se dit par opposition à la cavité sous-arachnoîdienne, qui est située entre le feuillet viscéral de 1 arachnoïde et la pie-mère, il Gaines arachnoïdiennes, Gaines fournies par l’arachnoïde aux vaisseaux et aux nerfs qu’elle rencontre dans son trajet. Il Sérosité arachnoîdienne, Sérosité contenue dans la cavité arachnoîdienne. Il Liquide arachnoîdien, Nom quelquefois donne, mais improprement, au liquide contenu dans la cavité sous-arachnoïdienne. Ce liquide doit être désigné sous lo nom de sousarachnoïdien, ou do céphalo-rachidien.

ARACHNOÏDITE s. f. (a-ra-kno-i-di-terad. arachnoïde). Méd. Inflammation de l’arachnoïde. On dit aussi aracbnitis. V. Méningite.

gr. arachnè, araignée ; logos, discours). Entom. Branche do la science entomologique, qui traite des araignées, il Traité sur les araignées. ARACHNOLOGlQUE adj. (a-ra-kno-lc-ji-ke

— rad. arachnologie). Qui a rapport à l’arachnologio : M. Quatremère-Disjonval, emprisonné au commencement de la Révolution, fimploya les huit mois que dura sa captivité à faire 4.cs observations arachnologiques. ("**)

ARACHNOLOGUE s. m. (a-ra-kno-lo-gho

— rad. arachnologie). Celui qui s’occupe d’alachnologio, qui écrit sur les araignées.

ARACHNOPE s. m. (a-ra-k’no-pe — du gr. arachnè, araignée ; pous, pied). Entom. Genre de coléoptères tétramères, voisin des charançons, renfermant deux espèces qui vivent à la Nouvelle-Guinée,

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— Bot. Se dit d’un champignon qui croît sur le corps des araignées mortes.

ARACHNOFHILE adj. et s. (a-ra-kno-fi-le — du gr. arachnè, araignée ; philos, ami). Qui aime les araignées : Pellisson était un véritable araciinophilk ; Lalande était plutôt ce qu’on pourrait appeler un arachnophage.

ARACHNOTHÈRE s. m. (a-ra-kno-tè-rcdu gr. arac/mé, araignée ; thèraô, je chasse). Orinth. Genre d’oiseaux, de l’ordre des passereaux, qui habitent l’archipel des Indes et ne vivent que d’araignées.

ARACHOSIE, nom d’une province de l’ancien empire de Perse, entre la Drangione à l’O. et l’Inde à l’E. ; elle est comprise aujourd’hui dans le Kaboul. Elle avait pour capitale Arachotos, fondée, dit-on, par Sémiramis.

ARACHOSIEN, IENNE s. et adj. (a-ra-kozi-ain, ène). Géogr. anc. Habitant de l’Arachosio ; qui appartient à l’Arachosie ou à ses habitants.

ARACHTHUS, fleuve de l’âne. Épire, nommé Aretho par Tite-Live et Polybe ; aujourd. l’Arta. V. ce mot.

ARACION s. m. (a-ra-si-on — du gr. arakion, fiole, bouteille). Bot. Genre de la famille des composées, tribu des chicoracées, formé aux dépens dos épervières.

ARACK, ARAC ou ARAK s. m. (a-rakmot malais qui signifie liqueur spiritueuse). Chim. Nom de diverses liqueurs fermentées en usage en Asie, en Afrique, en Amérique et dans l’Océanic : Les Juifs s’enivraient d’eaude-vie et d’ARACK. (Gér. de Nerval.)’C’est la surabondance de Z’arack, ou eau-de-vie de l’endroit, dont je me soupçonne d’avoir extrêmement abusé. (E. Sue.) Ceux qui ont pris goût à Tarack en conçoivent une soif insatiable ; il parait que cette liqueur perfide a dans sa composition quelque chose qui stimule la soif sans l’étancher. (Pallegoix.) En distillant J’arack avec des semences d’anis étoile, les Chinois font une anisette tris-forte, agréable, et qui n’a pas les inconvénients de l’eau-de-vie de riz toute seule. (Pallegoix.)

— On écrit aussi, suivant les pays, Araka, Araki, Arach, Ariki, Arki, Arza et par abrév. rach :

Eu vin, du rhum, du rock, Ça fait du bien a l’estomac.

Opéra com. du Chalet.

— Par ext. Nom donnédans les Antilles à l’alcool retiré, par la distillation, du

— Encycl. Dans l’Indouslan, on appelle arach ou racle, tantôt le sue de canne aromatisé, tantôt une liqueur alcoolique obtenue par là distillation du riz fermenté, et à laquelle on ajoute des fruits et une petite quantité d’écorce de palmier arec. On donne le même nom, dans le Turkestan, àl’eau-de-vie d’orge et de fruits ; dans l’Amérique du Sud, h la sève fermentée du cacaoyer ; en Perse, à l’eaude-vie de dattes et de raisins secs ; en Égypte, à la sève fermentée de certains palmiers, etc.

ARACONCHINI s. m. (a-ra-kon-chi-ni). Bot. Nom donné, à Cayenne, à une espèce d’iciquier qui, selon quelques auteurs, fournit une résine employée en pharmacie.

ARACUYA3 s. m. pi. (a-ra-kui-iass). Géogr., Habitants de la province de Fernambuco (Brésil).

ARAD, nom commun à un comitat et à une ville de Hongrie ; le comitat compte 258,000 hab., et la ville environ 20,000. Autref. très-forte, elle fut célèbre dans les guerres avec les Turcs, ainsi que dans les troubles qui agitèrent l’Italie au xvii» siècle. Commerce actif en tabac, peaux, laines, vins et mie ! ; sa farine, dite royale, est fort recherchée dans tout l’empire d’Autriche, et commence à devenir l’objet d’une forte exportation a l’étranger. Grâce à sa situation, Arad est l’objet d’un transit important entre la Hongrie et la Transylvanie. Elle est divisée en deux parties-par le Maros ; Y Alt-Arad ou Vieil-Arad sur la rive droite, et Neu-Arad ou Neuf-Arad sur la rive gauche. Il Nom d’une ville de l’ancienne Palestine, dans la tribu de Juda, à 55 kilom. S, de Jérusalem.

ARAD s. m. (a-radd). Synonyme de Erd.

AKADA, nom de la vingt et unième station des Israélites dans le désert, dans le pays des Amalécites.

ARADAH adj. et s. (a-ra-da). Linguist. Ancien idiome de l’Afrique.

ARADE s. m. (a-ra-de). Entom. Genro d’insectes hémiptères hétéroptères, voisin des punaises, et renfermant une dizaine d’espèces, dont la plupart habitent l’Europe, où elles vivent sous 1 écorce des arbres. ■

ARADECH s. m. (a-ra-dèk). Bot. Nom sous lequel on désigne vulgairement l’airelle dans le midi de la France.

ARADIEN, ENNE s. et adj. (a-ra-di-ain,

... ... ses habitants : Les Aradœns avaient la réputation d’être bons soldats et bons matelots.

— Nom d’un peuple que Assar-Haddon établit en deçà do l’Euphrate, et qui se nommait aussi Bacriens.

ARADIEN, ENNE adj. (a-ra-di-ain, è-ne

ARA,

— rad. arade). Entom. Qui ressemble à un

— s. m. pi. Famille d’insectes hémiptères hétéroptères, ayant pour type le genre arade : Les aradiens sont généralement de petite taille. (Blanchard.) •

aradites s. m. pi. (a-ra-di-te). Entom. Famille d’insectes hémiptères, appartenant au genre arade.

ARADDS, l’Arvad ou l’Arvadite des Hébreux, île et ville de l’ancienne Phénicie, unie par un pont au continent, en face d’Antaradus, qui lui servait de port. Cette ville, très-florissante sous les Séleucides, fut ruinée par les Arabes sous Mohaviah. Aujourd’hui Mouad. Il Ancien nom d’une île du golfe Persique ; elle porte auj. le nom de Arak ; c’est la plus petite des îles Bahreïn.

ABjE FLAVliE, ville de l’ancienne Germanie supérieure.

ARvK GENUjE, nom latin d’Argentan.

ARJEOCÈRE s. m. (a-ré-o-sè-re — du gr. araios, mince ; keras, antenne). Entom. Genro d’insectes coléoptères tétramères, voisin des charançons, et renfermant un petit nombre d’espèces, qui vivent en général dans les régions chaudes du globe, il On donne aussi ce nom à un genre de coléoptères pentamères brachélytres, voisin des staphylins, et renfermant une seule espèce, qui se trouve à Montevideo.

ar&ope s. m. (a-ré-o-pe — du gr. araios, mince, grêle ; pous, pied). Entom. Genre d’insectes hémiptères homoptères, voisin des fulgores, et renfermant une seule espèce.

ARiEOXÈNE s. m. (a-rô-o-ksè-ne— du gr. araios, rare ; xenos, étranger). Miner. Mélange de vanadate et d’arséniate de plomb et de zinCj découvert à Dahn (palatinat rhénan), ot ainsi appelé par le docteur Franz de Kobell, parce qu’il considérait d’abord ce mélange comme une espèce distincte du vanadate de plomb, appelé dôchénite. Aujourd’hui, ces deux espèces sont réunies en une seule sous ce dernier nom.

ARAF s. m. (a-raf — de l’arab. erf, au plur., araf). Purgatoire des mahométans, lieu placé entre le paradis et l’enfer.

ARAFAT, montagne d’Arabie, à 25 kil. S.-E. de La Mecque ; est le but d’un célèbre pèlerinage musulman, le jour anniversaire de celui où Mahomet, chassé une dernière fois de La Mecque, se retira à Médine. Sur le sommet se trouve une chapelle que les Orientaux prétendent avoir été bâtie par Adam, amené en cet endroit par l’ange Gabriel, qui lui apprit comment il fallait prier Dieu.

ARAFAT s. m. (a-ra-fa). Hist. relig. Neuvième jour du mois de zoulhidjet, époquo à laquelle les pèlerins de La Mecque vont visiter la montagne du même nom, au sommet de laquelle on prétend qu’eut lieu le sacrifice d’Abraham.

ARÀGALE s. m. (a-ra-ga-le). Bot. Plante de la famille des légumineuses ; se dit quelquefois pour astragale.

ARAGE ou ARRAGE s. m. (a-ra-je — rad. arer). Vieux mot. Action d’arer, de labourer.

— Féod. Droit que payait le possesseur d’une terre arable.

— Encycl. Le droit A’arage avait été maintenu, comme beaucoup d’autres semblables, au début de la Révolution. Le décret du 15 mars 1790, titre III, art. 2, le mit au nombre de ceux qui furent déclarés rachétables et payables jusqu’au rachat. Il fut définitivement aboli sans indemnité par la loi du 25 août 1792 (art. 5).

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s. t. (a-ra-gne ; gn mil.). Même sens que araignée, dont ce mot n’est qu’une forme archaïque : Comme l’abeille, mouche à miel, tourne à douceur tout ce qu’elle amasse ; au contraire, Z’aragne tourne à poison ce qu’elle cueille. (Mém. de Condé.) Ils descendent assurément de ces aragnes carnassières. (Volt.)

Il n’es

i, dit Varagne, &<

ARAGO (Domi llustres savant 26 février 1786 à Estagel (Pyrénées-Orientales). Son père occupait, à Perpignan, l’emploi de caissier de la Monnaie. C’est par erreur qu’on a prétendu qu’à quatorze ans le jeune Arago ne savait pas encore lire : il fit ses études au collège de Perpignan, et les termina de très-bonne heure, puisqu’à l’âge de dix-sept ans il fut admis, après un examen

»atif pour le consulat à vie. Au sortir de cette icole, il fut attaché en qualité de secrétaire au bureau des longitudes ; en 1806 il fut recommandé par le célèbre Monge à l’empereur, qui l’adjoignit à M. Biot, chargé, avec deux commissaires espagnols, MM. Chaix et Rodriguez, d’achever la mesure de l’arc du méridien terrestre. Cette opération géodésique, qui a servi de base au système métrique, avait été com nstruments

mencée par Delambre et Méchain, et fut continuée jusqu’aux îles Baléares par les deux jeunes savants. Mais elle fut pour eux, pour Arago surtout, une longue odyssée de fatigues, de dangers et de vicissitudes. Au mois d’août 1807, les plus importantes opérations étant terminées, M. Biot repartit pour Paris, laissant à son jeune associé le soin d’achever les travaux qui restaient à faire, lorsque la guerre éclata entre la France et l’Espagne. Poursuivi par les Majorquains, qui le prenaientpour un espion, Arago se J’~- :

paysan, parvint a préserver ses et ses précieux papiers, fut acci navire espagnol, dont le capitaine le sauva de la fureur populaire en l’enfermant dans la citadelle de Belver (Palma), où il continua tranquillement ses calculs, obtint enfin de se rendre à Alger, mais fut pris à son retour par un corsaire espagnol, enfermé au fort de Rosas et sur les pontons de Palainos, et ne put regagner la France qu’après une nouvelle série d’aventures et d’infortunes. De nobles sympathies l’accueillirent à sori retour. L’Académie des sciences, contrairement à ses règlements, le reçut dans son sein, à l’âge de vingt-trois ans, et l’empereur le nomma profes : " en continuant dans sa retraite des études fécondes pour la science et qui fondèrent la popularité de son nom. L’empereur lui témoigna toujours la plus honorable estime. Lorsqu’il songeait, après le désastre de Waterloo, à se rendre aux États-Unis pour finir paisiblement ses jours dans l’étude des sciences, il eut un moment l’intention de choisir Arago pour compagnon d’exil et de travail. Quoique déjà professeur à l’École polytechnique, Arago était devenu directeur de l’Observatoire, où il fit des cours d’astronomie, restés célèbres par leur admirable clarté, et qui avaient pour auditeurs assidus les savants les plus distingués, Français et étrangers, en même temps que des personnes étrangères aux sciences, car on sait qu’Arago avait frappé l’Europe d’étonnement en parvenant à démontrer l’astronomie à des auditeurs n’ayant aucune notion des mathématiques. Cette puissance de vulgarisation scientifique, que personne n’a possédée à un plus haut degré, est, après ses découvertes, un.de ses plus beaux titres de gloire. C’était un rare mérite, en effet, de démocratiser la science, à une époque où les savants officiels n’étaient que trop disposés à l’envelopper de nuages pour la dérouer au vulgaire.

En 1830, Arago remplaça Fourier comme secrétaire perpétuel de l’Académie pour les sciences mathématiques ; depuis lors, jusqu’à ta fin de sa carrière, il prononça, en cette qualité, au sein de l’Académie, des éloges de

des chefs-d’œuvre de style et d’expositi scientifique. Sa réputation s’était répandue dans toute l’Europe savante ; il appartenait à toutes les académies, et était lié d’amitié avec les Humboldt, les Melloni, les Faraday, les Brewster, etc.

Décoré de tous les ordres, il n’en portait aucun, autant par simplicité’ que par dédain démocratique.. Après 1830, il entra à la chambre comme député des Pyrénées-Orientales. Il siégea à l’extrême gauche, et rendit de grands services par les lumières qu’il répandit dans les discussions sur les questions de marine, de canaux, d’instruction publique, de chemins de fer, etc. Républicain convaincu, il soutint constamment la cause des libertés publiques, la réforme électorale et les opinions les plus radicales. Les adversaires de ces idées, et ceux qui veulent enfermer le savant dans ses formules, sans lui permettre d’être en même temps un citoyen, blâmaient l’illustre astronome pour les services mêmes qu’il rendait au pays comme homme politique, et prétendaient que c’était un astre brillant égaré hors de son orbite. Mais la France n’en jugeait pas ainsi, et lorsque le trônedeJuillets’écroula, en février 18-48, Arago fut porté par l’acclamation populaire au gouvernement provisoire, qui le chargea en outre de diriger les ministères de la marine et do la guerre. Il prit partà tous les événements de cette grande époque, siégea parmi les membres modérés du gouvernement, combattu, mais toujours respecté par les républicains les plus ardents, fit partie de la commission exécutive nommée pari Assemblée constituante, et marcha à la tête des troupes dans les sanglantes journées de Juin. Cependant, tant de luttes et de secousses avaient brisé son énergie physique et morale, et il siégea muet et abattu sur les bancs de l’Assemblée législative. En 1852, il crut devoir à ses opinions et k ses antécédents de ne pas prêter serment au gouvernement nouveau, et le gouvernement honora la science et s’honora lui-même en exemptant l’illustre savant de cette formalité pénible. Arago mourut l’année suivante, le 2 octobre 1853. . Comme savant, Arago a fait un assez grand nombre de découvertes, utiles et ingénieuses, mais qui n’auraient cependant pas suffi à établir et à répandre la popularité vraiment rare attachée à son nom, sans le remarquable talent qu’il avait d’exposer la science aveu clarté et attrait, et sans l’ardeur qu’il mettait à la vulgariser. L’optique, dont la connaissance sert de base à toutes les observations astronomiques, fut l’étude de prédilection d’Arago. 11