Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/255

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ARBUSTE s. m. (ar-bu-ste — lat. arbus■tum, même sens). Petit arbrisseau : Çà et là des arbustes chétifs croissent péniblement sur cette terre privée de vie. (Chateaub.) Ce pavillon semblait caché au milieu d’une touffe de magnolias, tandis qu’une foule ^’arbustes odoriférants entouraient la base de cet élégant édifice. (E. Sue.)

L’herbe des champs renaît, l’arbuste "reverdit.

Dans nos bois aujourd’hui n’

Votre comj

son naturel : mais t^... „., „

— Bot. Végétal ligneux, à tige ramifiée dès sa base, mais qui s’élève peu et dépasse rarement un mètre : Le rosier, le chèvrefeuille, les bruyères, sont des arbustes.

arbustif, ive adj. (ar-bu-stif, i-verad. arbuste). Qui appartient à l’arbuste, qui se compose d’arbustes : La culture des jardins et des plantations akbustives dites des coteaux s’appelle horticulture proprement ditéet champêtre. (Leclerc et Thouin.)

Vigne arbustive. Nom donné aux vignes que l’on plante quelquefois au pied des arbres isolés, dans la seule intention d’en récolter la feuille pour la nourriture des bestiaux.

ARBUTHNOT (Alexandre), jurisconsulte écossais, né en 1538, mort en 1583, étudia le droit à Bourges sous Cuias, et devint en 1569 régent du collège royal d’Aberdeen. Propagateur zélé de la Réforme, il joua un rôle assez actif dans les affaires ecclésiastiques de son temps, encourut le ressentiment de Jacques VI « par la publication de l’Histoire d’Écosse, de Buchanan. Précurseur de Legouvé, il a composé un petit poème sur les vertus des femmes. Son ouvrage principal a pour titre : Orationes de origine et dignitate juris.

ARBUTHNOT (Jean), médecin et littérateur, né en Écosse en 1658, mort à Londres en 1735. Joignant à de profondes connaisse

littérature et en mathématiques des

sances non moins étendues en médecine, il devint l’un des médecins de la reine Anne. Il a laissé plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Essai sur l’utilité de l’étude des mathématigues ; Tables des monnaies, poids et mesures des anciens ; l’Art de mentir en politique, et le Procès sans fin ou Histoire de John Bull, critique amère des mœurs et des hommes de son temps. On sait que l’usage s’est conservé depuis de désigner le peuple anglais sous ce nom de John Bull que lui avait donné le docteur Arbuthnot. Ce roman, très-estimé en Angleterre, parut d’abord sous le nom de Swift. Il aété trad. en fr. par l’abbé Velly, 1753.

ARBUTHJiOTT •(sir ’ Alexander Dundas Younç), amiral anglais, fils d’un colonel, et petit-hls par sa mère du général James Murray, entra dans la marine en 1803. Il servit à Trafalçar, accompagna en Espagne la légion auxiliaire anglaise en qualité de colonel d’étatmajor, et parvint au rang de vice-amiral en 1858 ; il a été anobli en 1859.

ARBUTINE s. f. (ar-bu-ti-ne — du lat. arbutus, arbousier). Chim. Substance que l’on extrait de l’infusion aqueuse des feuilles de l’arbousier uva ursi. L’arbutihe forme des aiguilles groupées en faisceaux, incolores et amères. Elle est soluble dans l’eau, dans l’alcool et l’éther.

ARC s. m. (ark — du lat. arcus, même sens ; formé de arceo, j’éloigne, je repousse). Arme de trait, qui se compose d’une verge de bois ou de métal, tenue courbée au moyen d’une corde tendue avec effort, et qui sert à lancer des flèches : Bander, tendre un arc. Débander, détendre un arc. Tirer de /’arc. Z’arc et la fronde sont de toute antiquité, -on les a trouvés chez les peuples les plus sauvages. (Encycl.) Tous les arcs étaient tendus. (Boss.) La cavalerie des Romains était très-exercée à tirer de 2’arc. (Montesq.) Louis XI'commença, en 1481, à abolir en France l’usagé de 'I’arc 'et de la flèche. (Général Bard.)

De son arc cependant il bande les ressorts.

La Fontaine.

Mon arc, mes javelots, mon char, tout m’importune.

Mille soldats partout, bandits aux yeux ardents, veillent, l’arc et la lance au poing, l’épéeaux dents. V. Huoo.

Amour fit une gambade,

Et le petit scélérat

Me dit : Pauvre camarade,

Mon arc est en bon état,

Mais ton coaur est bien malade.

La Fontaine.

passions. (Henri IV.)

— Art milit. Arc à jalet. Ancienne arbalète propre à lancer des balles.

— Proverbialem. Avoir deux cordes, trois cordes à son arc, plusieurs cordes, plus d’une corde à son arc, Exercer plusieurs métiers à la fois ; avoir plusieurs moyens de réussir, de gagner de l’argent : Ceux de Guise furent avertis par d’Escars, gui voulait avoir deux cordes à son arc. (Régnier de la Planche.) J’avais trois cordes à mon arc j’étais à la

ARC

fois sommelier, chef d’office et maître d’hôtel. (Le Sage.) Pestel je vous croyais bien un peu Corse, beaucoup contrebandier, fort habile intendant, mais je crois que vous avez encore ^’autres cordks a votre arc. (Alex. Dum.) il Détendre, débander l’arc, Donner quelque relâche à l’esprit/ Cette heureuse comparaison remonte à Ésope. Il fut surpris un jour jouant avec des enfants. Comme on s’étonnait de cette apparente puérilité de la part d’un philosophe, il répondit : L’esprit de l’homme ressemble à un arc, qui ne doit, pas rester continuellement tendu. On rapporte que saint Jean l’Evangéliste, après avoir rempli les fonctions pénibles de son apostolat, s’amusait à apprivoiser une perdrix, et que, quelqu’un lui ayant témoigné sa surprise, il lui répondit que, comme un arc ne pouvait pas toujours rester bandé, ainsi l’esprit de l’homme ne pouvait pas toujours vaquer au travail, n Tendre trop l’arc, Montrer une trop grande sévérité, surtout en parlant d’un professeur, d’un père de famille, dans le système qu’on suit pour l’éducation de ses élèves, de ses enfants. Il Tendes trop l’arc, la flèche dévie : On manque le but que l’on veut atteindre lorsque l’on se sert de moyens excessifs, n Débander l’arc ne guérit pas la plaie, Renoncer à faire du mal ne répare pas celui qu’on a fait. Lorsque le roi René perdit Isabelle de Lorraine, sa première femme, qu’il aimait beaucoup, il prit pour devise un arc dont la corde est rompue, avec ces mots italiens : Arco per lentare, piaga non sana, dont notre proverbe est la traduction.

— — Archit. Courbe que décrit une voûte en pierre taillée. Il Arc plein cintre ou arc roman, Celui qui comprend exactement un demicercle, c’est-à-dire dont la hauteur est précisément égale à la moitié de la largeur, ou au rayon, il Arc surhaussé, ou exhaussé, ou surmonté, Celui dont la hauteur est plus grande que celle du plein cintre. Il Arc surbaissé, Celui dont la hauteur est moindre que celle du plein cintre. C’est l’arc appelé encore elliptique et en anse de panier. Il Arc linteau, Nom que l’on donne à 1 arc surbaissé lorsqu’il est déprimé au’point de former une ligne horizontale droite comme un linteau et recourbée aux deux bouts, il Arc en fer à cheval, Celui dont le cintre excède le demi-cercle, avec enflure aux deux côtés. On le nomme encore arc byzantin, parce qu’on en attribue l’invention aux Byzantins, ou moresque, parce qu’il était surtout en usage dans l’architecture moresque, arabe, il Arc en ogive, arepointu} arc gothique, ou simplement ogive, Arc forme par deux segments de courbes qui se coupent en faisant un angle à la partie supérieure de la construction, il Arc Tudor, Arc ogival fortement déprimé. Il a pris naissance en Angleterre, sous le règne d’Henri VII, de la famille desTudors. Il Arc équilatéral ou en tiers-point, Quand il est élevé sur un triangle équilatéral. C’est une sorte d’arc en oaive. Il Arc aigu ou en lancette, Quand il est élevé sur un triangle dont l’angle supérieur est plus aigu que les deux autres. Il Arc outre-passé ou lancéolé, Quand, étant déjà aigu, il va en se rétrécissant au-dessous de son-plus grand diamètre, il Arc obtus, Quand il est décrit par un rayon plus court que son ouverture. On le range encore parmi les ogives, il Arc en accolade, ou arc en talon, Arc très-infléchi-, qui est décrit de quatre centres, deux en dehors et deux eh dedans, et qui est alternativement convexe et concave. It Arc en doucine, Qui est formé de la même manière, mais en sens inverse. H Arc biais, Arc dont les pieds-droits ne sont pas d’équerre sur leur plan, u Arc trilobé, Celui qui est formé par la réunion de trois lobes plus ou moins resserrés ou épanouis ; comme le nombre des lobes est variable, on dit aussi quintilobé t polylobé, etc. Il Arc en décharge, Arc pratiqué en’plein mur au-dessus des vides, des linteaux des portes, des baies de fenêtres, pour reporter la charge de la maçonnerie supérieure sur des points d’appui solides. Il Arc renversé, Arc étabii dans les fondations d’un édifice, la convexité appuyant sur le sol, afin de contre-bouter des points d’appui isolés en reportant leurs efforts sur une plus grande surface de terrain, n Arc de cloître, Voûte composée de portions de berceaux se rencontrant en angle rentrant dans leur concavité. Il Arc angulaire ou brisé, Arc forméde deux parties droites, inclinées comme les côtés obliques d’un triangle isocèle. On le nomme, aussi arc en fronton et arc en mitre. Arc aplati, Arc à quatre centres, déterminés par un carré abaissé de la corde de l’arc, et dont les côtés sont égaux au tiers de cette corde. Il Arc bombé ou en segment de cercle, Arc qui a son centre au-dessous de sa naissance, il Arc déprimé, Plate-bande raccordée avec ses pieds-droits par deux quarts de cercle d’un rayon assez grand, il Arc en talus, Arc qui se voit principalement aux portes fortifiées, dont les parois extérieures, se profilant sur les murs, ont un talus fortement prononcé. Il Arc extradossé, Arc dont tous les voussoirs sont d’égale longueur, de manière que l’intrados et l’extrados soient des courbes concentriques, il Arc flamboyant ou contourné, Arc imitant une flamme, tantôt droite, tantôt renversée, et dont la partie supérieure se termine par deux talons renversés et adossés. Il Arc serpentaire, Arc qui prend deux centres de plus que l’arc en doucine, et qui représente deux serpents qui se touchent par la tête, u Arc zigzagué, Arc

ARC

[ dont l’extrados est découpé en zigzags, il Arc-boutant, arc-doubleau, arc rampant, arc

I de triomphe. V. ces mots à leur ordre alphabétique, il On a dit arc de verdure, pour, Arc de triomphe fait de verdure : Le roi rentra par le faubourg Saint-Jacques, sous des arcs de verdure. (Alex. Dum.)

I — Sculpt. Arcs en arceaux, Ornements composés de filets contournés en façon de trèfles.

| — Géom. Portion quelconque d’un cercle, d’une ellipse ou de toute autre espèce de courbe,

— Par anal. L’arc des sourcils, La courbe formée par les sourcils : Il roidissait 1rc de ses sourcils pour montrer aux belles dames un œil brillant comme l’escarboucle. (G. Sand.) il Absolum. et poét., dans le même sens : Sur un front blanc comme l’ivoire,

— Par ext. Se dit de tout ce qui rappelle cette forme : Le port du Pirée décrit un akc dont les deux pointes ne laissent qu’un étroit passage. (Chateaub.)

En arc, loc. adv. En forme d’arc : Se former, s’arrondir en arc

Campenon.

Arc de cercle. Portion de la circonférence comprenant un plus ou moins grand nombre de degrés, n Arcs concentriques, Ceux qui ont un centre commun, n Arcs égaux, Ceux qui ont le même nombre de degrés d’un même cercle.

Il Arcs semblables, Ceux qui ont le même nombre de degrés de cercles inégaux.

— Astron. Nom donné à des portions de circonférence de la sphère apparente du ciel.

Il Arc diurne, Demi-circonférence que le soleil paraît décrire au-dessus de l’horizon, entre son lever et son coucher, il Arc nocturne, La route du soleil, entre son coucher et son lever, au-dessous de l’horizon, n Arc de progression ou de direction, et arc de rétrogradation, Ceux qu’une planète semble décrire, le premier par son mouvement direct, le second par son mouvement rétrograde. Il Arc d’émersion, ou de vision, Quantité dont le soleil doit être abaissé au-dessous de l’horizon, peur qu’un astre soit visible à l’œil nu. Cette quantité, exprimée en degrés comptés sur l’ecliptique, varie pour chaque planète, et quelquefois pour une même planète. C’est ainsi qu’à de certaines époques. Vénus est visible en plein jour’, tandis qu’habituellement elle ne peut être distinguée que si le soleil fait un angle d’émersion d’au moins 5 degrés, n Arc entre les centres, Arc qui, dans les éclipses solaires, est tiré perpendiculairement du centre de la terre au soleil, et celui qui, dans les éclipses lunaires, est tiré du centre de l’ombre de la terre sur l’orbite de la lune, n Arc de station première, Arc qui détermine le mouvement d’une planète stationnaire dans le premier demi-cercle de son épicycle. u Arc de station seconde, Arc qui détermine le mouvement de cette même planète dans l’autre moitié de son épicycle. il Arc d’élévation du pôle, Arc qui contient les degrés compris entre le pôle et l’horizon, u Arc de l’équateur, Partie de cercle comprise entre les méridiens de deux endroits..

ties d’un animal comprises

extrémités de la pile, et arc excitateur, de celui qui est forme par les métaux ou autres substances qui en tiennent lieu, n Arc voltaïque, Bande lumineuse un peu ovale, qui se produit quand on laisse une solution de continuité dans les fils qui réunissent les deux pôles d’une pile composée d’un grand nombre de couples, et dont l’éclat et la température dépassent tout ce qu’on peut obtenir par les moyens connus.

— Météorol. Arc-en-ciel, arc-en-terre. V. ces mots à leur ordre alphabétique.

— Astrol. Arc de position, Arc de l’équateur compris entre le méridien et le cercle

— Mar. Courbure que prend la quille et qui produit un changement de forme dans toutes tes parties d’un vaisseau, il Arc de l’éperon, La longueur du bout de l’éperon à l’avant du vaisseau, par-dessus l’éperon.

— Mécan. Arc conducteur, Arc employé dans les cylindres oscillants, pour conduire le tiroir. Il forme une coulisse d’un rayon égal à la distance du tourillon, et il est conduit dans des rainures parallèles à la position moyenne du cylindre, par la tige d’excen

— Anat. Arc du côlon, Partie moyenne ou transversale du côlon, u On l’appelle généralement côlon transverse.

— Méd. Arc sénile, Altération de la cornée qui paraît résulter d’un dépôt de granulations graisseuses, et qui se développe toujours également sur les deux yeux.

— Techn. Ressort au moyen duquel on communique à certains outils un mouvement de rotation alternatif : Dans beaucoup d’ate-

ARC

tiers de tourneurs, £&rc remplace la perche. L’arc’ 'des armuriers tdes couteliers, etc., se nomme ordinairement archet ou arçon, il Grand râteau de charbonnier. Il Arc de carrosse, Arc formé par deux pièces de fer qui joignent le bout de la flènhb. À l’essieu des roues de l’avant^train.

— Epithètes (dans le sens de arme). Bandé, tendu, courbé, recourbé, flexible, lâché, détendu, bruyant, sonore, retentissant, guerrier, menaçant, meurtrier, homicide, pesant, léger, habile, adroit, inévitable."

; arque, arques,

— Encycl. I. Art milit. L’arc est l’arme de jet la plus anciennement connue ; il a dû succéder au tomahawk et au casse-tête du sauvagéobligé pour se nourrir d’aller à la chasse des oiseaux, et pour se défendre d’attaquer de loin son ennemi. Les Écritures saintes mentionnent Tare ; c’était l’arme favorite d’Esaû. Dans la mythologie des Grecs, l’arc était l’arme d’Apollon, à qui ils en attribuent l’invention. Diane chasseresse, entourée de ses nymphes, porte le carquois sur son dos ; c’est avec l’arc que Cupidon perce et enflamme les cœurs ; les oiseaux du lac Stymphale tombent sous les flèches empoisonnées d’Hercule, et c’est avec l’arc du grand Alcide que Philoctète, abandonné dans l’Ile de Lemnos, pourvoit aux besoins de sa nourriture. Les Egyptiens, les Assyriens, les Ethiopiens, les Lycens, les Mèdes, les Perses, les Scythes, les Thraces, les Huns, les Parthes, faisaient un usage habituel de l’arc ; la flèche que le Pàrthe décochait en fuyant est devenue proverbiale. Mais de tous les peuples de l’antiquité, les Cretois surtout étaient renommés pour être les plus habiles à manier l’arc. Certains archers avaient atteint un degré de précision qui tenait du prodige. On connaît l’histoire de cet Aster d’Amphipolis, dont Philippe de Macédoine avait dédaigné les services ; s’étant enfermé dans Méthone, ville assiégée par ce prince, il le frappa d’une flèche-sur laquelle il avait écrit : A l’œil droit de Philippe. Ce fait est rapporté par Suidas. Zozime parle d’un archer grec nommé Ménélas, qui, "au moyen d’un arc de son invention, lançait trois flèches

à la fois, qui allaient frapper trois buts différents. Si ces trois buts étaient visés, il faut en conclure que Ménélas était plus que louche. Un Capttulaire de Charlemagne prouve que

âge, 1

archers faisaient partie de la r munes. Vers cette époque, les archers

anglais et écossais avaient une grande réputation d’adresse, et ce sont eux qui assurèrent en partie le succès des batailles de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt. Du côté des Français, les régiments d’archers se composaient presque, tous de Génois, pour lesquels la chevalerie professait le ’ plus profond mépris. Mais les progrès de l’artillerie, rendirent bientôt les archers inutiles. Cependant les Turcs s’en servaient encore à la bataille de Lépante (1571), où ils tuèrent plus de chrétiens avec leurs flèches que ceux-ci ne tuèrent de Turcs avec leurs armes. Aujourd’hui, l’are n’est plus

fuère en usage que parmi quelques peuplades demi sauvages, en Asie, en Amérique, en Océanie, sur la côte occidentale de l’Afrique, et dans le nord de l’Europe : chez les Hurons, les Algonquins, les Mexicains, les Brésiliens, . les Patagons, les Kamtchadales, les Samoyèdes, les Lapons, les Groenlandais, les Esquimaux, les Hottentots et les Cafres.

L’arc a affecté les formes les plus variées ; généralement il se compose d’une verge ou baguette flexible et élastique, aux deux extrémités de laquelle se trouve fixée une corde tendue ; une flèche est placée sur la corde, qui, fortement tirée puis abandonnée à elle-même, lance au loin le projectile. Ces armes étaient fabriquées en bois dur, en corne ou en acier ; la flèche était ordinairement garnie de fer. Souvent l’usage de ces armes exigeait une grandevigueur. Homère nousapprend qu’Ulysse avait un arc que lui seul pouvait tendre. Bien manié, l’arc était un engin terrible. Végèce assure que certains archers de l’antiquité lançaient leurs flèches à une distance de 547 pieds ; à 300 pas, les archers mexicains perçaient un homme de part en part ; dans VAlexiade, Anne Comnène rapporte que les flèches lancées par les croisés traversaient les meilleures armes défensives et s’enfonçaient tout entières dans les murailles des villes. Pour bander leurs arcs, ils se couchaient sur le dos, appuyaient leurs pieds sur la courbure intérieure de l’arc, et amenaient la corde jusque vers la tête en la tirant avec les deux mains. A certaines époques, on suppléait à la force humaine en fixant l’arc sur une tige et en tendant la corde au moyen d’une manivelle, en sorte que les arcs devenaient des espèces de balistes ; mais quelques grains de poudre devaient remplacer tout cela. Aujourd’hui, la tactique militaire consiste à ■ tuer le plus d’ennemis que l’on peut en se donnant le moins de mal possible, et, dans ces derniers temps, un ingénieux inventeur assurait avoir trouvé le moyen d’asphyxier toute une armée en moins de temps qu’on n’en mettrait pour écraser sous le pied une chenille ou un ver de terre.

— Géom. Toute portion de courbe est un arc de cette courbe. Les propriétés des arcs ne sont que des, cas particuliers des propriétés générales des courbes auxquelles ils appartiennent ; c’est ce qui va ressortir de la consi-