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insister sur ces observations pleines de franchise et de bonhomie, que Ph. Delorme a placées en tête de son ouvrage, car tandis que la plupart des indications qu’il nous a données sur les diverses parties de son art ont vieilli, nos architectes contemporains pourraient tirer profit de ses conseils purement philosophiques.

— Voici, du reste, l’exposé sommaire des matières développées dans les onze livres. Le Premier livre traite de l’emplacement et de orientation des édifices ; des devis, plans et modèles ; de l’extraction des pierres, des marbres ; de la fabrication de la chaux ; des bois de charpente et de menuiserie, des carreaux, tuiles et ferrures, etc. — Le second livre indique quels sont les moyens géométriques et les instruments dont on doit se servir pour les mesures des plans, des montées et des façadeî.’, et traite des fondations. — Le troisième livre a pour objet la disposition des étages souterrains, caves, cuisines, celliers, buanderies, salles de bain, égouts. — Le quatrième livre expose la manière de construire les différentes sortes de voûtes. — Le cinquième livre comprend les notions relatives aux ordres toscan, dorique et ionique : — Le sixième, celles relatives à l’ordre corinthien ; — Le septième, celles qui ont rapport a l’ordre composite.-Dans le huitième livre, il est question de la décoration des arcs, portes et ouvertures des bâtiments.

— Le neuvième renferme une théorie assez complète sur les cheminées, leur forme, leur construction, leur décoration et les moyens de remédier aux inconvénients de la fumée. — Les deux derniers livres sont consacrés à la description d’un système de charr ; nte imaginé par Ph. Delorme et consistant substituer, aux poutrès-et aux chevrons qui les séparent, des courbes composées de deux planches de bois quelconque, longues de trois ou quatre pieds, larges environ d’un pied et ayant un pouce d’épaisseur, assemblées en coupe et- en liaison suivant l’épure de la courbe. — Des dessins d’une très-médiocre exécution accompagnent les diverses, démonstrations contenues dans les onze livres.

Architecture monmttquo, ouvrage d’Albert Lcnoir, faisant partie de la Collection des documents inédits sur l’histoire de France, Des grottes creusées par la nature ou par la des hommes, de misérables cabanes con ; tes avec des branches d’arbres ou des pierres sècheSjtelles furent les retraites où les premiers moines se réfugièrent loin des tentations et des scandales du siècle ? pour se livrer librement aux pratiques religieuses. La vie monastique ou érémitique prit naissance en Orient : saint Antoine abbé en est regardé comme le fondateur, au iv» siècle. L’Occident eut bientôt ses solitaires, qui y vécurent dans des grottes isolées. En France, à la fin du ivc siècle, saint Honorât se retira dans une caverne voisine de Fréjus, et transforma ensuite l’île de Lérins en une seconde Thébaïde. En Italie, saint Benoit choisit pour demeure une des cavernes du mont-Thalasus, près de Subiaco. Par la suite, quelques ermites, cédant aux instincts de la sociabilité humaine, choisirent pour retraites des grottes voisines les unes des autres, ou se bâtirent dans un même lieu des cellules (cellœ, cellulœ) en bois et en pierre, selon les matériaux offerts par la contrée : ce fut l’origine du cœnobium, lieu disposé pour la vie commune. « Cette vie, inconnue des anciens, basée sur des idées nouvelles, conduisit naturellement les hommes qui s’y livrèrent à créer autour d’eux tout ce qui était nécessaire à sa réalisation : l’architecture fut un de leurs plus pressants besoins, ainsi qu’un moyen sûr d attirer à eux de nouveaux disciples, en leur offrant un abri contre les misères dé cette époque de destruction et de guerres continuelles, de dispersion des fortunes et de ruine des positions sociales. Les édifices variés qui entrèrent dans la construction des monastères et de leurs nombreuses dépendances offrirent une physionomie particulière, des distributions neuves qui ne pouvaient être admises ailleurs, puisqu’elles naissaient de besoins et de services inconnus jusque-là ; ce fut donc un art spécial que les moines créèrent, et auquel nous pouvons conséquemment donner le nom à’architecture monastique. ■ M. Albert Lenoir, auquel nous empruntons les lignes qui précèdent, a retracé avec une profonde érudition les différentes phases du développement et de la décadence de l’architecture monastique. Cet art ne date réellement que du vie siècle, époque où la règle établie par saint Benoit détermina la direction qu’on devait suivre dans la vie en commun. À partir de ce moment, les plans généraux des monastères furent tracés avec ordre : l’église, placée convenablement, domina l’ensemble des bâtiments ; toutes les dépendances de la maison religieuse se groupèrent autour de ce centre de manière a faciliter les divers services, à ne pas nuire à la circulation générale, à rapprocher entre elles les constructions qui •s’élevaient dans un but analogue. Ces dispositions varièrent, du reste, suivantles lieux, suivant les besoins ou les ressources des religieux et des fondateurs. Il y eut des monastères de

tions varia en raison de l’importance plus ou moins grande du monastère. Les innombrables moines qui, en Afrique d’abord, puis en Asie et en Europe, s’étaûlirent en présence de la civilisation antique dégénérée, lui empruntèrent plus d’une forme architecturale ; ils

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approprièrent même souvent à leur usage des temples païens, témoins les temples de Talmis, de Dekké, de Tefab, d’Essaboua, en Abyssinie, d’Ibsamboul, en Nubie ; le temple de l’Ile de Philae, dans la Haute-Égypte ; les temples de Mars, de Romulus et de Rémus, les thermes de Dioclétien et beaucoup d’autres monuments à Rome. En France, le célèbre temple de Nîmes, la Maison-Carrée, fut’transformée en église par une communauté de moines augustins. Mais, le plus souvent, les moines durent créer des édifices nouveaux. Ils se bornèrent d’abord à les construire en bois et en matériaux peu durables ; ils employèrent ensuite la pierre. L’architecture monastique passa, d’ailleurs, par toutes les variations de formes qui caractérisent les cinq grandes divisions de l’art chrétien : style latin, styje byzantin, style roman, style ogival et style classique ou de la Renaissance. La période romane et la période ogivale furent particulièrement favorables au développement de l’architecture monastique en France. À la première se rattachent la plupart des constructions élevées par les ordres puissants de Cîteaux et de Cluny : les belles églises de Jumiôges, de l’Abbaye-aux-Hommes, de l’Abbaye - aux-Dames, àCaen, de Cluny, de Saint-Vanne, de Fleury, de Tournus, de Paray-le-Monial, etc. Sous la période ogivale, les églises des monastères luttèrent par leur étendue, leur élévation, le luxe de la structure et de la décoration, avec plus d’une cathédrale : les abbayes de Corbie, de Fontenelle, de Saint-Ouen de Rouen, de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons, deSaint-Bertin à Saint-Omer, et tant d’autres, ont laissé d’assez belles ruines pour qu’on puisse juger encore de leur importance passée. Au xvie siècle, la réforme arrêta, dans quelques contrées de l’Europe, les grandes constructions monastiques ; mais l’Espagne, l’Italie et d’autres pays, préservés de son influence, virent encore s’élever de vastes maisons religieuses : il suffit de citer la Chartreuse de Pavie et l’Escurial. On ne rencontre qu’un petit nombre d’édifices monastiques construits dans le style de la renaissance ; plus tard, les jésuites devenus puissants élevèrent, dans un style qui leur est propre, une foule de maisons remarquables par la richesse et l’étendue. Ce fut un dernier jet qui se prolongea jusqu’à ce qu’en France la Révolution de 1789 eût anéanti 1 institution monastique.

Après l’étude du plan général des monastères, M. Albert Lenoir a passé en revue les transformations successives survenues dans la construction des églises, chapelles et oratoires, pendant les différentes périodes que nous venons d’indiquer : une grande partie de son livre est consacrée à cette division importante de l’architecture monastique. Il a examiné ensuite les dispositions diverses données aux autres parties des établissements relifieux : sacristies, cloîtres décorés de puits et e fontaines, salle du chapitre, parloir, réfectoire d’été, réfectoire d’hiver, cuisines, celliers, chauffoir, dortoirs, vestiaires, bains, bibliothèque, archives et chartiers, salle pour copier les manuscrits (sa-iptorium), écoles destinées aux laïcs, maison abbatiale avec jardin, infirmerie, maison de médecins laïcs, salle pour les opérations, pharmacie, maison des novices, maison des hôtes de distinction, maison des pèlerins et des pauvres, aumônerie

Cir distribuer des vivres et de l’argent, bougerie géaérale avec magasin de farine, moulins, brasserie, pressoir, brûloir pour préparer les viandes sèches, magasin des viandes sèches (lardarium), greniers pour.conserver les fruits et les céréales, réservoir pour distribuer les eaux, étables et écuries, bassecour avec volières, colombier, jardins avec habitation pour les jardiniers, promenades renfermant des piscines et des viviers, ateliers pour toutes sortes d’industrie, officialité (tribunal de l’abbaye), prisons, pilori, échelle et poteau de justice, asile pour les coupables, salle des morts, cimetière avec ou sans charnier, etc. Il va sans dire que ces nombreuses distributions se trouvaient rarement réunies dans un même monastère. On ne doit pas oublier, d’ailleurs’, qu’au moyen âge beaucoup d’abbés joignaient a leur autorité religieuse uné puissance temporelle quelquefois très-étendue ; comme les autres seigneurs féodaux, ils avaient de nombreux serviteurs attachés à leur maison et les logeaient dans les dépendances de leur abbaye.

De nombreux dessins, exécutés d’après des monuments authentiques, complètent les renseignements intéressants que M. Lenoir a

donnés’sur les constructions qui entraient dans l’ensemble des maisons religieuses. L’ouvrage se termine par un aperçu archéologique sur les monastères des religieuses, sur les monastères des clercs (habitations des chanoines), sur les palais épiscopaux et sur les résidences des papes.

L’Arcllilectnre du V° ira XVI<> siècle e« les arts qui en dépendent, par M. JuleS Gailhabaud. Cette belle publication, qui se compose de 4.vol. in-4", ornés de plus de 300 planches, ne présente pas, comme le titre semble l’indiquer, une histoire chronologique de l’architecture moderne ; elle comprend une série de monographies consacrées a quelques monuments remarquables du moyen âge et de la Renaissance, et fournit des renseignements très-intéressants sur les différents arts qui se rattachent à l’architecture, notamment sur la gravure monumentale dans la pierre, le marbra

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ou le métal, sur la peinture murale, la peinture sur verre, la mosaïque, Ta peinture en matières vitrifiables (émaux), la marqueterie, le moulage d’enduits en applique, le modelage des corps métalliques, la sculpture de la pierre et du bois, la fonte des métaux, la ferronnerie, la menuiserie, etc. Dans le premier volume sont décrits, en tout ou en partie, quelques édifices sacrés, entre autres la-cathédrale do Reims et la chapelle de l’archevêché dans la même ville, la cathédrale et la Sainte-Chapelle de Paris, la cathédrale de Chartres, celle de Meaux, celle de Pistoja (Italie), l’église de Saint-Generoux, l’église de Saint-Georges à Cologne, et celle de Saint-Millan à Ségovie. ■ Le deuxième volume donne la description de plusieurs vantaux en bronze, en bois sculpté, en bois avec ferrures et en fer à claire-voie, de ’carrelages, de vitraux, de peintures murales, de fontaines dites miraculeuses, do cloîtres, etc. Le troisième volume, consacré à l’architecture civile et à l’architecture domestjque, offre différentes notices sur des habitations seigneuriales de Pavie, de Ferrare, de Ségovie, sur des maisons en pierre de Cluny, de Saint-Yrieix, sur des maisons en bois do Caenj de Rouen, d’Yville, sur la salle du Middle-l’emple, à Londr.es, la halle à la viande d’Y près, l’hôpital de Grenade, les bains arabes de Girone, sur quelques puits publics ou particuliers en Italie et en France, sur des chapelles funéraires, des tombeaux et des dalles tumulaires dans les mêmes pays. Dans le quatrième volume, il est question du mobilier et des ustensiles ayant une destination ecclésiastique, tels que autels, rétables, piscines, tabernacles, appareils de sonnerie, candélabres, lutrins, chaires à prêcher, orgues, horlogesclôtures des chapelles, cuves baptismales, etc. Les planches qui sont jointes au texte donnent une grande valeur, à cet ouvrage j elles ont été exécutées par des artistes distingués, au nombre desquels nous citerons : MM. Leblan, Roguet, Ad. Berty, A. Reimbeau, J. Bouchet, Th. Vacquer, E. Prisse d’Avennes, G. Toudouze, Léon Gaucherel, Emile Ollivier, Adam, A. Durand, Manguin, A. Darcel, H. Legrand, E. Laval, Hoffmann, G. Franco, Mitjana, dessinateurs ; Sulpis, A. Guillaumot, Ribault, Huguenet. Sellier, E. Ollivier, Durond, Ch. Oury, Pfnor, J. Bury, . graveurs ; Giniez et Kellerhoven, chromo-lithographes.

ARCHITECTURE, . ÉE (ar - chi - tè -ktu - ré) part. pass. du v. Architecturer.

ARCHITECTURER v. a. ou tr. (ar-chi-tôktu-ré

raà. architecture). Construire. Vieux. Il n’appartient plus qu’au style burlesque.

ARCHITECTURISTE s. m. (ar-chi-tè-kturi-ste

— rad. architecture). Néol. Peintre d’architecture : Les autres architecturistes, au musée Van der ffuop, sont : le vieux Pieter Saenredam, Emmanuel de Witte, Van der ffeyden, etc. (W. Bùrger.)

ARCHITHÉORE s. m. (ar-chi-té-o-re — du gr. archos, chef, et de thêore). Antiq. gr. Nom donné par les Grecs au chef de toute députation solennelle qu’ils envoyaient dans un ■ lieu quelconque, soit pour consulter un oracle, soit simplement pour assister à des jeux publics ou à toute autre fête nationale : Toutes les cérémonies qu’accomplissent les théores, toutes les aventures auxquelles ils prennent part deviennent dans la langue religieuse l’histoire d’un homme, d’un prêtre, d’un saint privilégié ; il y a plus, on finit par absorber dans une même idée la théorie et /’archithéore. (Val. Parisot.)

archithéorie s. f. (ar-chi-té-o-rî — rad. archithéore). Dignité d’archithéore ; fonctions d’archithéore.

ARCHITONNERRE s. m. (ar-chi-to-nè-re). Phys. Sorte de machine en cuivre au moyen de laquelle on lançait des projectiles en fer avec beaucoup de bruit, et dont quelques-uns attribuent l’invention à Archimedo.

architranchant s. m. (a’r-chi- tranchan). Hist. Grand écuyer tranchant, un des dignitaires de l’ancien empire d’Allemagne : Z/’architranChaNt coupait un morceau de bœuf rôti. (V. Hugo.) L’archimaréchal du SaintEmpire, l’archichancelier, l’architrésorier et Tarchitranchant entraient en cortège dans la place. (V. Hugo.)

ARCHITRAVE s. f. (ar-chi-tra-ve — du gr. archos, principe, et du lat. trabes, poutre). Archit.. Partie*de l’entablement qui porte immédiatement sur les chapiteaux des colonnes, au-dessous de la frise : L’entablement ■ î, deV

la marque circulaire que les boucliers ont primée sur f architrave. (Chateaub.)

Architrave mutilée, Celle dont les platesbandes ont été arasées ou supprimées pour recevoir une inscription qui aurait dû être placée sur la frise. Il Architrave coupée, Celle qui est interrompue dans l’espace d’un entre-pilastre, afin de laisser monter une croisée

I jusqu’à la frise.

I — Mar.’Maîtresse poutre sur laquelle re | posent certaines parties du bâtiment.

| — Techn. Partie unie, eii contre-bas d’une

! corniche, et terminée par une moulure quel

. conque.

| — Encycl. Varchitrave est la partie de l’en ARC

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tablement qui porte immédiatement su " ’ n " A’épistyle(gr.épi,

colonnes ; de là le ne

stulos, colonne), qu’on lui’donnaitqueîquefois ■ dans l’antiquité. Sa dénomination actuelle vient de ce qu’elle représente la maîtresse poutre qui, dans les constructions primitives en bois, était couchée horizontalement sur les piliers pour les joindre les uns aux autres. Dans les monuments antiques, l’architrave est presque toujours formée de longues pierres qui régnent de l’axe d’une colonne k l’axe de la colonne voisine. Dans les monuments modernes, on la compose souvent, par raison d’économie, de claveaux cunéiformes appareillés avec soin, et qui se soutiennent mutuellement par leur coupe. Telles sont, à Paris, les architraves du Val-de-Grâce, des Invalides, du Panthéon et de la colonnade du Louvre. Enfin, elle présente toujours des plates-bandes lisses, dont le nombre varie de une à trois, suivant les ordres, et qui sont séparées, dans quelques-uns d’entre eux, par de petites moulures ornementées..

ARCHITRAVE, ÉE adj. (àr-chi-tra-vérad. architrave). Archit. Corniche architravêe, Corniche qui se lie directement à l’architrave, la frise étant supprimée..

— Substantiv., dans le même sens : Une

ARCHITRÉSORIER s. m. (ar-chi-tré-zorié). Hist. Grand trésorier, dignitaire de l’ancien empire d’Allemagne, qui appartenait ordinairement à la maison palatine : Ne. ries pas, je jure par la tète de mon arckitrésorier que je le rattraperai. {E. Sue.)

Architrésorier de l’Empire, Un des six

a., a :—* :4„ :..~, . a*. v«~.~ï..~ *..„«, ., * :, * -«aa~

travail annuel dans lequel le ministre des finances rendait compte à l’empereur des recettes et des dépenses de l’État.

ARCHITRICLIN s. m. (ar-chi-tri-klainlat. architriclinus, mémo sens ; formé du gr. arcAos, chef, et triklinos’, salle à manger). Antiq. Celui qui, chez les anciens, présidait à la bonne ordonnance d’un festin. •

— Se dit aujourd’hui, fam. et par plaisanterie, de celui qui ordonne, dirige un repas :, V-’arciiitriclin avait fort mal rédigé le menu' du banquet. L’élégant et docte gastronome est 2’arohitricmn des deipnosophistes. (Franc. Michel.) ’ ;

L’hôtesse en est toujours aimnble,

■Et le nom

Do notre cher architriclin

Sachez que je faufile

Avec ducs, archiducs, princes, seigneurs, marquis, Et tout ce que la cour offre de plus exquis. Je m’érige aux repas en maître architriclin ;.

ARCHITRÔNE s. m. (ar-chi-trô-ne). Hist. Mot par lequel on a traduit le mot hybride archisolium, qui désignait, au moyen âge, la résidence royale et la capitale d’un État : Sous Chartemagne, Aix-la-Chapelle était Z’architrône de l’empire d’Occident.

ARCHIVAIRE s. m. (ar-cbi-vè-re — rad. archives). Syn. inusité d'archiviste.

ARCHIVES s. f. pi. (ar-chi-ve — du lat. archivum ; on suppose généralement que le mot lat. est tiré du gr. archeion, lequel est assez souvent employé par Flavius Josèphe, pour désigner des registres publics. Dans sa première signification, archeion signifie une chambre d’État ou un corps de fonctionnaires publics comme les éphores à Sparte. D’autres font dériver archive de arca, coffre). Collection de documents manuscrits ou imprimés concernant l’histoire d’un État, d’une ville, d’une administration, d’une communauté, d’une famille : Dépôt des archives. Gardien des archives. Les archives de l’Empire. Les archives de la préfecture. Les archives d’une abbaye. Les anciens conservaient leurs archives dans les temples. Il est des lois qui n’ont pas besoin d’être conservées dans des archives périssables, mais dans le domaine de la conscience. (Laine.) Les archives de l’Assemblée nationale ont été le premier noyau du vaste dépôt connu successivement sous les noms de archives nationales, archives de l’empire, du royaume. (D’Audiffret.) A la vue des papiers de toute sorte, titres, contrats, parchemins, ou’on gardait dans les archives de la famille, je me mis à mon tour à compulser ces liasses formidables. (Alex. Dum.) Il me serait impossible de résider ou même de voyager avec goût dans un pays où il n’y aurait ni archives ni antiquités. (Renan.)

— Par anal. : Les bibliothèques sont les archives du savoir. (Encycl.) Les journaux sont les archives des bagatelles. (Volt.) Dans l’histoire naturelle, il faut fouiller les archives du monde. (Buff.) Les chants de Pindare forment, avec les ouvrages d’Homère, les brillantes archives de la Grèce. (Chateaub.) Sans doute, il faut bien que les archives du temps périssent.' (Rivar,) Les écritures asiatiques sont les archives du monde englouti. (Balz.) On ne garde point la mémoire de leurs noms dans les archives célestes. (Chateaub.)

D’Alembert, Diderot et cent plumes actives Ont de l’esprit humain rassemblé les archives. Viennet.

— Poétiq., on parlant de l’histoire d’une