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L*s barbares, vainqueurs des Romains, qui empruntèrent tant de coutumes à la civilisation qu’ils allaient remplacer, ne firent point usage de ces sortes de lits ; leurs mœurs, rudes, guerrières, ne le permettaient pas. Ils remplacèrent ces lits par des sièges tout à fait primitifs, et leur literie elle-même fut aussi rudimentaire que possible. Mais à mesure que le clan se changea en fief, que le donjon s’éleva, demeure féodale et refuge des vassaux d’abord, plus tard forteresse contre eux, h mesure que le champ des conquêtes se restreignit, que le seigneur se fixa dans son domaine, que le vassal y fut attaché, que la commune se forma, le mobilier se transforma, et la literie comme le reste. Dans les campagnes, pour le serf, elle fut à peu près ce qu’elle pouvait être pour un esclave : un amas de paille, de foin ou de feuilles sèches, agencé plus ou moins bien suivant l’industrie du malheureux attaché à la glèbe. Une sorte d’armoire était réservée dans le mur ; une claie ou des planches posées sur le sol formaient dans ce grand placard un fond

?u’on recouvrait de paille, de foin ou de

euilles, et c’était là-dessus que couehaient le père, la mère et quelquefois toute la famille. L’usage de ces lits-armoires s’est conservé longtemps dans les campagnes de certaines provinces de la France, malgré leur insalubrité, et aujourd’hui encore ils ne doivent pas être complètement disparus. Le lit du bourgeois était un peu moins sommaire et ressemblait assez à celui des fermiers de la Suède, dont l’Exposition universelle de 1867 nous a présenté des spécimens ; la literie se composait des éléments essentiels, une paillasse, un ou deux matelas, et une couverture de laine. Dans la demeure féodale, plus tard chez les riches bourgeois, le lit prenait la forme monumentale qu’affectait tout le mobilier et qui indiquait une destination sinon éternelle, du moins d’une durée considérable. Des meubles de ce genre, construits depuis quatre ou cinq cents ans, échappés à la destruction par hasard, sont encore d’une grande solidité, et ont en outre une valeur artistique considérable. Le lit dans les demeures seigneuriales devint une chambre dans la chambre à coucher : taillé en plein bois, sculpté, orné de moulures à forte saillie, il fut surmonté d’un ample dais, entouré de rideaux en tapisserie supportés par des colonnes droites ou torses. À la fin du moyen âge et sous la Renaissance, il y eut même des lits où les colonnes furent remplacées par des figures sculptées dans le bois, comme on en peut voir un exemple au musée de Cluny.

Vers 1500, c’est-à-dire à la Renaissance, le lit perdit de son aspect monumental et sévère pour devenir plus élégant, plus léger, mais aussi plus riche ; construit jusque-là en chêneet quelquefois en noyer, il fut façonné dans l’érable, le palissandre, le citronnier et l’ébône, avec des incrustations de ces différents bois, de nacre et de pierres précieuses telles que le lapis-lazuli. Les pieds sont minces, » un peu hauts, cannelés, assez.semblables à ceux des sièges Louis XVI ; le devant, orné de moulures fines et d’arabesques incrustées, n’a guère plus de 0^,20 de hauteur ; le dossier des pieds, léger, à angles équarris ou à montants torses, est à jour, ot celui de la tête, plein, encadré par une moulure formant fronton, est décoré d’incrustations. Sous Louis XIV, le lit reprit roi aspect monumental, mais s’alourdit eu se chargeant de l’ornementation de ce temps ; sous la Régence et sous Louis XV, on en revint au lit romain mais dans le style rocaille, ce qui lui enlevait toute ressemblance avec le modèle ; comme lui, cependant, il est entouré par un dossier sur trois côtés, mais ces dossiers sont rembourrés comme un canapé et recouverts de riches damas, avec encadrement dans le goût de l’époque. L’ancien dais, qui avait subi des modifications diverses sous la Renaissance, fut complètement transformé sous Louis XIV : l’entablement se changea en ciel de lit, d’un profil décoratif, mais un peu lourd ; un grand lambrequin garni de franges, de glands, de nœuds et de cordons en passementerie y est attaché ; des rideaux de velours ou de damas doublé forment encore alcôve, mais sont bien plus une décoration du tenture que le complément obligé du lit, comme dans les styles précédents. Déjà la dentelle fabriquée dans les Flandres avait servi de garniture à la literie ; la création de la fabrique d’Alençon, instituée par Colbert, mit cette garniture à la mode ; aussi la voit-on employée pour bordure de couvre-pied. Sous Louis XV, les rideaux blancs et de perse, ou de velours clair à bandes et de soierie damassée, garnissent le lit, attachés aux ciels rocaille, ornés de plumes comme la coiffure des peaux-rouges. Sous Louis XVI, l’alcôve fait souvent partie de la menuiserie ; les tentures restent à peu près les mêmes, quant aux étoiles, que dans le règne précédent, mais le mobilier change de forme et le lit avec lui. Ce dernier devient plus simple et un peu plus sévère, tout en conservant son élégance ; c’est un mélange du modêJe roraaiu et du modèle de la Renaissance, avec guirlandes légères, cannelures et petites rosaces pour ornementation. Lu Révolution de 1789 devait avoir sur cette partie de l’ameublement l’influence qu’elle a eue sur toutes les industries et sur toutes les productions. La transformation économique qu’elle opéra et les entrave» de toute sorte dont elle affranchit l’industrie firent que en’

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peu de temps, le sort des habitants de la cam Eagne s’améliora. Il y eut dès lors des meules fabriqués en grand nombre sur un unique modèle, dans les conditions les plus propres à obtenir le bon marché. La révolution opérée en Amérique, coïncidant avec le développement de l’industrie, amena sur les marchés européens une grande quantité de toiles de coton qui, dans les ménages pauvres ou simplement aisés, remplaça avantageusement la toile de fil, d’un prix beaucoup plus élevé et dont l’achat exigeait une forte dépense, quand il s’agissait de grandes pièces telles que des draps de lit, des enveloppes de matelas, etc. ; des couvertures de coton purent même tenir, lieu de couvertures de laine pour les classes pauvres.

Les lits, fabriqués d’abord en noyer, le furent ensuite en acajou, pour l’usage de la bourgeoisie et des classes aisées, quand l’exploitation des forêts américaines permit l’envoi de ce bois par grandes cargaisons et à des prix modérés. Enfin, depuis trente ans environ^ la literie s’est entièrement transformée, à 1 exception des matelas, qui sont restés Ce qu’ils1 furent presque toujours, sauf pourtant les modifications apportées dans la fabrication des toiles qui les enveloppent et dans la préparation des laines.

L’industrie du fer, en se développant et en donnant des produits à bon marché, fit songer à remplacer le bois par ce métal dans la fabrication des lits. On fit des lits en fer à bas prix, solides, relativement légers et aussi peu embarrassants que possible. Ils étaient conçus de telle sorte que toutes les parties pouvaient se replier l’une sur l’autre et tenir ainsi dans un petit espace. On utilisa cette combinaison pour les Lts-canapés. Dans certains lits en fer, le fond sanglé fut remplacé par des bandes minces de métal formant canevas à larges carreaux, ce qui présentait les mêmes avantages de souplesse et en même temps plus de solidité. On songea aussi à remplacer la paillasse, dont les inconvénients étaient sérieux et nombreux, par le sommier, qui offre plus de commodité et une propreté plus grande. Des fils de fer, tordus en spirule formant ressort, sont attachés à des barres du fond, soutiennent les matelas et s’affaissent dans une certaine mesure lorsqu’on se couche dessus. Pour tenir lieu des matelas de laine, ceux-ci coûtant un prix toujours élevé, on fait aujourd’hui des matelas en varech ou

I en filaments de joncs particuliers, connus sous le nom de crin végéta), comme on en faisait autrefois avec des feuilles de fougère.

Le lit moderne n’est remarquable à aucun point de vue ; presque toujours plaqué, avec des moulures rapportées et faites à la mécanique, il a un profil lourd, arrondi, effacé, quoique les modèles de ces dernières années soient de beaucoup préférables à ceux de la première moitié de ce siècle. Le mobilier en chêne étant devenu de mode, on a fabriqué des lits imitant ceux du xiv^ et du xve siècle ; mais ce ne sont là que des imitations ; les lits un peu luxueux sont faits en palissandre, en thuya, en bois de rose. Les tils en 1er, en général fabriqués pour les ménages modestes, sont d’une grande simplicité ; pourtant l’industrie italienne en produit qui, malgré cette simplicité, ont un aspect coquet, élégant et même confortable. Enfin, en France, on en fabrique depuis quelques années en fer forgé ou plutôt imitant le fer forgé, qui ont un aspect riche, original, et qui sont par là supérieurs à la plupart des lits en bois.

— Econom. domest. et Hygiène. Un lit garni se compose d’ordinaire d’un sommier et de deux matelas, d’un traversin et d’oreillers ; quelques personnes y ajoutent un lit de plume placé entre les deux matelas. L’usage du lit de plume ainsi placé n’est pas malsain ; mais il est contraire à tous les principes hygiéniques de coucher directement sur la plume. L’édredon lui-même doit être proscrit autant que possible, c’est-à-dire réservé pour les froids extrêmes. Les oreillers en crin sont plus sains que les oreillers en plume, d’après les mêmes principes ; la plume a, en effet, pour vertu et pour inconvénient de concentrer la chaleur et de perdre difficilement l’humidité dont elle est imprégnée par le souffle et les exhalaisons cutanées. La paire de draps, une ou deux couvertures de laine ou de coton, suivant la saison, et un couvrepied ouaté sont les accessoires obligés du lit garni.

L’usage des sommiers élastiques, remplaçant l’antique paillasse, est sain et commode ; les matelas, pour être salubres, doivent contenir deux parties de laine cardée et une partie de crin ; l’inclinaison du coucher, de la tête aux pieds, doit être faible mais suffisamu ment marquée ; enfin il convient que le plan général soit plutôt dur que mou. Pour les en

fants et les adolescents, un sommier de crin

. et un matelas sont le meilleur coucher en hiver ; en été, le sommier de crin, seul, est plus

! hygiénique.

| li est de la plus grande importance que le lit soit défait chaque matin après le lever, et que les matelas soit largement aérés avant d’être remis en place. Il faut enlever du lit l’édredon dès qu’on en est sorti, et ne le reprendre qu’au moment de se coucher. Le lit conserve toujours une humidité malsaine provenant de la transpiration du corps ; l’édredon dont a l’habitude de le recouvrir pendant

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le jour, sous prétexte d’ornementation, s’oppose à l’évaporation de cette humidité, et Je lit devient ainsi un nid à fièvres et à rhumatismes. Pendant le jour, le gaz et les vapeurs éliminés par le corps traversent nos vêtements et se disséminent dans l’atmosphère ambiante ; la nuit, la majeure partie do la vaporisation qui se produit imprègne les matelas et les couvertures. Mais, au lieu d’exposer les matelas à l’air, on les remue à peine ; au lieu de secouer violemment draps et couvertures, on les replace sans qu’ils aient perdu leur humidité, et l’on recouvre le tout d’un édredon qui s’oppose au départ du moindre atome de cette buée doublement malsaine.

Si, dans l’état de santé, la mauvaise condition hygiénique du lit arrive i procurer des malaises, des douleurs, des maladies, quels ravages ne produira-t-elle pas dans les circonstances où des maladies graves sont tout à fait déclarées 1 Le médecin recommande bien d’aérer le plus possible la chambre du malade, mais il se préoccupe rarement de la salubrité du lit. La plupart des rechutes et des transmissions de maladies n’ont d’autre cause que le mauvais état de la literie. Il est donc indispensable au malade qui entre en convalescence et qui veut hâter son rétablissement de changer ou de faire assainir complètement sa literie.

— Admin. Lits militaires. Les lits militaires forment dans l’administration de l’armée un service à part dont nous dirons quelques mots.

Ce service, qui comprend aussi l’ameublement des officiers et des employés d’administration, est exécuté, sous la surveillance des intendants et sous-intendants, par des entrepreneurs avec lesquels l’État passe des traités. La description des meubles et effets à fournir et à entretenir en bon état est annexée aux traités, dans des devis spéciaux.

L’entretien consiste : dans le rebuttagedes matelas et des traversins ; dans le blanchissage des draps de.lit et des serviettes ; dans le renouvellement de la paille des paillasses et des sacs a paille.

Le rebattage des matelas a lieu : tous lès ans, pour les fournitures d’officier ; tous les dix-huit mois, pour les fournitures de soldat ; tous les ans, pour les fournitures d’infirmerie.

Les draps de lit sont changés, savoir : ceux des fournitures d’officier, du 1« mai au 30 Septembre, tous les quinze jours ; du 1er octobre au 30 avril, tous les vingt jours ; ceux de3 fournitures de soldat, du 1er mai au 30 septembre, tous les vingt jours ; du 1er octobre au 30 avril, tous les trente jours ; ceux des fournitures et des demi-fournitures d’infirmerie, aux mêmes époques que ceux de soldat, et en outre à chaque mutation, même plus souvent, si le sous-iutendant militaire l’ordonne, à la demande de l’officier de santé.

L’échange des serviettes se fait toutes les semaines. Le renouvellement de la paille s’opère en entier : tous les six mois, pour les fournitures d’officier, de soldat ot d infirmerie ; tous les quatre mois, pour les demi-fournitures. L’entrepreneur a la vieille paille, à la condition de la faire enlever à ses frais dans les vingt-quatre heures.

Les manutentions accidentelles ont pour objet : le peinturage des couchettes et des châlits en fer ; le remplacement, avant terme, d’effets en service ; l’échange, également avant terme, des draps de lit ; le nettoyage, le lavage et le foulonnage des couvertures et des couvre-pieds ; les réparations à faire sur place.

Les couchettes et les châlits en fer sont repeints, sans époque fixe, toutes les fois que le sous-intendant le prescrit.

Les effets que l’on remplace sont ceux qui sont classés hors de service ou classés à réparer, ou ceux qui, affectés aux infirmeries, ne peuvent être remis en service qu’après avoir été désinfectés.

Les couvertures sont battues, foulonnées, les couvre - pieds battus, nettoyés et lavés, les toiles à paillasse, à matelas et h traversin, lavées, toutes les fois que la nécessité en est reconnue par le sous-intendant militaire.

Les effets sont distribués sur des états d’effectif certifiés par le chef de corps et visés par le sous-intendant militaire, et indiquant l’espèce et le nombre des effets à recevoir ; le fonctionnaire de l’intendance y appose l’ordre de distribution ; la partie prenante y donna son récépissé. Les distributions ont lieu par compagnie, au magasin, en présence de l’officier de casernement, qui prend livraison pour le compte du corps, et de l’officier de semaine pour le compte de sa compagnie. Les effets sont vérifiés contradictoirement. En cas de contestation, on suspend la distribution, et on a recours à l’intervention du sousintendant militaire, qui prononce. Une fois les effets enlevés, aucune réclamation ne peut plus être admise.

En ca3 de diminution d’effectif ou de départ, les effets de literie sont réintégrés au magasin des lits militaires ; le sous-intendant militaire en informe le préposé en lui adressant un état indiquant l’espèce et le nombre des effets à réintégrer. Les réintégrations onj. lieu en présence du préposé, de l’officier de casernement et du capitaine de la compagnie ; en cas de départ précipité, le chef de corps délègue un officier pour procéder au verse LIT

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ment, régler et solder le compte des dégrà-* dations.

Les réintégrations sont inscrites par les officiers de casernement au bas des récépissés qu’ils ont délivrés sur les états de demande : la date de ces réintégrations est mentionnée exactement et en toutes lettres. Les réintégrations par suite d’échange ne donnent lieu à aucune inscription. (Louis, Dictionnaire de commandement et d’administration.)

Les corps et détachements sont responsables vis-à-vis de l’entreprise des dégradations provenant de leur fait, mais non des dégradations provenant de l’usure naturelle ou (lu mauvais entretien des effets, ni des pertes’et dégradations provenant de force majeure.

— Mœurs. Pour lès diverses coutumes dont le lit nuptial ou autre est l’objet, v.. coucher

DE LA MARIÉE, COUCHER DU ROI, etc.,

— Hist. et Législ. Lit de justice. Avant que les assemblées de la nation se tinssent dans l’intérieur d’un palais, elles avaient lieu en pleine campagne et le roi y siégeait sur un trône d’or. Depuis, on substitua à ce trône d’or un dais et des coussins, et comme dans l’ancien langage un siège couvert d’un dais se nommait lit, on a appelé lit de justice le siège sur lequel s’asseyait le roi au parlement ; on y plaçait cinq coussins : le roi était assis sur 1 un, un autre lui tenait lieu de dossier, deux autres servaient pour appuyer les bras et soutenir les coudes du monarque, et le cinquième était placé sous ses pieds. Charles V renouvela cette partie du mobilier dé la couronne, qui servit jusqu’à Louis XII ; celui-ci, à son tour, la fit refaire à neuf, et son lit de justice servit à tous ses successeurs.

La tenue d’un lit de justice était un des actes les plus graves, les plus importants ot les plus solennels des rois de France ; il avait pour but de statuer sur des affaires concernant universellement l’État ; Charles VI en tint un pour publier et autoriser une ordonnance établissant qu’il n’y aurait plus de régent pendant la minorité des rois ; François Ier en tint un autre pour statuer sur le chiffre de sa rançon et sur la liberté des princes ses fils, restés en Espagne.

Quelquefois, cependant, après leur entrée à Paris, les rois de France venaient en leur parlement pour honorer et recommander la justice et pour assister à un plaidoyer. Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV tinrent des lits de justice de ce genre.

Le lit de justice ne se tenait habituellement qu’au parlement, et, quand il plaisait au roi do le tenir ailleurs, il assemblait le parlement dans la ville où il voulait tenir le lit. Ce qui le fit parfois transférer à Montargis, à Vendôme, à Pontoise, etc.

Quand le roi tenait son lit de justice, les officiers du parlement étaient en robe rouge, les présidents portaient leur manteau et lo greffier l’épitoge. Les hauts sièges étaient occupés par les princes du sang, les pairs ot autres seigneurs à qui il’ plaisait un roi do donner ce rang. À ses pieds étaient couchés sur des degrés le grand et le premier chambellan et lu prévôt de Paris. Le chancelier de France, les présidents et conseillers, au parlement étaient au dedans du parquet, sur les bas sièges ; les huissiers de la chambre se tenaient à genoux dans le parquet devant lo roi, tenant chacun une verge u la main ; au dedans de ce parquet étaient des bancs pour les archevêques, évêques, ambassadeurs, chevaliers de l’ordre et autres seigneurs qui n’avaient pas le droitde monter aux hauts sièges.

S’U y avait conseil et qu’il fallût opiner, nul n’entrait après le roi" que ceux qui avaient voix.

Quand le roi venait en son parlement uniquement pour honorer la justice, les officiers du parlement n’étaient vêtus que de robes noires à l’ordinaire ; s’il y avait conseil, le rot s’asseyait dans une chaire de parade qui était au dedans du parquet, les chanceliers et présidents au banc qui se trouvait au-dessous des hauts sièges des gens d’église, et les cardinaux et pairs ecclésiastiques aux bas sièges’ à l’opposite du côté des chambres des enquêtes, et les conseillers au banc placé devant le roi et au banc placé autour du parquet. S’il y avait plaidoyer, le roi s’asseyait en son haut siège ayant à sa gauche le chancelier, les présidents, cardinaux et pairs ecclésiastiques ; à Sa droite, les princes du sang, les pairs laïques, le connétable, les gouverneurs des provinces et autres grands seigneurs.

Quand le parlement se fut attribué une haute puissance politique, les lits de justice changèrent d’objet, et le souverain n’y parut guère que pour faire fléchir l’autorité des magistrats, en vertu de la maxime célèbre : Adveiiieule principe, cessât magistratus. Ainsi, quand le parlement refusait d’enregistrer un édit royal, le roi, entouré des princes du sang, des pairs, et dans tout l’appareil de la puissance, tenait un lit dejusticeauseiu du parlement et forçait l’enregistrement. Il s’en tenait aussi pour juger un pair, créer de nouvelles charges, déclarer la majorité d’un roi, etc.

— Allas. hiSt. Et moi, »ui«-jo lur un lit

do raici ? Réponse atnère de l’empereur du Mexique, Guatiinozin, qui, étendu, sur des charbons ardents par ordre de Fernand Cortez, entendait son ministre, soumis au même, supplice, pousser des plaintes et des gémissements. V. Guatimozin.

S’emploie pour fuiro entendre à quelqu’un qu’il n’est’pas le seul à supporter les ennuis,